lundi 11 février 2013 16:50

Indochine : "Je ne considère pas le public comme ma plus belle histoire d’amour"

Alors qu'il fêtait les dix ans de l'album "Paradize" au Zénith de Paris en février 2012, Indochine élaborait déjà de nouveaux projets, cherchant à s'aventurer sur de nouveaux territoires. Après avoir voyagé en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis, le groupe revient cette semaine avec son douzième album "Black City Parade", créant un nouveau décor pour nous parler des maux qui frappent les hommes, évoquant la démocratie, l'homosexualité, la violence et l'amour dans l'attente de l'arrivée d'un nouveau messie. Un disque très attendu par un public resté fidèle malgré les années, conférant au groupe un devoir de cohérence et d'exigence envers lui-même.
Crédits photo : Yves Bottalico
Vous êtes de retour avec un nouvel album, le douzième, et vous avez annoncé une tournée en trois temps et un film. Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de ce long-métrage ?
Nicola Sirkis : Il va sortir en mai-juin, sous forme d’un DVD. Il y aura quelques projections dans quelques salles. Mais elles seront gratuites. Ce qui est intéressant, c’est que les gens vont voir comment cet album a été écrit et enregistré. Car il a été filmé dès la première note de la conception de "College Boy" et "Memoria". Il y a eu énormément d’images et on s’est fait un peu dépasser par les évènements. Au départ, on devait le sortir en même temps que l’album. Ce n’était pas possible. On s’est dit que ce serait bien de le sortir après. Historiquement, ce sera mieux. Si cet album marche bien, on verra comment on a composé des classiques. Et s’il ne marche pas, ce sera aussi historique parce qu'on pourra comprendre la chute d’Indochine (rires) !

« Le fait qu'on soit très attendu provoque forcément de la déception »
Dans les premiers extraits de ce film, vous expliquez que c’est une nouvelle remise en question, que cet album peut être le dernier…
C’est à chaque fois une remise en question, une remise à niveau ou à zéro. C’est accepter à un moment donné de perdre tous ses privilèges. Quand on a terminé notre dernière tournée au Stade de France, on a décidé de se laisser redescendre, de reprendre tout à zéro pour tenter de s’élever de nouveau. Et surtout ne pas vivre sur ses acquis. Parce que, effectivement, Indochine pourrait vivre sur ses acquis aujourd’hui, ne plus faire d’albums et partir en tournée best-of, comme beaucoup le font, avec un album qui finalement sert de prospectus. Mais cette démarche ne nous intéresse pas. On a cette chance aussi d’avoir une telle demande de la part de notre public, de la part d’un public jeune qui veut des nouvelles chansons, qu’on se doit de savoir y répondre.

Cette attente peut aussi créer de la déception. C’est un sentiment que vous redoutez ?
C’est le problème qui se pose quand on n’est plus outsider. Le fait que l’on soit très attendu, trop attendu ou inattendu, provoque effectivement forcément de la déception. On l’a déjà remarqué, et notamment quand "Alice & June" est sorti. Il y a eu des fans qui ont été déçus. Il y en a d’autres qui sont revenus et d’autres qui sont venus. Mais c’est normal ! Ils vivent dans un monde imaginaire de chansons précédentes, et tout d’un coup une dizaine d’autres chansons arrive, les embarquant dans un tout autre univers, quelque chose de différent. Il y a forcément un temps d’adaptation… Et puis, peut-être que ça ne plait pas non plus et que ça ne plaira pas. Ce qu’on a mis dans cet album, c’est ce qui nous plait à nous, ce qu’on a ressenti. Pour "Black City Parade", on a composé quarante morceaux. On a gardé ceux qu’on a le plus détestés et ceux qu’on a le plus aimés aussi. On a aussi décidé de garder ces morceaux en pensant que ce sont ceux qui tiendront le mieux dans le temps. Chaque chanson va se découvrir petit à petit. Quand on a lancé en radio le single "Memoria", beaucoup de gens ont été surpris. Mais c’est une chanson qui se bonifie énormément avec le temps.

