Anthony Bouin / Basique
Voir son nom s'afficher en lettres rouges sur la devanture de l'Olympia est toujours une émotion particulière pour les artistes, tant la salle parisienne, qui a vu défiler tous les plus grands, d'Edith Piaf à Jacques Brel en passant par Céline Dion ou Grégory Lemarchal, revêt une importance symbolique. Avant sa tournée des Zénith et pour conclure une première salve dans des salles intimistes, c'est celui de Helena qui illuminait le boulevard des Capucines hier soir à Paris. Avant même le début du concert, les fans aux aguets manifestaient leur impatience en scandant les chansons des anciens académiciens (dont Pierre Garnier) diffusées dans les enceintes, et en applaudissant à tout rompre les invités glissés dans le public, parmi lesquels Vianney, Marlène Schaff ou ses camarades Julien Lieb, Marie-Maud et Victorien. Ce concert d'Helena s'est déroulé dans la même énergie, porté par une foule en communion avec cette jeune artiste qu'elle voit comme une soeur, un modèle ou une meilleure amie.
"Maintenant, c'est mon piano et l'Olympia"
Sur les coups de 20h50, les lumières de la salle s'éteignent et un grand "Hélé" illumine l'écran géant. Les spectateurs laissent éclater leur joie, les cris font grimper les décibels et la chanteuse belge débarque sous les acclamations, installée derrière son instrument fétiche pour entonner "Mon piano et moi". Une ballade ouvrant son premier album, entré numéro un des ventes, et qui déroule le fil de sa (jeune) vie, de sa passion secrète pour la musique jusqu'à son entrée à la "Star Academy". « Merci d'être là pour écrire ce nouveau chapitre ensemble. Avant, c'était juste mon piano et moi, maintenant, c'est mon piano et l'Olympia ! » s'émeut Helena, en écrasant pudiquement une larme. Sa voix est étranglée par les sanglots lorsqu'elle modifie la fin de son titre pour chanter : « On s'est retrouvés pour les projecteurs, pour l'Olympia déjà en pleurs / Mais ce soir à Paris, je voudrais déjà vous dire merci ».
Un disque d'or remis sur scène !
De l'émotion, il y en aura tout au long de ce concert très réussi, dépourvu de véritable décor mais habillé avec élégance par des jeux de lumières multicolores, quelques projections et une interaction préenregistrée mais très drôle avec le papa d'Helena : pour la reprise du soir, celui-ci réclame "Yellow" de Coldplay mais la chanteuse veut laisser le public choisir. L'affaire se joue donc au chifoumi... et les 2.000 spectateurs de l'Olympia jettent finalement leur dévolu sur "Confetti" de Charlotte Cardin. Toutefois, pour faire plaisir à son père, Helena consent à interpréter le tube de Coldplay, dans une version symphonique accompagnée d'un quatuor de cordes. Un moment suspendu ! Si le tube "Mauvais garçon" fait lever des poings et des "fuckoeurs" en l'air, on est surpris - en bien - par les arrangements électriques ajoutés au final du morceau et sur "Je t'aime (bien)" et "Tout gâcher", deux titres au gros potentiel. Toutes guitares dehors, ces versions "extended" confèrent véritablement une dimension plus musclée au show, et nous font dire qu'Helena gagnerait à explorer davantage son côté rock'n'roll' à l'avenir.
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Vocalement d'ailleurs, la révélation de la "Star Academy" est irréprochable : les nuances de sa voix se posent à merveille sur ses mots, et Helena sait autant nous faire tressaillir dans la douceur qu'impressionner dans la puissance. Surtout, la chanteuse, entourée de ses quatre musiciens, prend un plaisir non feint sur scène et c'est communicatif ! En plus d'interagir beaucoup avec le public, Helena part à sa rencontre en descendant dans la fosse pour aller saisir des mains et prendre des photos. Cerise sur le gâteau ? La remise par ses équipes d'un disque d'or pour son premier album. Une consécration qui nous le confirme : elle a déjà tout d'une grande.
Setlist du concert d'Helena à l'Olympia
Mon piano et moi
Tout a changé (Rien n'a changé)
Nouveau coeur
Melatonine
Karma
Aimée pour de vrai
"Confetti" de Charlotte Cardin
Boule au ventre
"Yellow" de Coldplay
Bonne nouvelle
Mauvais garçon
Gentil garçon
Je t'aime (bien)
Tout gâcher
Adieu mon amour
Rappel :
Summer body
Pieds sur terre
