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Le Taulier est de retour. Alors qu'il écume les plus grandes scènes de France à l'occasion de sa tournée "Rester vivant", Johnny Hallyday publie aujourd'hui le 50ème disque de sa carrière : "De l'amour". « C'est un truc à part, une surprise pour les fans. Ce genre de projet me fait du bien, j'aime les trucs réalisés dans l'urgence » assure le rockeur à Paris-Match, dont il fait la couverture cette semaine. "De l'amour" a en effet été enregistré en dix jours seulement à Los Angeles, avec la complicité de Yodelice. Son titre ? Une véritable déclaration d'intention, presque un appel. Sur cet album, le rockeur prend position sur des sujets d'actualité brûlants comme la crise des migrants. « Ça me dégoute de voir ces gens mourir en mer parce qu'ils fuient la guerre et ses ravages. La France est une terre d'accueil » estime Johnny Hallyday, révolté, qui aborde cette épineuse question dans le titre "Valise ou cercueil".

"Je fais un constat sur ce que je ressens"

Pourquoi ce changement de ton, pour celui qui s'était évertué à ne pas aborder de sujets polémiques dans ses derniers albums par crainte des mauvaises interprétations ? « J'ai du recul sur ce qui se passe. Et ce qui se passe ne me va pas. Les gens sont dans la misère, vivent de moins en moins bien » assure-t-il, expliquant se sentir « d'autant plus légitime de parler de la France » depuis qu'il vit sur le continent américain. Mais le rockeur s'en défend : il n'est « le porte-parole de personne ». « Je fais un constat sur ce que je ressens » se justifie-t-il. Des sentiments qu'il dit liés à ses responsabilités de père et d'époux, décrivant sa femme Laetitia comme « parfaite ». « Elle me stabilise. C'est la personne que j'aurais dû rencontrer dès le début » assure-t-il avec bienveillance.

Alors qu'il évoque les violences ayant secoué la ville de Ferguson aux États-Unis après la mort d'un Afro-américain tué par la police ("Pour la peau de Mike Brown"), Johnny Hallyday clôt son nouvel album avec émotion par une chanson sur le drame de Charlie-Hebdo. « On ne peut pas tuer impunément. Je connaissais un peu Wolinski, j'aimais bien les dessins qu'il faisait de moi, il lui arrivait de me les envoyer. J'ai passé la journée du 11 janvier devant la télé, à voir mon pays rassemblé » se souvient-il pour nos confrères, bouleversé par les millions de Français descendus dans les rues pour marcher en hommage aux victimes des attentats perpétrés contre la France.

"Je serais bien emmerdé si je devais voter demain"

Mais depuis ? Qu'a-t-on fait pour la liberté d'expression ? Johnny Hallyday s'interroge. « Que reste-il de ce dimanche de janvier ? » répète-t-il, l'âme en peine, alors que résonne une mélodie acoustique à la guitare. Selon lui, la classe politique française n'a pas su apporter les réponses. « Le pouvoir en place n'a rien fait » déplore-t-il. Et s'il devait voter demain, le rockeur de 72 ans l'assure : il serait « bien emmerdé ». « Il n'y a personne qui me semble à la hauteur. J'attends l'homme, ou la femme, providentiel » conclut-il.

Regardez le clip "De l'amour" de Johnny Hallyday