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dimanche 29 mars 2009 0:00

OrelSan en interview

A 25 ans, le rappeur normand OrelSan est depuis le week end dernier censuré des sites de partage vidéo avec son clip "Sale pute". Son premier album est en bacs, et nous lui avons donné la parole afin qu'il nous apporte ses explications.
Bonjour OrelSan, ton premier album n'est en bacs que depuis un mois à peine, que déjà la polémique fait rage suite à la découverte de ton clip "Sale pute" par Marie-George Buffet, Valérie Létard, Christine Albanel et Ni Putes Ni Soumises, alors que ce dernier était sur le Net depuis bientôt deux ans (Thierry Cadet, Rédacteur en Chef adjoint)...

Propos tenus à l'AFP le week end dernier :


OrelSan : Oui. Cette histoire me tracasse parce que je n'ai pas envie de constamment me justifier sur ce morceau. Je préfère parler de mon album et de ma musique en général que de cette polémique que je comprends cela dit. Je comprends que ce morceau ait pu choquer certaines personnes et je m'en excuse. Il faut pour autant le remettre dans son contexte. Je ne cautionne pas ce que fait ce type dans la chanson, c'est juste une manière pour moi de le dénoncer, c'est fictif. Ce n'est pas un morceau autobiographique, mais plutôt un fait qui existe, malheureusement. Après je conçois que les paroles crues puissent déranger.

Ecoutez OrelSan s'excuser publiquement (AFP) :


Ne penses-tu pas que, même si tu dénonces les faits, tu as une part de responsabilité en tant qu'artiste, principalement écouté par la jeune génération, souvent fragile et en manque de repères ? Que cela puisse être maladroit ou perçu différemment ?
Oui c'est vrai. Je me sens de toutes façons un peu dépassé par l'ampleur que cette affaire a prise, et aussi par la circulation rapide de ma musique. Mais je le répète, cette chanson n'est pas sur mon album, je ne voulais l'imposer à qui que ce soit, et je ne la chante plus sur scène depuis longtemps.

Et quand on te taxe d'homophobe avec des textes tels que : «Les mecs fashion sont plus pédés que la moyenne des phoques. Pédé ! (...) En boîte la CC circule, les pédés gesticulent (...) Les gars s'habillent comme des meufs, et les meufs comme des chiennes. Elles kiffent les mecs efféminés comme si elles étaient lesbiennes» ?
Je ne suis pas homophobe ! A cela je réponds dans "Courez courez" : «Les deps qui disent que je suis homophobe peuvent aller se faire enculer !».

Tu réponds par la provocation et la vulgarité sans te justifier...
Je n'ai pas à me justifier, je ne suis ni homophobe, ni misogyne. C'est juste une façon pour moi de souligner le trait, de souligner les caractéristiques de chacun et de dresser des portraits.

Tu aurais donc pu tout aussi bien demander aux blondes d'aller se faire teindre les cheveux si elles t'étaient tombées dessus par exemple ?
Exactement.

Pas toujours très représentatifs, l'homosexualité ne se résume pas à des garçons efféminés...
Il y a mille et un portraits, je ne peux pas les dresser tous malheureusement. Mais là je parle des métrosexuels principalement, de la mode vestimentaire gayfriendly chez les hétéros.

Que penses-tu de tes détracteurs qui n'hésitent par à dire que c'est finalement une aubaine pour toi d'avoir créé le buzz avec "Sale pute", car cela te fait un maximum de pub ?
Je n'ai rien choisi du tout, et je préfèrerai m'en passer. Il ne faut pas croire que cette affaire me fait de la bonne pub, loin de là ! Etre boycotté et devoir se battre pour imposer son art n'est jamais très agréable.

Parlons de ton premier album, très rapidement, suite à l'engouement suscité sur Internet avec la mise en ligne de tes clips, réalisés avec les moyens du bord, tu signes en maison de disques, pourquoi le label 3ème Bureau (distribué par Wagram) ?
Parce que j'ai plus de liberté avec un petit label, je me sens moins noyé dans la masse et les gens travaillent bien au développement de mon disque. lls y croient et sont patients, contrairement à une major où il faut que ça marche tout de suite, et si ce n'est pas le cas, tu es bloqué pour une histoire de contrats. Je voulais tout sauf ça, je n'aurai jamais pris ce risque. Et puis je suis signé en co-production chez 3ème Bureau.

Avec qui as-tu réalisé tes premiers clips, ceux qui tournaient sur le Net avant ta signature (ndlr : dont "Sale pute") ?
Avec Skread (producteur pour Booba, Diam’s, Sinik, Rohff, Nessbeal, Nysay, Bombattak...), et notre label 7th Magnitude en éditions. Je le connais depuis 2000.

Avec quel titre cela a-t-il décollé ?
Il y a deux ans avec le morceau "St-Valentin", à l'époque de la St-Valentin évidemment (rires) ! La chanson avait déjà trois ans à l'époque, maintenant elle en a cinq. Puis en janvier 2008, rebelotte avec "Changement" qui a véritablement pris le dessus sur le reste, c'était le clip avec le lapin.

Découvrez le clip du single d'OrelSan, "Changement" :


«Ferme ta gueule ou tu vas te faire “Marietrintigner”»


Et dans le texte de "St-Valentin" : “Ferme ta gueule ou tu vas te faire “Marietrintigner””, tu l'assumes ?
Oui, je ne fais que parler de faits de société.

