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Soprano goûte aujourd'hui à un large succès intergénérationnel. Preuve en est avec sa tournée des stades "Chasseur d'étoiles Tour", qui a déjà rassemblé 30.000 spectateurs à Lausanne puis 50.000 fans à Lyon. Pourtant, tout n'a pas été facile pour le rappeur marseillais, qui revient sur sa carrière dans la série-documentaire "Soprano: à la vie, à la mort", disponible à partir du 15 juin sur Disney+. Ancien membre des PSY 4 de la Rime, Soprano a débuté sa carrière solo en 2007 avec son premier album "Puisqu'il faut vire". Le disque, sur lequel on retrouve le tube "A la bien" mais aussi des duos avec Diam's ou Léa Castel, a été un joli succès avec plus de 200.000 ventes au compteur. Mais à l'époque, le rappeur n'est absolument pas médiatisé, mis à part sur certains endroits spécialisés comme la radio Skyrock.

"Je voyais en fait un rejet"

« Le paradoxe de mon premier album, c'est qu'il marche super bien. Mais vraiment bien ! Et pourtant, on ne me voyait nulle part » se désole l'interprète de "Dingue" dans le documentaire, comme le relèvent nos confrères de Télé Loisirs, ne sachant « pas comment expliquer » ce qu'il considère comme du boycott : « Les patrons, ou ceux qui faisaient les émissions, c'était des gens qui n'étaient pas de notre génération. Ils ne connaissaient pas le rap. Pour eux, c'était les "quartiers", tout ce que eux n'aimaient pas et ne voulaient pas mettre en avant. Et qui pour eux ne faisaient pas d'audience ». S'il remplit aujourd'hui des stades, l'interprète de "Venga Mi" indique s'être senti « mis à l'écart » : « Je voyais en fait un rejet... Le mot est fort mais j'y voyais une forme de racisme ». Il en sera de même pour son deuxième album "La colombe" (2010), lui aussi vendu à 200.000 exemplaires.

Un succès sous les radars que décrypte Fred Musa, animateur de l'émission "Planète Rap" sur Skyrock qui a reçu l'artiste à de nombreuses reprises : « T'as des types qui vendent, t'as des types qui cartonnent. Et finalement, tu as l'impression de ne pas avoir cette reconnaissance que peuvent avoir les artistes de variétés qu'on installe toujours dans tous un tas d'émissions, qui sont invités partout ». Pour Antoine Bénichou, ancien directeur du label Hostile Records, le constat est bien plus clair : « En fait, les Noirs restent sur Skyrock ». Cette nouvelle déconvenue a néanmoins motivé Soprano à persévérer : « Ce n'est pas comme si on ne marchait pas. Pourquoi il n'y a pas de reconnaissance ? Qu'est-ce qui se passe ? Je me suis dit : "Ils ne veulent pas de nous, ce n'est pas grave. On va faire notre chemin, tout seul" ». Une ténacité qui a du bon au vu de l'imposant succès que connaît aujourd'hui la personnalité préférée des enfants, devenu entre autres coach dans "The Voice".