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Shy'm a mis sa carrière musicale entre parenthèses pour se focaliser sur sa carrière d'actrice. Après avoir tenu le rôle principal de la série policière "Profilage" durant une saison, la chanteuse sera l'héroïne de "Cannes Confidential" bientôt sur TF1, où elle donnera la réplique à Lucie Lucas et l'actrice britannique Jamie Bamber. « Ce qui me rend heureuse et ce qui m'a rendue toujours heureuse, c'est d'être libre. C'est une forme d'indépendance parce que c'est dur aujourd'hui dans une vie de l'être, par rapport aux obligations qu'on a, au métier, à la famille, les amis. (...) Je crois que ce qui m'a aidée à faire ce métier, à être exposée, c'est d'être quelqu'un d'autre. D'où ce nom d'artiste. D'arriver très apprêtée et féminine, hyper sexy avec des grands talons sur scène et dans mes clips, à l'opposé de qui je suis dans la vie de tous les jours, c'est une façon de réaliser peut-être tous les fantasmes de la jeune fille qui était ultra timide jusqu'à ses 17-18 ans » confie la popstar dans un format vidéo pour la chaîne YouTube Popslay, où elle se livre sur sa vie de jeune maman et ses relations amoureuses entre deux focus sur des temps forts de son parcours. La chanteuse, dont le titre préféré de son répertoire reste "Absolem", revient notamment sur un épisode qui a beaucoup fait parler : sa fameuse chute en plein concert à Bercy, en 2015.



« Parmi les plus beaux risques de ta carrière, je ne veux pas revenir sur le sujet mais on a souvent parlé de cette histoire à Bercy... » débute timidement son interlocuteur, en cherchant ses mots face à la chanteuse. « C'est la chute que tu vas me dire ? C'est ça ? » répond du tac-au-tac la musicienne, en faisant faussement mine de s'agacer. Devant le malaise de l'animateur (« Je ne veux pas te gêner ! »), Shy'm le rassure : « Chérie, j'ai dû en parler pendant tellement de temps que ça ne me gêne absolument pas. Ce qui est juste dommage, c'est que je ne suis vraiment pas tombée ». Car en effet, la chanteuse veut remettre les points sur les i : lorsqu'elle s'est jetée dans le public, des personnes l'ont bel et bien rattrapée... in extremis : « J'aurais pu envoyer mille vidéos qui prouvaient que je n'étais pas tombée, mais je ne l'ai pas fait parce que ça sert à rien de rentrer dans le truc. Ça en a fini que c'était drôle ! ».

"Jamais je me suis dit : je n'y vais pas"

Pour Shy'm, au delà de l'anecdote et des multiples détournements qu'a suscité cette séquence, c'est le contexte dans lequel cette "chute" est intervenue qui a son importance. « C'était juste après les attentats [du 13 novembre 2015, ndlr]. Il y avait deux Bercy, on était le lendemain ou quelques jours après. Il s'est passé tellement de trucs dans ma tête. Déjà comme tout le monde, je redescends de cet événement irréel... J'en parle, j'en ai des frissons. Je crois que jamais je me suis dit : je n'y vais pas. Même si ça aurait été la réflexion la plus raisonnable, peut-être » se souvient Shy'm, marquée au fer rouge par ces fusillades survenues lors d'un concert rock au Bataclan et dans les rues de Paris. Dans cette onde de choc nationale, la chanteuse, courageuse, avait tenu à maintenir ces deux représentations prévues à l'Accor Arena : « Les gens qui viennent ont le choix de ne pas venir au concert, mais si moi je monte sur scène, je pense qu'il y a neuf chances sur dix que mes musiciens viennent avec moi. Parce que je n'étais pas toute seule. On avait une telle complicité ! Ça faisait quelque temps qu'on était sur la route. Ils me respectent, ils m'aiment fort, ils ont confiance en moi. Je savais qu'ils allaient me suivre ».

"C'était un acte militant"

Avec le recul, Shy'm estime que cette décision a été « dure » à prendre. « C'est avec beaucoup d'émotion qu'on est montés sur scène. Pas d'appréhension, je pense pas. Très vite, on a oublié. A la fin du concert, on a chanté "La Marseillaise" avec le public et on s'est tous serrés. Là, on s'est rendu compte de ce qu'on faisait. C'était un acte de rébellion aussi, pour les gens qui sont venus » analyse l'ancienne jurée de "Danse avec les stars", qui rappelle que « la moitié des personnes ne sont pas venues » par crainte de ne pas être en sécurité : « J'ai des potes qui m'ont envoyé des massages en me disant : "Ecoute on est désolé mais je suis maman, je n'ai pas envie de prendre ce risque". J'ai encore plus réalisé l'ampleur de ce qu'on faisait ». « Au delà d'un concert, au delà de s'amuser, au delà de voir Shy'm, tous les gens qui se sont déplacés, que ce soit dans le public ou sur scène, ont fait un acte militant. Bravo à eux » conclut-elle.