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samedi 15 octobre 2022 12:18

Juliette Armanet en interview : "J'ai beaucoup de chance que ça se passe aussi bien"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Depuis un an, Juliette Armanet cartonne avec les chansons disco de son album "Brûler le feu". Dans les coulisses du show RTL2 Pop-Rock Live, la chanteuse se confie sur son succès fou, sa réédition à venir et son grand concert à Bercy. Interview !
Crédits photo : Studio L'Etiquette
C'est dans les coulisses du Trianon que l'on retrouve Juliette Armanet pour le concert RTL2 Pop-Rock Live qui a lieu ce vendredi 8 octobre. Ou plus précisément dans les coulisses de l'Elysée Montmartre, la salle adjacente qui sert à stocker le matériel des quatre artistes du soir. Quelques dizaines de minutes avant d'enflammer la salle avec ses tubes "Le dernier jour du disco" ou "Flamme", en ouverture de la soirée avant Maneskin, Benjamin Biolay et Calogero, l'artiste est revenue à notre micro sur l'année folle qu'elle vient de vivre et la réédition de son album "Brûler le feu" (115.000 ventes au compteur) qui sort le 4 novembre.

Propos recueillis par Théau Berthelot.

Ton album "Brûler le feu" est sorti il y a quasiment un an. Comment as-tu vécu cette année folle ?
C'est vrai que c'est une année folle ! C'est une année de grand tourbillon où j'ai fait beaucoup de dates de tournée, beaucoup de promo, beaucoup de rencontres... J'ai l'impression d'avoir beaucoup de chance que ça se passe aussi bien. Le deuxième album, c'est toujours un cap assez délicat à passer. Il y a des jours où je suis plus fatiguée que d'autres, c'est la vérité, mais en vrai je suis très heureuse de tout ce qui se passe. Et surtout hyper heureuse de faire autant de dates car pour moi, la tournée c'est ce qu'il y a de plus important. Là on a rajouté quatre nouveaux Zéniths, donc au final on fait 10 Zénith et un Bercy. Ça compte pas plus que les petites salles, mais ce sont des symboles qui comptent pour moi, de me dire que le projet a pu s'ouvrir, que j'ai pu rencontrer un nouveau public grâce à ce disque. C'est fort.

« J'ai pu rencontrer un nouveau public avec ce disque »
Justement, tu en parlais mais l'étape du deuxième album, tu y pensais quand tu faisais le disque ? Tu te disais qu'il fallait faire mieux que le premier ?
Ça peut être très inhibant le deuxième album, de se dire qu'il faut pas faire mieux mais déjà aussi bien ! Il ne faut pas décevoir le public qui était là pour le premier et réussir à être autant pointue sur l'écriture des chansons, les textes, les compositions... C'était le gros enjeu ! Mais en tous cas, je ne voulais pas rester dans la peur, en me disant qu'il fallait que je fasse mieux ou pareil. Il fallait surtout que ce soit une aventure, que je me libère de ça et que ce soit surtout une aventure créative. Qu'elle marche ou qu'elle ne marche pas, évidemment on souhaite que ça marche plus que tout, mais il fallait que je sois libre dans ma création pour que ça marche pour moi. C'est ça que je suis allée chercher le plus.

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D'où est venue cette idée de la thématique du feu, qui est le fil rouge de l'album ?
C'est venu au fur et à mesure en lisant tous les textes qu'il y avait dans les chansons de l'album. Je me suis aperçue qu'il y avait les mots "feu", "rouge", "briquet" un peu éparpillés partout dans le disque. Au fur et à mesure, je me suis dit que c'était un disque qui parlait de feu, de se consumer, de chaleur, de désir... C'est un éloge du désir et le feu est un symbole du désir. C'est venu assez naturellement sans que je m'en aperçoive...

C'est assez facile de s'en tenir à ça sur tout un album sans tourner en rond ?
Non parce que finalement, j'ai pas du tout conscientisé le fait que ça parlait du feu, ça s'est vraiment imposé. Je ne me suis pas posée la question de tourner en rond. Au contraire, c'est plutôt en prenant de la hauteur sur les chansons que je me suis dit : "C'est marrant, ça parle de ça".

« Dans le disco, il y a quelque chose de puissant et contagieux »
Comment analyses-tu le retour en force du disco depuis quelques années ?
Je n'ai pas d'analyse personnelle... On sait jamais, dans la mode, pourquoi on préfère le velours au pied de poule ou l'écossais à la toile de Jouy (sourire). Pour moi, le groove disco est là depuis mon premier disque, donc ça fait maintenant presque huit ans que je l'ai sorti, c'est quelque chose qui était là dès le départ dans mon travail. J'ai tiré mon fil dès le début et puis après, ça arrive au moment où la mode revient au disco. Parfois, on colle ou on correspond à une époque sans le savoir ou sans s'en apercevoir, c'est un peu la magie des inconscients qui se rencontrent.

