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Le rap étant devenu le genre le plus populaire en France, les rappeurs sont de plus en plus nombreux à se produire à l'Accor Arena. Ces dernières années, on ne compte plus le nombre de stars du genre à avoir rempli la mythique salle parisienne, de PNL à Orelsan en passant par Soprano, Jul, Kery James, Laylow, Ninho ou Damso. D'ailleurs aujourd'hui, la programmation rap a été multipliée par quatre et représente 30 à 40% de l'agenda de la salle. Vald a lui aussi suivi le pas : le 16 novembre 2019, il donne son tout premier concert à l'Accor Arena de Paris devant 16.000 spectateurs. Un énorme succès ? Oui et non. Car si le public a été ravi, le rappeur n'est pas sorti financièrement gagnant de ce concert parisien. Pire, il a perdu 500.000 euros, comme l'affirmait son manager Mehdi Guebli en début d'année à Rapelite : « Sur la soirée, on doit faire 750.000 euros de chiffre d'affaires et on en perd 500.000, donc on est à 1,2 million. Même le rideau de Bercy, pour cacher le décor, il coûte 4.200 euros ! ». « Les artistes français qui font un concert à Paris, 9 sur 10 ne prennent pas un euro et s'endettent » indique de son côté Vald.

500.000 euros de déficit pour le rappeur

Mais pourquoi le concert du rappeur a été si déficitaire ? Le Monde a enquêté sur cette affaire, qui n'est pas un cas isolé dans le milieu urbain, à l'occasion d'un épisode de sa série de vidéos "Rap business". « On s'adresse à un public qui est relativement jeune et qui n'a pas un pouvoir d'achat illimité » rappelle aujourd'hui Mehdi Guebli. En effet, les places pour le concert de Vald coutaient en moyenne 45 euros. Multiplié par 16.000 spectateurs, cela donne une recette de billetterie de 700.000 euros. Mais ce n'est rien comparé au coût logistique : entre la location de la salle (« entre 50 et 70.000 euros par soir ») , le décor, le matériel, la promo et toutes les personnes en coulisses à payer, la facture est grimpée à 1,2 million d'euros. Et malgré les 700.000 euros de recettes, les équipes du concert de Vald accusent tout de même une perte d'un demi-million d'euros.

L'une des solutions les plus profitables serait de multiplier les concerts dans la salle, mais seuls des rappeurs ultra populaires comme PNL, Orelsan ou Damso peuvent se le permettre. De plus, les concerts rap sont aujourd'hui dotés de scénographies impressionnantes, rivalisant avec celles des popstars. « Le public maintenant, qui commence à avoir vu de plus en plus de concerts de rap dans cette salle, va comparer le show de l'un à l'autre. Donc il va falloir essayer de surprendre de plus en plus. Investir sur de la scénographie, des effets, des choses comme ça pour tirer son épingle du jeu » indique Eric Bellamy, organisateur de nombreux concerts rap. Seuls ceux qui viennent « avec un tabouret et une guitare » peuvent s'en sortir rigole Mehdi Guebli : « Dans le rap ou l'urbain, c'est plus délicat ».

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Si l'interprète de "Désaccordé" a joué à perte, épisode auquel il fait référence dans sa chanson "Sur un nouvel album", un show à Bercy est une véritable étape dans une carrière qui peut ouvrir les portes de d'autres grandes salles françaises mais surtout des festivals, où les coûts sont moindres puisque tout est à la charge de l'événement et non de l'artiste. Ce qui lui permet de faire « 20 à 25.000 euros de marge ». D'ailleurs, Vald est de retour à l'Accor Arena le 12 novembre prochain et c'est seulement avec ce concert que ses équipes vont « amortir » celui de 2019.