« Le but du groupe n’a jamais été de s’enrichir en faisant des concerts »
"Memoria", c’est aussi un pari. Ce titre dure sept minutes. Bien évidemment, la piste a été découpée pour les radios…
Oui, on a malheureusement dû la couper. Cette chanson est une sorte de film et tient la route sept minutes, sans redites. Après, les gens qui sont habitués aux singles taillés pour les radios vont être dubitatifs. Et sur scène, "Memoria" sera même rallongée. Il se passe des choses émotionnelles sur cette chanson, plus fort que ce qu’on a déjà fait je pense.

Ce single retour est d’autant plus surprenant que les premières paroles que vous interprétez sont : "J’arrive pas très fier de moi… et je prie pour que tu sois-là". C’est une provocation ?
D’une part, ce n’est pas au public que je m'adresse, même si ça pourrait l’être. C’est clair que c’est un titre qui s’adresse à quelqu’un. Je ne considère pas le public comme ma plus belle histoire d’amour, comme l’a dit Barbara. Même si on vit des moments d’émotion proche de ça, et même identiques à ça. Je suis de plus en plus troublé sur scène. Il y a un tel travail en amont pour arriver à présenter ce qu’on veut sur scène que ça me trouble. Il y a des moments de passion très forts en concert, mais je ne pense pas au public quand j’écris. En tout cas pas pour ce texte…

Regardez le nouveau clip d'Indochine, "Memoria" :



« Jamais on ne jouera que 45 minutes comme Madonna ! »
Vous vous lancez aussi dans un nouveau projet de scène d’envergure. Le "Black City Tour" se découpera en trois parties et débutera dans quelques jours. Vous avez signé avec Live Nation pour ce projet, une annonce qui n’a pas laissé insensible votre public, habitué à des tarifs assez bas et une inflation maîtrisée du prix du billet. Les tarifs du "Black City Tour" restent sensiblement les mêmes que ceux de la dernière tournée alors que Live Nation n’est pas réputé pour tirer les prix vers le bas. Comment l’expliquez-vous ?
On savait que Live Nation avait une mauvaise image, malgré elle. On savait qu’en signant avec eux, ces inquiétudes naîtraient. 80% des groupes de cette planète sont chez Live Nation et on ne parle que de Madonna et quelques autres. Les gens savent très bien, et c’est pour ça qu’on n’a pas voulu faire de polémique et qu’on n’a pas répondu à ça, que jamais on ne jouera que 45 minutes. Même une heure ! Live Nation a été contre toute attente la seule à nous garantir ce que nous demandions. C’est-à-dire un prix des places imposé par nous, quoi qu’en coûte la production. Et quand je dis les seuls, ils étaient vraiment les seuls. Acté en tout cas. Car d’autres ont répondu par l’affirmative mais nous, on voulait que ce soit par écrit. Alors, oui, le diable est partout. Mais là, au moins, on le connait. Il ne faut pas se leurrer ! Effectivement, le "Black City Tour 1" c’est 35 euros la place. Il y a une augmentation de 5 euros sur l’autre partie de la tournée en raison du matériel etc… Mais le but du groupe n’a jamais été de s’enrichir en faisant des concerts.

La dernière tournée se terminait en apothéose par un concert au Stade de France. Est-ce qu’on peut faire mieux encore sur cette nouvelle tournée ?
C’est tout le débat qu’on a eu ces deux dernières années. C’est comme ça qu’on ouvre le film. On est allé au summum. On se pose beaucoup de questions. De se dire qu’on ne peut pas faire mieux, c’est un peu facile, non ? On a encore envie de prendre des risques. Le risque, ça aurait pu être de refaire la même chose et que ça ne marche pas, qu’on n’intéresse plus. Mais on est suffisamment fier de ce nouvel album et de ce qui va se passer sur cette tournée. On a vraiment cette chance d’être attendu sur cet album-là. On n’est pas beaucoup au bout de trente ans à être encore attendu. Sur Twitter, on reçoit des mots de personnes qui ont déjà leurs places de concert alors qu’elles ne nous ont jamais vues sur scène et qu’elles n’avaient pas encore entendues l’album. Il y a des gens qui rêvaient de nous voir sur le "Meteor Tour" mais qui étaient trop jeunes. Moi, je ne comprends plus. C’est irrationnel !

