Crédits photo : Corlouer/Bestimage
Hier soir, Johnny Hallyday a donné rendez-vous à son public au Palais Omnisports de Paris-Bercy, et même à tous les Français, pour un peu plus de deux heures de show diffusées sur TF1. Deux heures pendant lesquelles l’artiste n’a pas failli, revisitant cinquante ans de son répertoire avec quelques invités. Parmi les classiques du rockeur, "Que je t’aime" est sans doute l’un des plus appréciés. Surtout lorsqu’il est entonné au milieu de la fosse de la très grande salle parisienne. Si Johnny est connu pour ses entrées spectaculaires, celle imaginée pour son concert parisien restera gravée dans la mémoire des milliers de fans réunis à Bercy. La foule est en délire et les gradins ovationnent l’icône. Enveloppé par une horde de gardes du corps, Johnny part littéralement à la rencontre de son public en faisant son entrée par la grande porte avant de monter sur une avancée circulaire lui permettant de rejoindre la scène principale.

Sans perdre une minute, et après avoir simplement salué la foule, le chanteur enchaîne pour véritablement "Allumer le feu", entouré par son équipe de musiciens, trois choristes et de très nombreux écrans géants parant la scène du sol au plafond. Les flammes sortent du parterre, mais les artifices ne sont rien à côté de la rage qu’insuffle Johnny dans chacun de ses mots.

Une énergie folle et des moments d’intenses émotions

On se dit alors qu’on va avoir le droit à un premier répit, mais non ! C’est Amel Bent qui débarque sur scène pour reprendre la chanson d’amour "Je te promets", signée Goldman. Rien de surprenant, l’interprète de "Ma philosophie" assure en ce moment même la promotion de la compil’ "Génération Goldman 2", attendue le 26 août. Deux voix puissantes s’entremêlent, s’entrechoquent, faisant naître une vive émotion. Mais, là encore, pas question de s’appesantir plus longtemps. Lançant quelques mots à son public, Johnny se dit fier d’être sur la scène de Bercy, la « première grande scène » qu’il a foulée. "Ma gueule" met tout le monde d’accord, et, avec "Marie", le rockeur se charge de nous rappeler que son timbre n’a rien perdu de son grain. Vêtu d’un pantalon en cuir noir et d’une veste tout juste boutonnée, le chanteur très classe déambule avec aisance et s’approprie facilement une nouvelle fois cette salle qu’il connait bien.

De part et d’autre de la scène, l’Orchestre National de Paris fait à son tour son entrée et le concert prend véritablement des allures de best-of avec "Diego" de Michel Berger, cet artiste qui manque « à nous tous », et "Tennessee". Très bonne idée, ces cordes qui apportent à la fois une certaine douceur mais aussi une certaine force à ces titres ! Charles Aznavour, autre parolier de Johnny, le rejoint à son tour pour chanter "Sur ma vie". Encore un grand moment ! Comme l’est le duo "20 ans" avec Florent Pagny. « Je t’aime Johnny ». « Je t’aime Florent », échangent les deux chanteurs. La première partie du concert se termine avec un autre duo, cette fois-ci partagé avec la choriste Sy Smith. Combat de titans entre deux grandes voix qui se tiennent tête. Bluffant ! C’est d’ailleurs la même jeune femme qui assure le show pendant l’intermède musical baptisé "Respect".

Johnny chanteur, mais aussi musicien

Place au rock’n’roll et au blues dans la deuxième partie du concert. L’écran géant, incliné, s’ouvre pour laisser entrer Johnny, dans une autre tenue. Le public se lève pour reprendre en chœur "Gabrielle". Les bras levés, les poignets croisés en signe d’adhésion, la foule en redemande et Johnny devient musicien pour un quart-d’heure "Unplugged". En plus petite formation, sur la scène centrale virevoltant de gauche à droite pour faire face à tous les spectateurs, Johnny annonce la couleur : « On va se remémorer des souvenirs. Je vais vous chanter des chansons des années 60 ». Et le public lui non plus ne faillit pas puisqu’il reprend avec brio "Retiens la nuit", "Laisse les filles" et "Tes tendres années", réceptif au rockabilly. Des tubes, Johnny en compte une ribambelle et pourrait assurer des heures durant. Mais « la plus belle chanson qu’on lui a écrite » est sans doute "Sang pour sang". Son fils David, auteur de cette chanson, ne pouvait pas être absent en ce jour très spécial pour célébrer avec lui son 70ème anniversaire. Après l'avoir rejoint pour interpréter en duo ce morceau emblématique, il s'est installé à la batterie pour jouer "Fils de personne". Un autre artiste lui succède ensuite : Eddy Mitchell, un « grand ami », pour chanter "Toute la musique".

Près de deux heures se sont écoulées et Johnny chante avec toujours autant de fougue, impressionnant au milieu d’un déluge de lumières. Le clou du spectacle : son interprétation de "L’envie". Prenant un dernier bain de foule, l’artiste y met force et conviction, rappelant qu’il est bien là, toujours au top, terminant en apothéose avec quelques effets pyrotechniques qui achèvent de nous convaincre. Oui, Johnny est une bête de scène ! La porte s’ouvre à nouveau après un rappel sur les titres "L’attente" et "Quand on a que l’amour", qui résonnent à Bercy comme un dernier hommage au public, que Johnny n’a pas cessé de remercier.