Crédits photo : Ben Watts
Propos recueillis par Yohann Ruelle.
Remontons un peu le temps avec une première photo... Tu reconnais ?
Thomas Mills High School
Ah ça oui, je reconnais bien même ! (sourire) C'est Thomas Mills, mon ancienne école. C'est le bâtiment où j'avais mes cours de maths. Ou mes cours d'anglais ? Argh, je ne sais plus, ça me parait si loin... Non, c'était les maths. Je détestais ça. Un vrai cancre !
C'est là que tu as écris tes premières chansons ?
Pas quand j'étais en train d'étudier la géométrie, mais oui, dans cette école !
J'ai une image encore gravée dans ma tête. Je suis tout petit et je tiens cette immense, immense guitare, probablement celle de mon père. Qu'est ce qu'elle est lourde ! Bien sûr, depuis, j'ai eu le temps de m'y habituer...
Tu écoutais quoi, à l'époque ?
J'étais, et je suis toujours, un grand fan d'Eminem. Je connais "Stan" par coeur ! J'adore le rap, son état d'esprit. Ça fait partie de ma moi, de ma culture... Je m'y sens connecté, c'est pour ça que j'essaie d'insuffler la même énergie dans mes propres compositions. J'écoutais beaucoup Damien Rice aussi, qui m'a beaucoup influencé par la suite. Je me revois en train de chanter ses chansons dans la rue, avec mon Walkman ! (Rires).
J'en avais un aussi, je crois qu'il marche toujours ! Ok, passons à la photo suivante...
Crédits photo : Abaca
Quelle est ta chanson préférée de chacun d'entre eux ? Attention, tu n'as pas le droit d'invoquer tes duos !
Je n'aurais pas osé ! (sourire). J'adore "Enchanted" de Taylor et pour Elton John, je dirais... "Sacrifice".
Le cliché suivant est très personnel. Ne triche pas !
Oups, pris la main dans le sac. (Rires)
Crédits photo : Compte Instagram
J'aime beaucoup cette photo. Elle a été prise en octobre dernier au mariage de mon producteur et meilleur ami Jake Gosling, avec qui j'ai concocté "+" et mon nouvel album "x". J'ai eu l'honneur de chanter sur sa première danse en tant que marié. On était à Ibiza, il faisait une chaleur d'enfer, ce qui explique le short pas très glamour ! (Rires)
Exact ! Je te passe les détails qui ont déjà fait le bonheur de la presse à scandale (ndlr : il a avoué être en train de fumer de l'herbe au moment où il a reçu l'appel) mais oui, il est venu me chercher pour composer un titre de la BO de "La désolation de Smaug".
Tu es passionné par le cinéma ?
Surtout de son travail et du "Seigneur des anneaux" ! J'étais fou quand il m'a fait cette proposition. J'ai pris le premier avion et je suis parti en Nouvelle-Zélande, travailler avec lui. Écrire "I See Fire" a été une expérience inoubliable.
Si on te proposait un rôle, tu dirais oui ?
Ça dépend du film. (Rires) Jouer dans "Le Hobbit", ça ne m'aurait pas dérangé !
Tu as une préférence pour un genre en particulier ?
Non, honnêtement. Comédie, drame, horreur, animation... Tant que le film est bon, ça me va.
Tes chansons sont très ancrées dans la réalité. Ça t'arrive d'être inspiré par le pouvoir d'imagination du cinéma, justement ?
Quand j'étais en train d'écrire "I See Fire", oui. J'ai été absorbé par l'ambiance du film. Mais en général, pas vraiment ! Je puise dans mes expériences personnelles, où il n'y a ni dragon ni elfe. (Sourire)
Voyons voir si tu reconnais cet endroit.

(Il réfléchit) Hmm... C'est Los Angeles ? Venice Beach ?
Tu as l'oeil !
J'y ai vécu pendant plusieurs mois, c'est normal. C'est là que j'ai écrit et enregistré une bonne partie du nouvel album, pendant six mois. Je vivais avec Johnny McDaid, de Snow Patrol. C'est un quartier très cool !
On peut donc décrire ton nouveau disque comme californien ?
Californien non, mais plus américain au sens large. J'ai composé une centaine de chansons pour cet opus, mais seulement quelques-unes à Venice. Au moins 80 d'entre elles me sont venues à Nashville.
Quel était ton état d'esprit, après le succès planétaire du premier ?
De voir les choses en grand ! C'est pour ça qu'il s'appelle "X" (multiply). On voulait aller plus loin dans chaque aspect de sa conception : la production, les mélodies, ma voix... Tout.
J'imagine que la sélection finale n'a pas du être simple...
On a gardé les meilleures chansons, tout simplement.
Et l'une d'entre elles a été produite par...
Crédits photo : Abaca
Pharrell ! Quelle histoire. Je l'ai rencontré l'an dernier aux Grammy Awards et deux semaines plus tard, on était déjà en train d'échanger des idées. C'est un mec hyper talentueux - ça, tout le monde le sait - mais parfois, quand tu bosses avec des producteurs, le feeling n'est pas là. Avec lui, tout paraît simple. On s'est tout de suite très bien entendu.
Je suis resté très ouvert à toutes les idées. D'ordinaire, je suis quelqu'un de très borné mais quand tu as un hitmaker de la trempe de Pharrell qui est là pour te conseiller, te guider, il faut savoir être à l'écoute. "Sing", le premier single, est si éloigné de tout ce qui j'ai fait jusqu'à présent ! C'est exactement ce que je voulais. Je n'avais pas envie de donner aux gens ce qu'ils attendaient de moi. Mon but, c'était de surprendre. C'est comme quand tu vas à McDonalds ! Tu as envie d'un Big Mac, mais quand tu arrives en caisse, il y a ce nouveau burger qui paraît si alléchant que tu te laisses tenter. Et c'est le meilleur burger au monde. Donc tu reviens la fois d'après pour reprendre celui-là, mais il y en a encore un nouveau. Et ainsi de suite. Bon, ok, c'est un très mauvais exemple... (Rires) Mais l'idée est la même : ne pas se contenter de faire plaisir aux gens. Il faut créer l'envie.
En guise de bonus, j'aimerais te prendre en photo si tu es d'accord.
Aucun problème, vas-y !
Crédits photo : Pure Charts
Qu'est ce que tu as envie de dire, là, tout de suite, à l'homme que tu vois ?
Repose-toi mec, tu en as besoin ! (Rires)
Tu le vois où, dans cinq ans ?
Avec un peu de chance, toujours sur scène. En train de vivre de sa passion !
Visionnez le clip "Sing" d'Ed Sheeran :