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"Un barjo et un débile mental" : Indochine atomise Poutine et Trump en plein concert

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Sur scène lors d'un concert à Lyon, Nicola Sirkis a taclé Vladimir Poutine et Donald Trump. Alors que la séquence est devenue virale, suscitant la colère de certains internautes, beaucoup rappellent qu'Indochine a toujours été un groupe engagé. Résumé de l'affaire.
Bestimage
Indochine est lancé sur les routes avec sa grande tournée "Arena Tour". Au total, 89 concerts sont planifiés jusqu'à début 2026 et les 20 dates récemment ajoutées au programme, affichent presque toutes complètes. Soit plus de 800.000 billets vendus ! Après un début explosif à Aix-en-Provence, le groupe a rassemblé plus de 50.000 inconditionnels lors de quatre soirées à la nouvelle salle de Lyon, la LDLC Arena. Si chaque soir, la setlist réserve quelques surprises au public, les prises de parole de Nicola Sirkis ne passent pas inaperçues. Durant l'un des shows à Lyon, avant de lancer "Song for a Dream", le chanteur d'Indochine a ainsi taclé, sans les nommer, Donald Trump et Vladimir Poutine : « Vous ne savez pas [à quel point] ça nous touche de voir tous ces gens avec plein de sourire partout, c'est incroyable. (...) Surtout avec ce monde, aujourd'hui, qui devient de plus en plus haineux et débile. Avec un barjo à l'est, un débile mental à l'ouest. J'espère qu'un jour, le monde entier va dire qu'ils aillent se faire fo*tre ! ».

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"Ils mentent à droite et à gauche"


Nicola Sirkis a ensuite récidivé lors d'un autre concert à Lyon : « Entre le mec à l'est à Moscou qui va précipiter tous ces enfants à la mort. Et l'autre qui veut faire de Gaza la Côte d'Azur, le monde c'est n'importe quoi. Ils mentent à droite, à gauche, stop ! ». Sauf qu'une vidéo, prise à ce moment-là du concert, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, dont TikTok et Instagram avec la légende : « POV tu vas à un concert de politique ». Ce qui a suscité de nombreuses réactions enflammées, notamment de la part d'internautes qui se revendiquent d'extrême droite. « Ils devraient éviter de s'engager publiquement, ils vont perdre beaucoup de leurs fans de la première heure », « A boycotter... », « J'aimais bien, mais ça, c'était avant... » s'insurgent plusieurs internautes qui parlent du « spectre du wokisme ».



"Le seul artiste à l'ouvrir"


Sauf qu'en face, de nombreuses personnes sont venues à la rescousse d'Indochine, rappelant que le groupe s'est toujours engagé en chanson contre l'extrémisme ou l'homophobie, notamment via les titres "Un été français" ou "3e sexe". « Leurs chansons ont toujours été politiques. Ce n'est pas Indochine qui est passé à gauche, c'est vous qui êtes passés à l'extrême droite », « Ici on [soutient] un [roi] qui ose prendre position et l'ouvrir depuis qu'on lui a donné un micro », « Il a complètement raison. C'est le seul artiste à ouvrir sa "gueule" », « Apparemment vous avez pas assez bien écouté les paroles de leurs chansons ». Beaucoup rappellent d'ailleurs qu'à l'été 2023, Indochine avait menacé d'annuler sa venue au festival Les Déferlantes, situé à Perpignan, ville à la mairie RN. L'événement avait dû être délocalisé après une énorme polémique. D'autres soulignent aussi le fait que sur le dernier album "Babel Babel", Nicola Sirkis évoque notamment le sort des femmes iraniennes sur le single "Le chant des cygnes" : « C'est, je pense, le seul artiste a avoir osé dire ça ».




Pour rappel, plusieurs chansons de "Babel Babel" parlent, en plus de la situation en Iran, du conflit entre l'Ukraine et la Russie, du sexisme ou encore de la première ministre finlandaise Sanna Martin. Pourtant, le groupe se refuse à parler d'un album politique. « C'est un disque sur le futur. Il a failli s'appeler "En route vers le futur" justement. C'est plus un disque de combat, et d'espoir » précise Nicola Sirkis au Parisien tandis qu'Oli de Sat ajoute : « Engagé, ça voudrait dire que l'on souhaite rallier des gens à notre cause. Ça n'est pas le cas. C'est plutôt un constat du moment présent. Et se dire : Ne vous faites pas berner par tout ce que vous entendez. Le futur, on peut aussi le construire et il y a de l'espoir ».

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