Crédits photo : Capture d'écran Pure Charts
Indochine, acte 2 ! Après le joli succès de "Singles Collection (2001-2021)" (plus de 110.000 ventes), le groupe dévoilera ce vendredi le deuxième volet de son best-of rétrospectif : "Singles Collection (1981-2001)". Comme son nom l'indique, la compilation contient les plus grands tubes d'Indochine de ses 20 premières années de carrière, dont les intemporels "3 nuits par semaine", "3e sexe" et bien évidemment, le plus connu d'entre tous : "L'aventurier". Une chanson créée dans l'optique du premier concert du groupe, comme le raconte Nicola Sirkis en exclusivité pour Pure Charts : « Elle est née dans une série de compositions de chansons. On avait notre premier concert le 29 septembre 1981, on avait 15 jours pour essayer d'avoir une setlist d'au moins 25 minutes (...) Il nous en manquait quelques chansons. Donc on a fait "L'opportuniste" et "L'aventurier". Je suis allé chez Dominique et on enregistrait sur son magnéto 2 pistes. Il m'avait dit : "Ah je crois que j'ai trouvé un gimmick !". Mais il n'arrivait pas à le finir... C'est venu comme ça, plus les accords, plus cette fameuse rythmique très très new wave à l'époque qui va à contretemps ».

"Il y avait quelque chose de nouveau"

La mélodie accrocheuse de "L'aventurier" étant trouvée, il ne reste plus qu'à y poser des paroles. Et Nicola Sirkis va utiliser la technique du « cadavre exquis », en piochant dans les romans de Henri Vernes contant les aventures de Bob Morane. A l'époque où les Indiana Jones et autres James Bond cartonnent au cinéma, le chanteur d'Indochine veut montrer une autre vision du héros grâce à "L'aventurier" : « Je voulais avoir aussi un certain message, de se foutre un peu de la gueule de tout ce mythe du héros invincible. Ce n'est surtout pas à prendre au premier degré. Bob Morane, ça a parlé à beaucoup de gens parce que c'étaient des gens de ma génération qui l'avaient lu. C'est pour ça que c'est devenu très populaire en Belgique. C'était un héros qui était beaucoup moins connu en France. On est passé un peu inaperçu par rapport à ça ».

"Ce morceau appartient à la mémoire commune"

Si le groupe Indochine n'est pas conscient du tube qu'il tient entre les mains, le public fond immédiatement pour ce titre sautillant. « Quand je l'ai fait écouter par téléphone à ma fiancée de l'époque, elle m'a dit : "C'est incroyable ce morceau, il se passe quelque chose". La première fois qu'on l'a fait sur scène aussi, les gens se sont levés en se demandant : "Mais qu'est-ce que c'est ce morceau ?". On ne s'est pas rendus compte en l'écrivant mais on se rendait compte tous les jours, avant qu'elle passe à la radio, que les gens l'appréciaient beaucoup. Il y avait quelque chose de nouveau » se souvient Nicola Sirkis. Et le résultat est immédiat puisque le single "L'aventurier" s'écoule à plus de 800.000 exemplaires et l'album du même nom frôle les 250.000 ventes : « J'ai échappé à la vague numéro un en France parce que j'étais parti deux mois en Suède et c'est Dominique qui m'a dit quand je suis rentré que le titre passait partout où qu'il aille ».

Devenu un incontournable des années 80, "L'aventurier" est également, et logiquement, la chanson la plus jouée par Indochine sur scène. « Ce morceau appartient à la mémoire commune, il appartient à tout le monde. Et en plus, Indochine a la chance de ne pas avoir que ce titre-là qui fasse partie de la mémoire commune. On ne peut pas cracher sur un morceau qui a propulsé le groupe aussi rapidement » réagit de son côté Oli de Sat. Preuve de cet énorme succès, "L'aventurier" se retrouve, à l'époque, à la deuxième place des charts français entouré de Michael Jackson ("Thriller") et David Bowie ("Let's Dance"). Rien que ça !

Regardez le clip de "L'aventurier" par Indochine :