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Prévu pour le 4 octobre, le nouvel album de Mika, "My Name Is Michael Holbrook", est né d'un voyage sur les traces de ses ancêtres, dans le Sud des Etats-Unis. « Je cherchais un point de départ différent, un petit grain de nouveauté. Je n'ai pas écrit pendant deux ans, j'étais bloqué. Je ne voulais plus chanter. Je devais retrouver cette envie, ce désir. Alors j'ai fait un road-trip. Je suis allé dans un cimetière et j'ai trouvé un endroit où tous les gens de ma famille, du côté de mon père, sont enterrés (...) C'est une histoire assez compliquée, chargée, avec laquelle je ne suis pas très à l'aise. Mais le fait que ça m'a déstabilisé, ça a jeté une nouvelle lumière sur moi-même. C'était le grain que je cherchais, je savais que je l'avais (...) Le reste a suivi » confie Mika en interview pour Pure Charts, décrivant son disque comme « un retour aux sources où je brûle tout ce qu'il se passe avant et je recommence ».

Derrière ce nom d'album très personnel se cache cependant des chansons de « pop extrêmement joyeuse » à la George Michael ou INXS, à l'image du très coquin "Ice Cream". Mika fend néanmoins l'armure sur la ballade "Tiny Love", chanson pleine d'espoir inspirée par sa mère, Joannie Penniman. Une femme très importante dans le destin du chanteur, comme il l'explique dans le nouveau numéro de Paris-Match dont ils font tous deux la couverture. « Ma mère m'a construit. Elle avait en tête une "destination" et elle s'est dit que je devais à tout prix l'atteindre. Aujourd'hui, je lui en suis reconnaissant. (...) Elle m'a sauvé. Pour elle, j'avais beaucoup de qualités mais qui me mettaient un peu en péril. Elle me disait toujours : "Soit tu auras du succès et tu seras heureux, soit tu auras beaucoup de problèmes." C'est étrange d'entendre sa mère dire cela quand on est enfant (...) Au lieu de devenir une victime, j'ai dû travailler, grandir beaucoup plus vite » révèle le chanteur de 36 ans, à coeur ouvert.

"On devient adulte face à la crainte de perdre quelqu'un"

Sans ce discours, Mika n'aura jamais pu devenir la popstar qu'il est aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle il a décidé de lui dédier une partie de son nouvel album, et même de la faire chanter sur un morceau : « Je m'en serais terriblement voulu de ne pas lui rendre hommage alors qu'elle est encore vivante, à mes côtés ». Et pour cause, Joannie Penniman souffre depuis l'été dernier d'un cancer du cerveau « extrêmement agressif ». « On devient adulte quand on se retrouve face à la crainte de perdre quelqu'un. À ce moment-là, on est obligé d'ouvrir les yeux, d'ouvrir son coeur (...) Cela m'a poussé à me lancer à corps perdu dans l'émotion plutôt que de me cantonner à cette espèce de pudeur mal placée. Cela m'a poussé à être le plus authentique possible » raconte-t-il à Marc-Olivier Fogiel. Cette longue et difficile épreuve, traversée en famille, a profondément bouleversé Mika : « Le point de départ de l'album, c'est la maladie de ma mère et le tourbillon d'angoisses et d'émotions qui en a résulté. Elle nous a mis dans une sorte d'urgence : il faut créer ».

Aujourd'hui, Joannie Penniman reste d'une santé fragile. Opérée pour une « grosse masse » dans le système nerveux, la mère de l'artiste fait preuve d'un courage exemplaire. « Elle en est à sa sixième séance de chimiothérapie et elle travaille sur la tournée, le stylisme » révèle Mika, impressionné par sa détermination : « Elle sort, va à l'opéra, au théâtre... Ma mère veut absolument vivre la vie au maximum. (...) Nous on cherche à la calmer mais elle veut absolument sortir. Elle est impossible à arrêter ». Le lien qui les unit est plus fort que jamais. « Maintenant, dans notre relation, le moindre geste compte. (...) Les seules choses qui comptent dans la vie, ce sont les gens que l'on aime et les histoires que l'on raconte sur eux. Je suis Mika, fils de Joannie et de Michael. Et je suis fier de m'inscrire dans cette lignée » conclut le feu-follet britannique, plus que jamais prêt à savourer son existence auprès des siens.

Mika interviewé par Marc-Olivier Fogiel cette semaine à la Une de "Paris Match" pic.twitter.com/r71Sr89fH9

— Kevin Boucher (@kevboucher) September 25, 2019