Découvrez le clip du single "St-Valentin" :


D'où es-tu originaire ?
Jusqu'à l'âge de 16 ans, j'ai vécu dans une ville de Basse Normandie, Alençon. Ensuite, je suis allé sur Caen, puis j'ai fais une école de management après mon bac. En sortant de mes études, je n'ai pas trouvé de boulot ; je pensais que ce serait beaucoup plus simple que ça (sourire) ! Je crois, avec le recul, que je n'étais pas assez mûr pour un job de commercial, et puis j'avoue que j'étais assez nul en entretien... Mais j'ai fais une multitude de petits boulots par contre, de Carrefour à Bouygues, en passant par veilleur de nuit dans un grand hôtel pendant trois ans et demi.

Tes influences musicales proviennent-elles uniquement du rap et du hip-hop ?
Non, à la base je suis pop/rock, Queen, Elton John... voir hard rock. J'ai commencé à écouter du rap vers 13/14 ans parce que mes potes du basket en écoutaient. Je connais d'ailleurs encore IAM, NTM, Public Enemy ou beaucoup de rap américain par cœur ! Et puis c'est ensuite que j'en ai fait à mon tour, petit à petit, il y a onze ans déjà, et plus sérieusement depuis trois ans. Mais j'écoute aussi beaucoup de chanson française, de Balavoine à Berger, en passant par Polnareff, Renaud, Aznavour, France Gall... je les ai d'ailleurs découverts grâce à mon job de veilleur de nuit parce que l'hôtel diffusait la radio Nostalgie en boucle (rires) ! Si bien que souvent je notais le nom des chansons et ensuite je téléchargeais la carrière entière de l'artiste !

Légalement ou illégalement ?
(silence) Quand tu n'as pas les moyens de le faire légalement, ça te permet quand même de découvrir un artiste, la preuve (sourire)...

Quel est ta position par rapport aux problèmes liés au piratage ?
Si cela permet au public de venir ensuite voir les artistes sur scène, alors c'est gagné. Mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas...

Il y a de nombreux featurings sur ton opus, non ?
Oui, Nessbeal, Gringe avec qui j'ai un groupe, Casseurs Flowters, ou Ron Thal, le guitariste des Guns N' Roses, plus connu sous le nom de Bumblefoot.

Es-tu satisfait de l'accueil de l'album ? Entré Top 20 suite au buzz, il a depuis quitté le Top 50 (ndlr : il était la semaine dernière classé n°101). Tout reste donc à faire maintenant au niveau des grands médias, d'autant plus que ton single "Différent" ne parvient pas à emballer les radios...
Pour le moment (sourire)... c'est un long travail de développement. Et puis il me reste la scène et Internet quand même. Les radios ne font pas tout, d'autant plus que je suis quand même diffusé, à défaut des grands réseaux, sur les radios spécialisées. Mais tu as raison, maintenant il faut amener ma musique à un plus large public que celui qui m'a découvert sur la toile.



Cela dit les critiques à ton égard sont plutôt dithyrambiques, on parle de ton flow, de la percutante de tes textes, on dit même de toi que tu serais le Eminem français...
(rires) C'est un honneur, mais je ne me compare pas à Eminem. Il fait sa musique et je fais la mienne, on a pas autant de points communs que ça, mais il faut toujours que les gens puissent te mettent dans des cases, c'est comme ça. D'autant plus que si j'aime certains de ses morceaux, je ne pas fan de toute sa discographie ; mais ça reste une joli référence c'est vrai.

Le clip de "Différent" sera tourné la semaine prochaine ?
Oui, nous avons fait un appel d'offre et nous allons le tourner avec des figurants recrutés sur mon MySpace.

Il ne sera pas réalisé par Skread et toi ?
Nous serons en co-réalisation avec le réalisateur qui a été choisi, et nous en avons écris le scénario. Mais si tu veux, cette collaboration va nous permettre d'avoir surtout plus de moyens pour le réaliser, c'est l'avantage d'une telle démarche.



Pour finir, parlons scène, comment s'est passé ton concert à La Boule Noire de Paris ? Comment était l'accueil du public parisien ?
J'ai fait six dates à La Boule Noire, en résidence toutes les deux semaines. J'étais stressé mais les gens sont venus et l'accueil était favorable.

Que pensent tes amis restés à Caen ?
Ils sont très contents pour moi, sachant que j'ai débuté à Caen dans de très petites salles (rires) !

Tu as un concert au Bataclan, à Paris, le 13 mai prochain, comment va s'articuler ce show ?
Tout ce que je peux te dire c'est qu'il y aura de nombreux featurings, mais je le garde pour moi, c'est une surprise.

Seras-tu finalement au Printemps de Bourges le 25 avril prochain, alors que Marie-George Buffet, Valérie Létard, et Ni Putes Ni Soumises appellent au boycott ?
Oui j'y serai, et il n'a jamais été question que j'y interprète "Sale pute" de toutes façons.

Si c'est pour faire comme Koxie, être n°1 et disparaitre...


Te sens-tu proche de la “Génération MySpace”, au même titre que Lily Allen ou Koxie ?
Oui dans la mesure où on s'est fait repérer sur Internet, mais après si c'est pour faire comme Koxie, être n°1 et disparaitre, alors je préfère être 20ème et tenir dix ans (rires) !

Merci à toi de nous avoir éclairé sur la polémique.
Merci à vous.

Pour en savoir plus, visitez son MySpace officiel.
Pour réserver vos places de concert, cliquez sur ce lien.
Pour écouter et/ou télécharger le premier album d'OrelSan, "Perdu d'avance", cliquez sur ce lien.
Orelsan en interview
23/09/2011 - De retour ce lundi en bacs avec son second et nouvel album "Le chant des sirènes", nous avons rencontré OrelSan afin d'en savoir plus, deux ans après le scandale suscité par "Sale pute". Interview vérité.
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