
Propos recueillis par Steven Bellery
"The Origin Of Love" est le morceau qui ouvre et qui donne son nom à votre troisième et nouvel album. Un titre très produit, électro-dance, à l'opposé de "Relax" ou "Rain" et qui donne un peu le ton de ce disque.
Mika : C'est le premier titre. Il présente le thème et le son de cet album. J'écoute énormément de musiques différentes. J'adore écouter de la musique sans les barrières, sans les frontières. Du jazz au classique. Alors je me suis dit pourquoi pas faire un album qui utilise un côté de la musique électro. J'avais en tête comme références la musique des années 60 quand les instruments électro ont fait leur apparition. Et en même temps la musique des années 80, la bande originale de "Blade Runner", la house française et plus récent Daft Punk.
Je voulais faire de la musique avec un côté électro mais avec beaucoup de chœurs. Je ne voulais pas quelque chose de fait sur un ordinateur. Sur "The Origin Of Love" ou "Celebrate", tout est vrai. C'est moi et des musiciens dans un studio en train de jouer. Et après on fait de la post-production, on découpe tous les morceaux pour les programmer. Mais tous les ingrédients sont acoustiques. C'était la manière de donner du cœur à quelque chose qui a tendance des fois à être trop froid, trop machine…
Le but de cet album c'était de parler de l'amour, de la tolérance et de la joie. Je voulais aussi représenter ce que je suis comme fan de musique. J'écoute de la musique depuis l'enfance sans savoir ce que c'est. A Paris, j'écoutais Gainsbourg, Moustaki, Nina Simone, Louis Armstrong, du reggae… Je ne sais pas ce que je fais la plupart du temps, je fais des chansons qui me plaisent, qui me font sourire, qui me font pleurer…
Vous avez tout de même travaillé différemment que pour "The Boy Who Knew Too Much" ?
Cette fois-ci, c'était complètement l'inverse, oui. Le dernier album j'avais travaillé seul au piano. Cette fois-ci, j'ai écrit et produit en même temps.
C'est complètement dans la continuité. C'est sincère. Ce n'est pas un virage même s'il y a beaucoup de développements. Je ne me suis pas dit "Tiens je vais faire un album avec Timbaland, je vais lui donner 500.000 dollars et hop". Je n'avais aucune intention de faire ça. On me dit alors, pourquoi ne pas travailler avec RedOne ? J'ai répondu « j'ai déjà fait un titre avec lui et j'ai détesté ce titre »… J'aime bien ce qu'il fait pour Lady Gaga mais ça n'était pas pour moi. Je n'allais pas acheter un son !
Vous avez tout de même appelé Pharrell Williams pour "Celebrate" ?
Je voulais travailler avec lui sur le deuxième album. Je l'ai contacté. Il m'a dit "OK c'est 100.000 dollars. Tu m'envoies 50.000 avant qu'on commence et 50.000 quand on a fini". J'ai répondu par fax au management, j'ai écrit : "Is this a joke ?" (est-ce que c'est une blague ?, NDLR). Cette fois-ci, on a travaillé ensemble sur deux titres. Aucun contrat. Pas d'échange d'argent, pas de règles. Absolument zéro problème. Il était complètement cool, il a compris que je voulais sa musicalité, pas son nom. Je voulais juste m'amuser avec lui.
Entretien réalisé en juin dernier, lors d'une écoute privée avec l'artiste.