L’album "Black City Parade" a-t-il été écrit en parallèle du projet de scène ?
Oui et non. Le procédé qu’on va installer avec le "Black City Tour 2", c’est le fruit d’une longue réflexion et l’aboutissement d’un long dispositif qui a besoin d’études techniques et logistiques. Donc, comme c’est quelque chose que je voulais réaliser depuis longtemps, ça a effectivement été pensé en parallèle de la création de l’album. En termes de concept, je répondrais plus facilement non. Cet album dit "nomade" a été réalisé sur la durée et par étapes. On a commencé au mois d’août 2011 à Paris. On ne savait pas qu’on allait terminer à New York, Tokyo et Berlin. On a décidé de prendre le temps de composer et d’arriver au bout pour dire que là, enfin, il y avait un album.

On a le sentiment que cet album est aussi l'aboutissement d’un voyage initiatique. Qu’avez-vous appris pendant ces quatorze mois ?
C’est exactement ça ! Après, savoir ce qu’on a appris… C’est peut-être encore un peu tôt pour le dire. Je ne sais pas. On apprend toujours quelque chose. C’est même très important d’apprendre de nouvelles choses continuellement. Avec "Black City Parade", on a pris du recul, appris à travailler par étapes. On a dégrossi le projet, affiné en voulant donner le meilleur. On a été très exigeant. Durant les premières années d’Indochine, on écrivait des chansons dans l’inconscience la plus totale. On écrivait dix morceaux, pas un de plus, et on sortait un disque. Cette inconscience nous a sauvés parce que c’est ce qui a plu. Je chantais comme une casserole. Je ne prenais pas de cours de chant… Mais aujourd’hui, ce qui nous sauve c’est de ne surtout plus agir comme ça. C’est notre exigence ! On va faire cinquante morceaux, garder les meilleurs et épurer… C’est-ce qu’on applique depuis "Paradize" parce qu’on a un devoir de ne plus faire des albums avec quelques bons titres seulement. Pour nous, chaque morceau de "Black City Parade" peut être un single. Pas au sens commercial du terme, mais dans le sens où chaque morceau est aussi important que les autres. Je déteste l’expression : "C’est une bonne chanson d’album". C’est affreux ! Alors peut-être que "Wuppertal" est une "bonne chanson d’album", mais c’est une chanson qui sera jouée sur scène et qui nous donne beaucoup d’émotions. Ce sera un moment incroyable !

"Black City Parade", c’est une ville imaginaire où l'on retrouve des joies et des peines. Ce n'est pas aussi, d’une certaine manière, un endroit où vous regroupez tout ce que vous ne voulez plus voir dans le monde réel ?
C’est un diaporama de plein de villes. Sur la pochette de l’album, on voit en réalité un montage fait à partir de photos de plusieurs villes. C’est une ville à la fois impressionnante, intrigante, et qui peut faire peur. Mais une ville lumineuse aussi. C’est difficile de dire que c’est un concept et expliquer le pourquoi du comment. Ce qui est fascinant, c’est de se dire que dans une ville, qui reste quand même un petit espace sur terre, il y a autant de malheurs que de bonheurs, de vie que de mort, de joies que de crimes. Cette différence d’oppositions nous a beaucoup intéressés. Il y a quelques années, je suis allé rendre visite à des enfants malades dans un hôpital. Je savais à quoi m’attendre. En sortant et en mettant le pied sur le trottoir, j’ai eu l’impression d’être dans un autre monde. La vie continuait son chemin alors qu’à seulement quelques pas des enfants souffraient. Tout le monde s’en foutait que derrière la porte il y avait ce spectacle, si je puis dire. Toutes les villes fonctionnent comme ça.

« On ne pensait pas que "3ème sexe" allait être encore autant dans l’actualité trente ans après »
Comme si deux mondes s'affrontaient ou s'ignoraient...
Cette fracture émotionnelle est très intéressante. Il y a une fracture de son aussi. Il y a des endroits dans des villes où il règne un silence total. Au milieu de Tokyo, on peut trouver un silence parfait. Ici, on va dans une église pour trouver le silence. A Tokyo, d’une artère à l’autre, on peut passer d’un coin calme à une zone d’effervescence totale. Ces contrastes sont absolument extraordinaires ! Plus le côté visuel et architectural. C’est toujours un très beau tableau quand on survole une ville, de jour comme de nuit. C’est intéressant. On dirait une sorte d’écorchée avec du sang qui coule pour symboliser les artères…!

