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Après nous avoir fait découvrir les coulisses du "Loft Story" et des débuts de la téléréalité en France, la série d'anthologie "Culte", disponible sur Prime Video, s'intéresse désormais à l'histoire du boys band français le plus célèbre des années 90 : les 2Be3. Ou le destin extraordinaire de trois amis d'enfance qui vont devenir les trois chanteurs les plus adulés de leur époque, jusqu'à ce fameux concert géant à Bercy donné le 8 décembre 1998 devant 18.000 fans hystériques... C'est cette performance qui conclut les six épisodes en forme de montagnes russes émotionnelles, avec les acteurs Antoine Simony, Namory Bakayoko et Marin Judas pour incarner Filip, Adel et Frank. Sauf que les images du concert et des trois copains dans leur intimité se mélangent à de véritables archives des 2Be3, brouillant la frontière entre fiction et réalité...
"C'est une histoire dont je suis fier mais qui m'a fait mal"
Frank Delay et Adel Kachermi, les deux membres restants du boys band, apparaissent alors à l'écran, en larmes, pour livrer face caméra quelques souvenirs de leur ami disparu le 16 septembre 2009, à seulement 35 ans. « Ça va faire bientôt 30 ans, c'est loin derrière moi. J'ai dû tourner la page. C'est une histoire dont je suis très fier mais c'est une histoire qui m'a fait aussi un peu de mal. Notamment la disparition de Filip » révèle Adel, bouleversé. Frank, lui, ne retient pas ses sanglots. « Dès que je pense à Filip... Je pense à lui tout le temps dans les bons moments, avec son humeur de fou, son énergie, son explosivité. Son charisme. Je pense qu'à des bons moments, et pourtant... » confie-t-il, sans achever sa phrase. « C'est celui qui... J'ai jamais autant ri qu'avec lui » ajoute son comparse, la gorge nouée. La caméra recule alors pour montrer la chaise vide qui les sépare... La dernière image est celle d'une interview de Filip Nikolic dans laquelle il dit de manière prophétique : « J'ai toujours eu l'impression que j'allais mourir vers 28 ans. C'est bizarre, je me vois pas dans 20 ans ».
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"Je ne pense pas que ce soit l'industrie qui a bousillé Filip"
Quel sens donner à ce final ? Interrogée par Télé Loisirs, la réalisatrice Yaël Langmann assure qu'il ne s'agit pas d'une critique formulée contre le star-system et l'industrie musicale. « Pas du tout ! Je crois intimement qu'il y a des gens qui sont faits pour ne pas rester longtemps et briller très fort. Je ne pense pas que ce soit l'industrie qui a bousillé Filip. Il était né comme ça, avec ce tempérament inconsolable. Ce n'était jamais assez, jamais trop ! » explique-t-elle. Pour la créatrice, cette séquence « est une manière de saluer à quel point Filip Nikolic manque à ses deux amis, même 30 ans plus tard ». « Il n'y a pas d'accusation. Quel que soit la voie que Filip aurait pu choisir, je suis persuadée que l'histoire aurait été la même » estime-t-elle.
