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Créé en 2017 à l'initiative de Zaz, le Crussol Festival reviendra à Saint-Peray en Ardèche du 6 au 8 juillet 2023, avec 47Ter, Adé, Tiken Jah Fakoly, Arthur H, Trois Cafés Gourmands ou Lujipeka à l'affiche. « Je ne voulais pas imposer quelque chose. Souvent ce qu'on me dit, c'est qu'il y a une aura à ce festival. Il y a plein de stands d'expérimentation avec des associations, des gens qui réinventent la société et se réapproprient, finalement, leur vie à travers des actions qui ont du sens, que ce soit dans l'agriculture, le social ou l'éducation. Sur le territoire, on travaille avec les acteurs locaux » se félicite la chanteuse dans un numéro de l'émission "En aparté", diffusé mardi 30 mai sur Canal+. Interrogée sur ses valeurs, sa vie de jeune mariée et de belle-maman mais aussi son parcours, celle qui a vendu plus de 5 millions de disques à l'international et est devenue l'une des représentantes de la chanson française les plus adulées à l'étranger (à date, elle a donné plus de 500 concerts dans le monde !) n'a pas toujours fait l'unanimité. Lorsque son premier single et tube "Je veux" a envahi les ondes en 2010, l'image de Zaz, présentée comme une artiste bohème et "baba cool", a été souvent moquée, détournée. Au point que la chanteuse a été confrontée à un véritablement déferlement de haine.

"J'ai vraiment vécu du Zaz bashing"

« Moi, on m'adorait ou on me détestait. J'ai vraiment vécu du Zaz bashing, comme on dit » analyse-t-elle avec le recul. Si, aujourd'hui, la musicienne est pleinement épanouie dans vie personnelle et professionnelle comme l'atteste les chansons optimistes de son dernier album "Isa" (2021), il n'en a pas toujours été ainsi. Son succès a généré un « tourbillon » où « tout est allé très vite ». « Peut-être que pour les gens, c'était [fabriqué]. J'ai reçu des lettres ouvertes avec des menaces de mort ! Tu te dis : "Mais wow, qu'est-ce que j'exprime ?" » se souvient Zaz, qui s'est beaucoup « remise en question » face aux critiques l'accusant d'être malhonnête. « J'exprimais l'amour, j'exprimais le fait de ne pas être adapté à cette société... Dans ma chanson, je ne disais pas que je ne voulais pas d'argent ! Je disais que ce n'était pas essentiel. C'est ça que j'essayais d'exprimer intuitivement. C'est ça qui m'a sauvée d'ailleurs, mon intuition, mon instinct » estime l'artiste, pour qui chacun de ses albums est « une tranche de vie » : « J'ai l'impression d'avoir eu 50 vies alors que je n'ai que 43 ans »

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Cette aversion qu'elle pouvait susciter a été d'autant plus difficile à encaisser pour la jeune femme idéaliste qu'elle assure que monter sur scène la terrifiait. « Les premières scènes, j'étais dos tourné au public. J'avais tellement peur des gens. J'étais une angoissée, je faisais beaucoup de crises de spasmophilie, de tétanie » a-t-elle avoué à la journaliste Nathalie Lévy, en revoyant des images d'archives d'un concert avec Don Diego, l'un de ses premiers groupes. Avec les années, le personnage de Zaz est devenu si envahissant qu'Isabelle a même envisagé de stopper sa carrière. « Avant le confinement, j'avais choisi de m'arrêter. Je pense que j'étais arrivée à un moment où je n'étais plus dans un équilibre. Zaz prenait toute la place. Je faisais même une saturation de Zaz. Après, au-delà de ça, j'avais besoin de m'occuper de moi, de construire ma vie personnelle, car j'ai rencontré quelqu'un. J'avais envie de construire » confessait-elle au micro pour Purecharts il y a deux ans.