L'an dernier, j'ai interviewé Clara Luciani et elle me disait que le disco était l'énergie du désespoir. Tu es d'accord avec ça ?
C'est pas faux ! En tout cas c'est fédérateur. Mais il y a plein de disco différents, il y a le disco des Bee Gees, celui qui est plus techno à la Giorgio Moroder. L'énergie du désespoir, c'est une bonne formule, en tout cas c'est une musique d'énergie, ça c'est sûr, et une musique très symphonique. Donc elle est réconfortante, mais savante parce qu'elle convoque les cordes, les cuivres, des lignes de basse très écrites, souvent des choeurs... C'est une musique qui convoque beaucoup d'instruments, de talents, de voix. Il y a une richesse musicale, c'est très arrangé, donc je pense qu'il y a quelque chose d'assez puissant et qui est contagieux.

« Cette réédition est un mini-album à part entière »
La réédition "Brûler le feu 2" sort le 4 novembre. Qu'as-tu voulu raconter à travers ces 5 nouveaux titres ?
En fait ce sont des titres qui étaient là dans mes compositions de travail depuis le début et qui étaient sélectionnés pour l'album. J'ai énormément composé pour le deuxième album et ils étaient dans le top des derniers, mais ils n'étaient pas tous terminés. Parfois sur certains, il manquait deux mots, mais quand il manque deux mots c'est beaucoup (sourire). Et parfois sur d'autres, il manquait plutôt une prod, trouver vraiment le visage définitif... Le fait d'avoir fini le disque et de l'avoir emmené en tournée ça m'a aidée à pouvoir finaliser ces morceaux-là. Ils sont arrivés après. Il y a des morceaux enlevés, des ballades, des piano voix... C'est vraiment un mini-album à part entière parce qu'il y a plein de tempos différents et je le ressens vraiment comme un mini-disque. Il y a toutes les couleurs émotionnelles dans cette réédition.



Ton nouveau single "Flamme", c'est une chanson à l'esprit très Michel Berger / France Gall. C'était l'inspiration principale ?
Alors pas du tout au départ ! Au début, quand on l'a composé, on était plus dans un état à la Aretha Franklin, un peu avec des fantasmes d'orchestrations de Michael Jackson qui sont juste dingues avec les cocottes de guitares. Au début, il n'y avait pas de paroles et quand j'ai commencé à mettre des mots sur cette mélodie-là, un peu américaine, je me suis effectivement dit que c'était un peu "Francegallien" ! Ce que je n'avais pas du tout perçu au début.

« C'est délicat d'écrire sur le fait de devenir parent »
Tu vas jouer à Bercy l'an prochain. Comment se sent-on à l'idée de remplir cette salle mythique ?
On se sent bien et mal (rires). En tout cas, je suis extrêmement heureuse de pouvoir atteindre ce rêve-là. J'y suis allée plein de fois en tant que spectatrice, j'ai pu assister à des concerts mythiques de Prince ou plus récemment Christine and the Queens. J'étais une fan de la première heure et j'étais tellement émue, ne serait-ce que d'être dans le public et de voir qu'il y avait autant de gens pour elle. Je ne sais pas trop ce que ça va me faire quand ce sera mon tour mais ce sont des étapes symboliques dans la vie d'un artiste. Le public est là pour des rendez-vous aussi gros ! Et pour moi, c'est aussi une réflexion sur le gigantisme. Comment garde-t-on de l'intimité dans un espace aussi gigantesque ? Comment on travaille sur le gigantesque car on a envie que ce soit spectaculaire ? Ça enclenche pas mal d'interrogations et de réflexions sur comment je vais mettre en scène ma musique.

Tu as créé la surprise en signant "Eva", la dernière chanson de Kendji Girac pour sa fille. Le fait d'être devenue maman a changé ta perception de la musique et la façon dont tu écris des chansons ?
Ce qui est sûr, c'est que ça a changé ma vie (sourire). J'ai plusieurs identités qui cohabitent en moi maintenant et des plannings bien bien chargés. Mais ce titre pour Kendji, je l'ai pris comme si j'écrivais la chanson pour moi. Sauf que je pense que j'avais pas forcément osé l'écrire pour moi. Le fait de pouvoir l'écrire pour quelqu'un d'autre, ça m'a sans doute libérée d'un truc où je n'osais pas trop écrire sur ça. C'est toujours délicat d'écrire sur le fait de devenir parent. Je l'ai pris comme un exercice, un jeu au début, puis je me suis laissée aller à l'émotion et quand Kendji s'est mis à la chanter, ça m'a vraiment bouleversée. C'était un beau cadeau qu'il m'a fait parce que ça m'a permis d'écrire des choses que je n'osais pas me dire à moi-même.
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