Anthony Bouin / Basique l'émission
Des festivaliers trempés jusqu'aux os massés dans une mare de boue. La météo a joué les trouble-fêtes aux alentours de 22h samedi soir au festival Lollapalooza Paris, tandis que le showman américain Macklemore alignait ses tubes avec une insolente énergie sur la Main Stage. Un déluge qui a miraculeusement cessé quelques minutes avant l'arrivée sur scène de David Guetta, pour l'une de ses rares apparitions en France cette année. « La pluie s'est arrêtée juste pour nous Lollapalooza ! » a ironisé le plus célèbre DJ au monde en s'installant derrière les platines, ravi de jouer à domicile entre ses résidences à Ibiza et son concert géant programmé le dimanche soir à Tomorrowland, le plus gros festival électro au monde touché par un incendie deux jours avant son ouverture.
"Paris, ma ville, je t'aime"
Pour David Guetta, Paris aura été la terre de tous les possibles, celle qui a accueilli ses premières soirées aux Bains Douches dans les années 90 avec Cathy Guetta avant qu'il ne devienne l'une des figures de la french touch - et un producteur d'envergure planétaire. Sorti en février 2002, le single "Love Don't Let Me Go", extrait de son premier album "Just a Little More Love", aura été le premier d'une longue, très longue lignée de succès populaires. « J'ai écrit ce titre il y a plus de vingt ans. J'avais un studio à Paris qui devait faire 3m². Maintenant, on est là tous ensemble au Lollapalooza. Merci d'être encore là » s'est remémoré l'artiste de 57 ans, non sans une certaine émotion : « Ça fait tellement d'années que je veux vous dire que je suis tellement reconnaissant. Paris, ma ville, je t'aime ».
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Et pour savourer plus de trois décennies passées au sommet, le roi des platines s'est donné une mission : faire danser les milliers de festivaliers sur le fil du souvenir. Devant un gigantesque monolithe, le décor de son actuelle tournée, le concert de David Guetta s'ouvre par les deux plus gros tubes de sa carrière, parus à 12 ans d'intervalle : "I'm Good (Blue)" avec Bebe Rexha et "Titanium", sa collaboration de légende avec Sia. La foule exulte sous les rayons laser, éblouie par les jeux de lumière qui se découpent dans le ciel d'un noir menaçant. Puis vibre grâce au savoir-faire du DJ, qui aimerait faire taire une bonne fois pour toutes les rumeurs qui affirment qu'il ne mixe pas en live. Entre ses mastodontes "I Gotta Feeling", "Love Is Gone" ou "Where Them Girls At", l'artiste intercale des mash-ups revisitant le "Satisfaction" de Benny Benassi au "Guess" de Charli xcx, ou des titres plus underground connus des puristes de l'électro comme ceux d'Anyma ou Tiësto. Le set, joyeusement récréatif, tient sur un équilibre savamment dosé par celui qui fait figure d'expert en la matière.
Si les jets de flammes et effets pyrotechniques se décuplent sur les écrans de téléphones qui immortalisent l'instant, David Guetta sert le clou du spectacle au moment de faire résonner "Without You", son tube de 2011 avec Usher. Un véritable feu d'artifice, scintillant de mille feux, éclate alors au dessus de la scène et laisse des étoiles dans les yeux des très nombreux fans émerveillés. Avant un dernier rappel sur "I'm Good", repris à tue-tête dans tout l'hippodrome. Alors, à quand une vraie tournée hexagonale ? La France est prête !