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L'anniversaire des 30 ans de la mort de Serge Gainsbourg se fait au rythme des hommages. Alors que Charlotte Gainsbourg a confirmé l'ouverture cet automne de la maison Gainsbourg, musée installé dans sa célèbre demeure du 5 bis rue de Verneuil à Paris, André Manoukian redonne des couleurs jazzy aux chansons de l'icône disparue dans l'album "Les pianos de Gainsbourg", sorti le 23 avril. « C'est le label Blue Note qui est venu vers moi, en me soumettant l'idée de revisiter Serge Gainsbourg avec une formation jazz et dans une ambiance piano-bar. J'ai dit banco. Ce sont des propositions qui ne se refusent pas » explique dans les colonnes de Télé 7 Jours le pianiste et ancien juré de "Nouvelle Star". Pour ce projet intimiste, André Manoukian propose une sélection de velours composée d'artistes féminines françaises et internationales. « Le jazz est la musique la plus sensuelle et la plus chaloupée qui soit. Je me suis entouré de crooneuses. Elodie Frégé, Camélia Jordana, Camille Lellouche, en termes de jazz, cela veut dire des émurmureuses. Et quand on murmure on n'agresse pas, au contraire, on vous enrobe dans une douceur. Elles sont toutes des envoûteuses » explique le musicien, pour qui une bonne chanson ne doit rimer qu'avec « l'émotion, l'émotion et l'émotion ».
"Ce disque est un pur bijou"
Assez curieusement, aucun chanteur n'apporte sa contribution à ce disque crépusculaire. « Les hommes ont tous refusé. Ils ont eu peur. Sur le coup, je n'ai pas compris. Les femmes, elles, ont toutes été très enthousiastes. Melody Gardot, par exemple, a choisi "La Javanaise". Elle chante avec un tel feeling que vous avez l'impression de planter une cathédrale à chaque note » atteste André Manoukian, qui permet également à Isabelle Adjani de chanter les mots de Serge Gainsbourg avec "Sous le soleil exactement", 38 ans le tube "Pull Marine" : « Elle l'a enregistrée en un quart d'heure ». En guise de nouvel extrait, le pianiste a jeté son dévolu sur "Ce mortel ennui", variation sur le thème amoureux que Serge Gainsbourg chantait en 1964. Elodie Frégé s'y mue en femme fatale aux humeurs changeantes, séduisant André Manoukian sous les lumières tamisées du hall d'un hôtel de luxe dans le clip ô combien sensuel qui illustre cette reprise.
Il s'avère que c'est Elodie Frégé qui a fait découvrir à André Manoukian cette pépite oubliée. « Je mesure ma chance de pouvoir exprimer mon art ici, mais aussi mon admiration pour cet artiste indélébile, aux cotés de musiciens inspirés et de chanteuses et/ou actrices » explique la chanteuse sur Instagram, ravie de prendre part à ce disque qu'elle considère comme « un pur bijou » : « Il me tarde d’avoir vos retours sur la chanson que nous avons choisie de reprendre, André et moi, pour la très bonne raison que, pour UNE fois, c’est moi qui lui ai fait découvrir lors des répétitions de notre duo piano-voix sur scène, qui tourne en France depuis trois ans ». Une amitié et une complicité de longue date donc, qui confère à cette version un panache supplémentaire !