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J'ai vu Indochine pour la première fois en concert à Bercy : c'était grandiose, mais...

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Pour la toute première fois de ma vie, j'ai pu assister à un concert d'Indochine. Pour le premier de 9 shows programmés à l'Accor Arena de Paris, le groupe a fait vibrer le public avec un déluge de tubes, malgré un point perfectible qui a failli gâcher le spectacle. Récit !
Anthony Bouin / Basique
Avant d'entrer à l'Accor Arena hier soir, ma vie avec Indochine a été une succession de rendez-vous manqués. Le groupe de rock a bercé mon enfance grâce aux 33 Tours et radiocassettes de mes parents, et il est depuis plus de 40 ans durablement inscrit dans le coeur des Français, grâce à ses chansons cultes bien sûr mais aussi, et surtout, sa réputation scénique. Inconcevable pour moi de manquer cet "Arena Tour" débuté en janvier ! En entrant dans la célèbre salle parisienne, agréablement climatisée malgré la chaleur étouffante au dehors, mes yeux sont immédiatement attirés par le plafond anormalement bas des lieux. Et pour cause, pour insuffler de la magie à ce nouveau spectacle, Indochine a créé comme une voûte céleste composée de milliers de diodes s'illuminant en synchronisation avec les bracelets lumineux offerts aux spectateurs. Sur la scène, une structure en relief recréant la tour de Babel, imaginée par le photographe David LaChapelle pour la pochette du 14ème album "Babel Babel", laisse présager d'un spectacle tout en démesure.

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Quand Bercy est plongé dans le noir et qu'un "Arena Tour" avec la date du jour s'inscrit sur l'immense écran géant, je réalise qu'il s'agit en réalité d'un effet de modélisation en 3D. Aucun décor ne vient hélas habiller la scène. Indochine fait son entrée dans une explosion de couleurs couplée à un trip psychédélique. Le public exulte mais quelque chose de curieux se produit.

Un début poussif


Pas aussi spectaculaire qu'attendu, cette entrée en matière est un peu ronronnante, presque mécanique. Dans les gradins autour de moi, les spectateurs applaudissement poliment mais restent assis. Pour un morceau nommé "Showtime" et qui s'étend sur plus de cinq minutes, c'est dommage ! Et cette impression va me rester pendant presque une heure, la faute à un choix opéré sur la setlist : Indochine joue neuf chansons d'affilée tirées de son dernier album, à la connotation politique très forte. Sur les écrans, on voit défiler les visages de Volodymyr Zelensky ou de l'ancienne Première ministre finlandaise Sanna Marin. En fait, mis à part "Le chant des cygnes" et "L'amour fou" qui réveillent les esprits, sans oublier le superbe tableau sur "Annabelle Lee" qui me donne des frissons grâce aux photographies de disparus - dont Stéphane Sirkis ou Jean-Louis Murat, les ambitieuses compositions de "Babel Babel" ont du mal à prendre toute leur ampleur dans ce (long) tunnel. Les mélanger à d'autres chansons de différentes ères n'aurait-il pas été plus judicieux ? Au milieu de tubes populaires comme "Alice & June" ou "Trois nuits par semaine", ces morceaux plus exigeants auraient sans doute été mieux mis en valeur.

Feu d'artifice pour les yeux !


Je reste d'autant plus frustré par cette entame que visuellement, Indochine nous en met plein les yeux ! Le ciel étoilé est remarquablement immersif et les jeux de lumière, avec des faisceaux traversant la foule et l'entièreté de l'arène, sont éblouissants. Je n'ai jamais vu ça, et pourtant j'ai assisté à des centaines de concerts dans ma vie. Le show démarre vraiment, ambiance survoltée incluse, lorsque Nicola Sirkis, Oli de Sat et leurs comparses se rendent sur l'avant-scène pour un deuxième chapitre placé sous le signe de la nostalgie. "Salômbo" (1995), "Electrastar" (2003), "Canary Bay" (1985)... Enfin, Indochine régale le grand public avec les tubes qui ont fait sa renommée ! Et la foule en redemande. Sur "J'ai demandé à la lune", tout Bercy miroite en blanc et se fait d'une même voix. Le génial "À l'est de Java", datant de 1983, nous rappelle qu'Indochine s'est toujours positionné contre la guerre et n'a jamais cessé de véhiculer un message pacifiste. Les paroles désabusées du tube "Un été français" donnent naissance à un fabuleux moment de liesse sous des constellations bleu-blanc-rouge. Sur "Alice & June", c'est l'euphorie totale et je saute à tout va avec mes camarades de rangée. Tout au long du show, la proximité de Nicola Sirkis avec son public est belle à voir.



J'attendais la traditionnelle session acoustique avec impatience et je ne suis pas déçu. Touché au point de s'interrompre parfois, Nicola Sirkis ne cesse de nous remercier d'être venu, de permettre au groupe de tourner encore et partout en France, pour cette fidélité sans faille qui donne à Indochine un statut à part sur la scène musicale française. « Putain de public ! » insiste-t-il, en prenant soin de remercier chaque technicien, agent de sécurité ou ingé son ayant permis à ce spectacle de prendre vie. Le refrain de "Tes yeux noirs" (« Allez, viens-là, viens avec moi ») repris en choeur par 20.000 fans restera assurément gravé dans ma mémoire. Pluie de confettis, jets de flamme, pyrotechnie : le final sur "L'aventurier" (élue chanson préférée de mes soirées karaoké) est l'apothéose d'un show que j'ai trouvé inégal mais ultra généreux. Qui aujourd'hui propose 2h40 de concert à un prix abordable et avec cette qualité de divertissement ? Promis, j'y reviendrai.

Setlist du concert d'Indochine le 17 juin à Bercy


Showtime
L'amour fou
Victoria
Le chant des cygnes
La belle et la bête
Sanna sur la croix
Annabelle Lee
Seul au paradis
No Name (Tour debut)

Salômbo
Electrastar
Canary Bay
Miss Paramount
Punker
J'ai demandé à la lune
Le péril jaune (Ouverture)
À l'est de Java
Un été français
Alice & June
La vie est à nous

Station 13
Des fleurs pour Salinger
Trois nuits par semaine

Kao Bang
La vie est belle
Tes yeux noirs

L'aventurier
En route vers le futur

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