Crédits photo : Yves Bottalico
Dans "Black City Parade", vous chantez "Le messie", celui qu'on attend et qui pourrait tout changer… Qui pourrait le symboliser le mieux aujourd’hui ?
… Sarkozy (éclats de rire) ! Je rigole. C’est une boutade ! C’est aussi une manière de dire que si le messie venait aujourd’hui, il n’aurait pas été manifester dans la rue au mois de janvier, il coucherait certainement avec des garçons et des filles, il serait peut-être junky ou autre chose, il aiderait les drogués à s’en sortir. Ce serait un vrai chrétien qui aimerait son prochain (sourire). C’est "Le dernier testament de Ben Zion Avrohom" de James Frey qui m’a inspiré cette réponse. Cet ouvrage raconte qu’on a retrouvé le Christ à New York, dans une garçonnière en train de faire un gang bang…. Je trouvais ça intéressant. Il faut remettre tout ça dans son contexte ! Ou on vit dans le passé historique de la religion, ou tout d’un coup un nouveau Dieu pourrait arriver pour que ce soit différent. Lui pourrait véritablement aimer son prochain.

« On a toujours assumé notre accord pour le mariage pour tous, et même pour l’adoption »
L’homosexualité est une nouvelle fois présente dans vos chansons, notamment dans "College Boy". C'est un thème récurrent, presque inhérent à Indochine, et qui prend une autre dimension cette année avec le projet de loi de mariage pour tous.
On peut interpréter "College Boy" en pensant à l’homophobie, mais ce n’est pas que ça. C’est extrêmement difficile quand tu es gamin et que tu arrives dans un collège ou un lycée en ayant une différence notoire d’attitude, de vêtement ou de sexualité affirmée. En classe, les enfants sont extrêmement durs entre eux. C’est un peu comme une chasse aux sorcières avec ceux qui ont dévoilé leur homosexualité. "College Boy" arrive aujourd’hui parce qu’on ne pensait pas qu’une chanson écrite en 1986, comme "3ème sexe", allait être encore autant dans l’actualité presque trente ans après. "College Boy" est surement ancrée dans l’actualité. Mais je l’ai écrite avant que le débat soit porté dans les rues. Je n’ai pas envie qu’on me taxe de surfer sur cette actualité. On a toujours assumé notre accord pour le mariage pour tous, et même pour l’adoption.

Comment réagissez-vous lorsque vous voyez 340.000 personnes dans les rues, certains propos tenus lors de ces manifestations et le bras de fer entre le gouvernement et l’opposition à l’Assemblée ?
Je pense que nous sommes plus tolérants que eux ne le sont. C’est la première fois que je vois des gens manifester parce qu’ils ne veulent pas donner des droits à d’autres. C’est un bel esprit de communauté ! Il y a un siècle, des gens manifestaient pour ne pas donner des droits aux noirs américains. Aujourd’hui, c’est exactement la même chose. Il y a quelques dizaines d’années, en Europe, on manifestait pour ne pas donner le droit de vote aux femmes. Les homosexuels, ce sont des sous-hommes ? J’ai plus entendu de choses atroces concernant des enfants élevés par des couples hétérosexuels, dits « normaux », et des prêtres dans les églises, que par des couples homoparentaux. C’est une évidence. Je respecte aussi. Je réside dans une ville extrêmement catholique. Mais je connais des catholiques qui sont pour le mariage homosexuel.

« On peut faire danser les gens sur autre chose que des paroles un peu niaises »
François Hollande et Christiane Taubira font donc davantage figure de messie…?
Non. Il est beau garçon mais quand même (sourire) ! Ces personnes-là sont dans la logique de l’évolution de la société. Que ce soit Mitterrand en abolissant la peine de mort, Chirac en abolissant le service militaire, et aujourd’hui Taubira avec le mariage pour tous. L’idée du mariage homosexuel fait son chemin un peu partout en Europe. Je ne comprends pas pourquoi l’Eglise catholique s’en mêle ! Ils ne vont pas se marier à l’église, non ? On ne s’associe pas pour autant à tous ces artistes qui signent des pétitions. On n’a pas besoin de ça !

Alors pourquoi publier "College Boy" cette année ?
"College Boy", c’est aussi un titre qui est arrivé en réaction à des propos insupportables que j’ai entendus de la bouche d’artistes de ma maison de disques. J’en ai parlé. J’ai trouvé la réponse de ma maison de disques aussi insupportable.

