Crédits photo : Capture d'écran C8 / Bestimage
L'envie d'aimer... et de clasher. Ce mardi matin, Elie Chouraqui était l'invité de l'émission "Chez Jordan" sur C8. Et le réalisateur et scénariste de 73 ans a été interrogé sur le retour des "Dix Commandements". En effet, la comédie musicale emblématique du début des années 2000 reviendra avec une nouvelle mise en scène et une nouvelle tournée en 2024, sous l'impulsion de Pascal Obispo et en hommage à Daniel Levi, interprète de Moïse, décédé à l'été 2022. Mais Elie Chouraqui, metteur en scène du spectacle d'origine, ne sera pas de la partie pour ce revival. « Il se passe quelque chose d'ahurissant : des producteurs qui prennent le spectacle, mais pas le spectacle, mais en disant que c'est "Les Dix Commandements", mais pas en disant que c'est "Les Dix Commandements"... » s'insurge le producteur face à cette nouvelle version : « Je ne veux pas qu'on abîme mon spectacle. C'est une souffrance pour moi de savoir qu'on peut peut-être abîmer mon spectacle. Je trouve ça indécent. Il y a des choses qui se font et des choses qui ne se font pas ».

"On ne se parle plus depuis très longtemps"

Aujourd'hui, Elie Chouraqui se dit déçu de ne pas être rappelé pour cette nouvelle mise en scène : « On a fait une oeuvre commune, collective, on a tous travaillé ensemble... Aujourd'hui, on ne peut pas dire : "C'est ma musique, je refais tout, je prends mes droits d'auteur...". Ce sont des choses qui ne se font pas ». Il dit ainsi avoir « porté plainte » contre cette version 2024 des "Dix Commandements" : « Je trouve malhonnête de prendre mon travail, tout ce que j'ai fait (...) et de se l'approprier en disant : "C'est les 25 ans des "Dix Commandements", mais c'est que moi, il n'y a plus les autres" ». Pour lui, cette nouvelle version du spectacle culte est « comme une atteinte à [sa] qualité d'auteur ». Car s'il est en colère contre cet retour, c'est qu'Elie Chouraqui et Pascal Obispo sont en froid depuis près de 20 ans. Le chanteur accuse le metteur en scène d'avoir gardé pour lui une part conséquente des recettes du spectacle.

Ainsi, il n'est pas plus tendre envers Pascal Obispo, le compositeur des chansons de la comédie musicale. « J'ai essayé d'appeler les intermédiaires [de Pascal Obispo] parce qu'on ne se parle plus depuis très longtemps. C'est un garçon particulier » ajoute Elie Chouraqui, « déçu » par le chanteur : « C'est un garçon que j'ai beaucoup aimé, à qui j'ai beaucoup donné. J'ai donné mon énergie, mon temps, mon amitié et c'est un garçon qui m'a donné beaucoup de coups et qui m'ont fait beaucoup souffrir ». Le metteur en scène demande ainsi l'annulation du spectacle, qu'il décrit comme « cheap », et aurait aimé qu'on ait « la décence » de lui demander son avis : « Depuis 25 ans, c'est la même musique, le même décor, les mêmes chorégraphies... Je ne me suis pas autorisé à changer quoique ce soit. (...) C'est dégueulasse, arrêtons les conneries. Ça ne se fait pas. Moi, je ne j'aurais pas fait ! ».

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"Celui qui a gagné beaucoup d'argent, c'est Pascal"

Malgré la brouille, Elie Chouraqui se dit « très fier » de ce spectacle et notamment de son tube "L'envie d'aimer", « inscrit dans la mémoire collective des Français » : « Quand je l'ai écrit, je voulais qu'il soit ça, qu'il parle de cette possibilité d'aimer. (...) Je crois que j'ai atteint mon but, les gens sortent avec les larmes aux yeux ». « On a vécu deux ans de passion et d'amitié. Pendant toute la création du spectacle, ça a été absolument extraordinaire » reconnaît-il néanmoins à propos de Pascal Obispo : « Celui qui a gagné beaucoup d'argent, c'est Pascal, avec les droits de la musique. Beaucoup plus [que moi]. Il a gagné beaucoup d'argent. Et c'est tant mieux, que son talent soit récompensé. (...) Je pense qu'Obispo est un homme de talent et qu'il est comme certains artistes de la Renaissance : il a encore plus de talent quand il est dirigé ». De quoi enterrer la hache de guerre ?