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#LIBEREZLESCHIFFRESDUV : c'est avec ce hashtag que Vald a laissé exprimer sa colère sur les réseaux sociaux vendredi dernier. S'il savait qu'il allait entrer numéro un du Top Albums cette semaine - tout en signant le meilleur démarrage de l'année, le rappeur s'est emporté contre le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique). La raison ? Le retard de publication des chiffres de ventes de son album "V". Si, habituellement, le nom du numéro 1 et le Top 10 sont dévoilés dans l'après-midi, il a fallu attendre 19h47 pour l'officialisation des chiffres. Un retard inacceptable pour l'interprète de "Peon" qui a dénoncé « des pressions de Universal Music France et leurs techniques de RATS ». Mais que s'est-il réellement passé vendredi ? Selon une enquête menée par nos confrères du Parisien, le chiffre des ventes de Vald « est soupçonné d'être gonflé », alors le SNEP a décidé de mener l'enquête.

Un comptage "contraire à nos règles"

Si le week-end a permis d'apaiser les tensions, Bertrand Burgalat en dit désormais plus sur l'affaire qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Dans les colonnes du Parisien, le président du SNEP avoue qu'il y a chaque vendredi « des querelles statistiques autour du Top, des gens qui rouspètent car les chiffres sont des enjeux très forts pour certains acteurs et les artistes ». Mais concernant le rappeur du 9-3, le problème viendrait des ventes issues de sa boutique officielle. En effet, Vald a mis en vente sur son site officiel une box collector contenant cinq exemplaires de son album "V", chacun comprenant deux chansons bonus différentes. Le hic ? « Il a été demandé de faire un comptage manuel de chaque disque, ce qui est contraire à nos règles » précise Bertrand Burgalat. En résumé, au lieu de compter le coffret comme un seul exemplaire, il a été demandé d'en comptabiliser cinq exemplaires, soit le nombre de CDs présents dans la boîte collector.

Des changements pour "plus de fluidité"

Ayant eu « des doutes légitimes sur ces chiffres », les équipes ont « étudié la situation » et sont arrivées à la conclusion que dans tous les cas, Vald serait numéro un du Top Albums. Mais cet épisode « très technique » est en réalité « symptomatique d'une industrie de la musique où chacun essaie de détourner les règles de comptage à son avantage, notamment avec des méthodes marketing pour vendre le plus d'albums possible ». Selon Bertrand Burgalat, également président du label indépendant Tricatel, la polémique entourant la première semaine de Vald va mener le SNEP à modifier les règles de son classement pour « plus de fluidité dans ce comptage » et « les rendre (...) plus proches de la réalité des ventes ».

MISE AU POINT SUR LE TOP suite au retard de publication du classement vendredi 11 févrierToutes les règles du Top sont disponibles sur le site du SNEP ➡️ https://t.co/cULSfRGFq6 pic.twitter.com/Cx3zglRvcw

— Le SNEP (@snep) February 15, 2022

Cela devrait notamment inclure le comptage des ventes en précommandes. « Cela ne sera pas rétroactif mais cela devra désormais s'appliquer à tout le monde de la même façon. Il faut arriver à quelque chose de plus juste » poursuit-il, précisant qu'à chaque « détournement de règles » aperçu au sein d'un label, « l'acteur en question a dû déduire du comptage du Top les ventes concernées ». Les classements étant désormais édités par l'organisme anglais OCC (Official Charts Company), le SNEP a tenu à rappeler ses règles et ses méthodes de comptabilité sur les réseaux sociaux, afin d'apporter plus de clarté sur cette affaire. Le syndicat souligne notamment que quand il s'agit de ventes physiques, « les produits exclusifs d’une enseigne ne sont pas classés » et il faut au moins que le produit soit vendu dans plus de 3 enseignes pour être comptabilisé. C'est la raison pour laquelle les exemplaires physiques du dernier album de Booba "Ultra", uniquement disponibles sur son site officiel et non pas chez les distributeurs habituels, ne sont pas pris en compte dans le total des ventes réalisé par le SNEP.