France 2
Alors que Paris accueille cette semaine le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, qui réunit des dirigeants du monde entier mais aussi des chefs d'entreprises ou des chercheurs pour discuter des enjeux, usages et conséquences de cette nouvelle technologie déjà implantée dans notre quotidien, France 2 proposait hier soir l'émission "Intelligence artificielle : la grande expérience", présentée par Julia Vignali. L'idée ? Explorer les capacités fascinantes de l'intelligence artificielle à travers des expériences et des défis amusants ! Entre une séance de voyance gratuite et une compétition de séduction, le chanteur Amir a joué les cobayes pour la création d'une chanson entièrement générée à l'ordinateur. C'est peu de le dire, l'utilisation de l'IA suscite de nombreux remous dans l'industrie de la musique. Alors que de faux titres imitant la voix d'Angèle ou de la star de la pop The Weeknd ont déjà fleuri sur les plateformes de streaming et autres réseaux sociaux, la technologie a permis d'achever un titre inédit des Beatles, "Now and Then", qui vient de remporter le Grammy Award de la Meilleure performance rock.
"Y'a rien de moi"
Premiers concernés, les artistes considèrent donc l'arrivée inéluctable de l'intelligence artificielle avec méfiance mais aussi curiosité. Sur France 2, Amir a fait une drôle de confession devant les caméras : son dernier album "C Amir" devait à l'origine contenir un morceau réalisé avec l'aide d'une IA ! « Mais je n'ai pas réussi à assumer. D'un autre côté, je suis resté sur une frustration » a avoué l'interprète de "Sommet" à Benoît Carré, un « pionnier de l'intelligence artificielle dans la musique » qui a tenté de créer une chanson d'Amir, avec son accord mais sans aucune participation de sa part. Pour cet inédit 100% numérique, il s'est appuyé sur trois modèles d'intelligence artificielles : une IA conversationnelle pour les paroles, une IA générative pour concevoir la mélodie et une IA pour le clonage vocal, afin de laisser croire qu'Amir est l'interprète de la chanson. Objectif : piéger Antoine Gouiffes-Yan, le directeur général du label Parlophone !
"Tout le rôle de l'artiste est bousculé"
Sans lui donner précisément les contours du projet, Amir lui a fait écouter sa "nouvelle" chanson en la présentant comme une maquette. Et à l'écoute de ce titre mêlant instrumentation orientale et vocoder, le producteur n'y a vu que du feu ! « Ce qui est drôle, c'est que la structure mélodique est assez déroutante et inattendue. Tu as bien fait de mettre un petit côté robotique sur la voix » a-t-il réagi, « intrigué » par cette création. Pas peu fier, Amir lui a alors révélé la supercherie : « Là, tu as entendu que de l'intelligence artificielle, du début à la fin ». « C'est vrai ? Wow, c'est ouf. Là y'a rien de toi en vrai ? » a insisté Antoine Gouiffes-Yan. « Y'a rien de moi » a confirmé le chanteur.
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Face caméra, le producteur a analysé ce qui l'avait dupé. « J'ai été piégé parce que la partie censée être sa vraie voix chantée était quelque chose de terriblement humain. Elle avait quelques petites intonations émotionnelles qui m'ont vraiment laissé penser que c'était lui. J'ai été bluffé » a-t-il concédé. Challenge relevé pour Amir, donc ! « L'IA a le pouvoir d'écrire des chansons, de les composer, les chanter. Tout le rôle de l'artiste est, je ne dirais pas, remis en question, mais il est bousculé par une nouvelle vague qui prend de plus en plus de place et le fait de mieux en mieux » analyse l'artiste phare de la chanson française. Une expérience fructueuse qui le poussera peut-être à franchir le pas à l'avenir !