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À chaque nouveau disque, l'artiste en parle comme de son plus personnel. Cela n'a jamais semblé aussi vrai que pour Zaz. Le 19 septembre, la chanteuse reviendra dans les bacs avec "Sains et saufs", un sixième opus dans laquelle elle se confie à coeur ouvert sur sa renaissance. Le déclic ? Sa rencontre avec le jeune chanteur Noé Preszow (« [Il] a su trouver les termes précis pour me raconter ») et surtout l'arrêt définitif de sa consommation d'alcool. « J'ai arrêté de boire pendant la crise du Covid, cela m'a permis de comprendre beaucoup de choses, de lâcher prise, cette fameuse "résilience" » raconte-t-elle dans une interview cash accordée à Paris Match.
"Trois paquets de clopes par jour"
Car si elle chante "Je te pardonne", destinée à elle-même, l'artiste de 45 ans revient en détail sur ses années sombres marquées par des abus de substances illicites. « Tout a explosé à l'adolescence » révèle Zaz, qui a perdu son compagnon alors qu'elle n'avait que 20 ans : « Je suis tombée dans la drogue assez jeune, parce que je ne savais pas gérer mes émotions. Et les substances ont été des béquilles. Comme je suis quelqu'un de très entière, je ne faisais pas les choses à moitié : cocaïne, héroïne, j'ai tout essayé. Et l'alcool aussi, évidemment… ».
La musique l'a en partie « aidée » à s'en sortir, mais Zaz a quand même « continué à boire, à fumer ». Si elle considère l'industrie musicale comme « un milieu où il est très facile de picoler », l'interprète de "Je veux" assure que l'énorme succès qu'elle a connu au début des années 2010 n'a fait qu'empirer les choses. « Prise dans un tourbillon », la coach de "The Voice" fumait alors « trois paquets de clopes par jour » et enchaînait les excès : « Chanteuse est l'un des rares métiers qui t'autorise à boire tout le temps. On prend un verre pour se détendre avant le concert, puis d'autres après, et tu deviens addict. Je crois que je voulais bouffer la vie, donc j'ai dit oui à tout ».
"Je suis une miraculée"
Ce qui a eu des conséquences dramatiques : « Un jour, avant un concert dans un petit festival, je m'évanouis, (...) le médecin, qui est le père du fondateur de l'événement, me propose une piqûre pour aller mieux, mais m'explique que je ne peux pas annuler, "parce que les gens comptent sur vous". (...) Une autre fois, je suis tellement mal qu'il faut appeler les pompiers. Mais quand ils arrivent à la maison, ils me demandent une photo ». Ces addictions sont d'ailleurs le sujet de la nouvelle chanson "Au pays des merveilles" : « Je suis une miraculée. J'aurais pu ne jamais revenir de ce pays de merveilles. (...) Longtemps j'ai eu peur d'être jugée, critiquée. Et en fait je suis prête maintenant à affronter ce que j'ai vécu ».
Aidée par ses proches (« Personne n'était mal intentionné, c'est juste que j'en demandais aussi énormément à moi-même »), Zaz a essayé à plusieurs reprises d'arrêter les drogues et l'alcool, mais replongeait à chaque fois : « C'est uniquement en m'imposant un jeûne pendant le confinement que j'ai vraiment réussi. J'avais décidé que c'était fini. Et quand je décide quelque chose, en général, je vais au bout ». Aujourd'hui, Zaz se dit donc débarrassée de ses addictions et assure être « plus raisonnable ». « Je crois plus que jamais à la force du vivre-ensemble. Donc je ne baisse pas les bras face à l'humain, j'ai encore foi en lui. Malgré l'enfer qu'on vit, malgré l'oppression, je garde mon cœur ouvert, ma tendresse, ma douceur, mon espérance » conclut-elle dans un message d'espoir.