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« All I want to say is that they don't really care about us » En juin 1995, sur la compilation "HIStory" comprenant un album de chansons inédites, Michael Jackson prend à bras le corps le problème de l'intolérance et du racisme à travers la chanson "They Don't Care About Us", écrite et produite par ses soins. Aujourd'hui devenu emblématique, le titre cause à l'époque un véritable scandale car accusé de contenir des phrases anti-sémites lorsque le Roi de la pop chante « Jew me, sue me, everybody do me / Kick me, kike me, don't you black or white me ». « L'idée que ces paroles puissent être considérées comme répréhensibles me blesse extrêmement, et c'est erroné. La chanson, en parlant de la douleur des préjugés et de la haine, attire l'attention sur des problèmes sociétaux et politiques. Je suis la voix des accusés et des agressés. Je suis la voix de tout le monde. Je suis le skinhead, je suis le juif, je suis l'homme noir, je suis l'homme blanc » s'était défendu l'artiste, qui avait fini par inclure un message d'excuses à l'intérieur des nouvelles copies de l'album face à l'ampleur de la polémique.

"La lutte continue"

Aujourd'hui, le texte fort et symbolique de Michael Jackson trouve un nouvel écho face aux manifestations anti-racisme qui ont éclaté depuis juin aux quatre coins du monde avec les meurtres de George Floyd, Breonna Taylor et plus récemment le sort réservé à Jacob Blake, grièvement blessé par des tirs de policiers à Kenosha (Wisconsin). Soutenu par des artistes influents comme Beyoncé, Lady Gaga, Kendrick Lamar, Ariana Grande ou The Weeknd, qui a profité de son sacre aux MTV VMAs pour lancer un appel à la justice, le mouvement Black Lives Matter prend désormais une envergure internationale.

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A l'occasion du 62ème anniversaire de la naissance de Michael Jackson, ses héritiers ont commandé à Spike Lee, le réalisateur du clip originel de "They Don't Care About Us", une version modernisée incluant des images prises durant les marches contre les discriminations à New York, Madrid, Atlanta, Helsinki, Osaka, Seattle, Toronto, Nairobi ou Londres ces dernières semaines. « Les grandes chansons de protestation ne deviennent jamais vieilles et ne perdent jamais de leur pertinence parce que la lutte continue. C'est pourquoi "They Don't Care About Us" est l'hymne du monde pandémique et chaotique dans lequel nous vivons » confie le cinéaste oscarisé pour "BlacKkKlansman" en 2019. Ce reportage plus que jamais d'actualité se mêle ainsi aux deux vidéos tournées il y a trois décennies : à Salvador de Bahia et dans la favela de Santa Marta à Rio de Janeiro d'un côté, et dans une prison du Queens à New York de l'autre. « Ce film n'est dégradant envers aucune race, mais immortalise sur pellicule l'injustice de l'humanité. Que Dieu nous apporte la paix dans le monde » écrivait Michael en 1996.

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