Crédits photo : Capture d'écran Pure Charts / Bestimage

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1985 a été une année faste pour Indochine. L'immense succès de l'album "3" et des singles "3e sexe" et "Canary Bay" ont créé une véritable indomania en France mais aussi en Scandinavie, où le groupe donnera même quelques concerts cette année-là. A l'été 1986, le groupe termine en douceur l'exploitation de l'album avec "Tes yeux noirs". Là encore, le succès est au rendez-vous puisque le titre se classe huitième au Top 50 et s'écoule à plus de 250.000 exemplaires. « Je ne pense pas au public, j'écris ce qui me passe par la tête et ce que les mélodies m'engendrent comme émotion. Forcément, quand j'ai écrit "Tes yeux noirs", je pensais au petit visage de Marguerite Duras, toute jeune avec ses cheveux courts. Après, c'est le public qui s'en est emparé, nous on n'a pas été le chercher » se remémore Nicola Sirkis pour Pure Charts.

"C'est le plus mauvais clip d'Indochine"

Inspirée par le film "Je t'aime moi non plus" (1976), la chanson "Tes yeux noirs" fera date dans la carrière d'Indochine grâce à un clip signé Serge Gainsbourg : « Le tournage était rigolo, le résultat était beaucoup moins ce qu'on attendait de ce clip. Quand j'avais été chercher Gainsbourg, mis à part le génie musical et le personnage qui était pour moi quelqu'un d'extrêmement fort, c'était surtout le fait d'avoir quelqu'un qui m'avait marqué quand il avait fait son premier film "Je t'aime moi non plus" avec Jane Birkin et ses cheveux super courts et Joe Dallesandro avec ses cheveux longs, je trouvais que ça collait parfaitement ». Malheureusement, l'association entre le groupe et "Gainsbarre" n'est pas aussi flamboyante que prévu.



34 ans après sa sortie, Nicola Sirkis regrette encore le parti pris de ce clip : « Il en a fait un truc totalement fou, bizarre, avec ses petits collégiens et collégiennes, et c'est le plus mauvais clip d'Indochine pour moi, mais il a le mérite d'exister parce que c'est Gainsbourg qui l'a fait. C'est pas du tout l'image que je voulais donner à cette chanson. J'en avais parlé deux ou trois ans après avec lui, il m'a dit "Ouais, je me suis planté"... C'est bien qu'il le reconnaisse, mais ça reste un clip historique pour le groupe ». D'ailleurs, la vidéo a failli rester dans les cartons avant qu'Indochine ne se laisse convaincre de la diffuser, « parce que c'était Gainsbourg, quelqu'un de très important pour nous ».

Malgré ce couac entourant le clip, "Tes yeux noirs" reste un classique du répertoire d'Indochine, que le groupe chante quasiment à chaque tournée. « C'est un titre qui fonctionne extraordinairement bien sur scène. On l'a fait de plusieurs façons, en symphonique, très longtemps en piano-voix, je ne sais pas comment il existera sur le "Central Tour" mais c'est un titre particulier » analyse le chanteur qui, sur ses deux précédentes tournées, interprète le morceau au milieu de la foule : « C'est une façon d'aller voir le public qui est vraiment très loin derrière, de traverser la salle. Je ne sais pas si j'ai été le premier à le faire mais c'est ce que je fais généralement. Ce qui était plutôt pas mal, c'était au Stade de France où j'étais carrément dans les gradins de l'autre côté de la scène ».

Regardez le clip de "Tes yeux noirs" :