C'est-à-dire ?
(Il sourit).

Crédits photo : DR.
D’un point de vue musical, on retrouve dans cet album des sons, des mélodies et des arrangements qui font beaucoup penser aux premières années d’Indochine. C’est un retour en arrière ? De la nostalgie ?
C’est normal, on est le même groupe (rire) ! Ça devait être inconscient. Peut-être parce qu’il y a plus de claviers et de synthés que de guitares. C’est un peu la mode du retour aux fondamentaux. On appelle ça "retour aux sources". C’est tendance, pas vrai ? Il y a dans Indochine ce melting pot avec cinq personnalités différentes qui apportent des choses. Mais ça reste aussi fortement actuel. Il y a des morceaux électro comme "Belfast". Il y a des morceaux comme "Black City Parade" dont l'intro est faite de bruitages, puis un couplet limite funkisant et un refrain implacable d’écriture pop. Ce morceau est très disco en plus. Au départ, le nom de code de ce morceau était "Black Pussy Disco". Mais il y a eu les Pussy Riot depuis (sourire). Nous avons toujours été un groupe qui fait danser les gens avec des chansons aux paroles autres que "Give me the night" ou "Let’s go to the party". Et c’est ça qui nous plait. Aujourd’hui, il y a des groupes comme Lescop qui nous disent la même chose. La danse n’est plus un problème malgré David Guetta. On peut faire danser les gens sur autre chose que des paroles un peu niaises.

On trouve d’autres inspirations dans cet album. On retrouve les origines d’un titre comme "Belfast" dans le livre "Ariel" de la poétesse Sylvia Plath. Mais je n‘ai pas vraiment établi tous les liens…
... C’est une poétesse que j’aime beaucoup. Quand elle a écrit "Ariel", elle s’est aperçue que son mari la trompait avec une autre femme. Elle était déjà assez fragile psychologiquement parce que c’est une personne qui s’investissait réellement dans l’écriture. C’est dans la douleur qu’elle donnait des poèmes formidables. Cet évènement a été d’une violence qui l’a certainement conduite au suicide. Alors maintenant, pourquoi "Belfast" et pourquoi de l’électro ? Je ne sais pas ! Mais en tout cas ça m’a influencé. La musique m’a tout d’un coup mis devant moi des images de Sylvia Plath. Ça collait vraiment ! Tout l’album a été construit comme ça. C’est un collage. On bâtit une ville et on baptise une ville. Et puis "Belfast", plus simplement, c’était le nom de code de ce morceau avant même que le texte soit écrit.

« C’est mon côté Marguerite Duras »
Il arrive donc que vous construisiez une chanson à partir d’un nom de code ?
C’est le cas de "Europane". J’ai bâti une histoire autour de ça. Dans ma tête, j’avais l’idée de raconter que l’Europe était en panne. Il fallait broder autour de ça. Dans "Belfast", il y a aussi la phonétique qui compte beaucoup. L’album aurait très bien pu s'appeler "La parade de la ville noire". Mais ça faisait un peu prétentieux. Alors que "Black City Parade", ça frappe plus fort. On pouvait se permettre ça. On pouvait employer de l’anglais. C’est mon côté Marguerite Duras. Elle employait souvent des termes anglais. Je commence aussi à aimer l’allemand. "Wuppertal" y fait référence. J’ai pourtant été longtemps réfractaire à cette langue, mais ma recherche dans la phonétique m’y a conduit.

A quoi doit-on s’attendre pour 2013 et 2014 ? Que nous réservez-vous ?
C’est un projet totalement différent de "La République des Météors". On bâtit un nouveau film, une nouvelle image… Sur scène, il y aura toujours "3 nuits par semaines" et "L’aventurier" avec de nouveaux arrangements. Le plus, c’est qu’on travaille sur une tournée en trois dimensions. C’est-à-dire qu'on s’est aperçu avec la tournée précédente que tout notre matériel nous empêchait d’aller dans beaucoup de villes comme Lorient. On a donc souhaité commencer par ces villes-là, avec un procédé spécial. Il y aura un autre procédé pour les plus grandes salles. Ça va monter crescendo pour terminer en apothéose avec le "Black City Tour 3", dont on attend la ou les dates.
Pour en savoir plus, visitez leur site internet officiel d'Indochine et leur page Facebook.
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