Crédits photo : Bestimage
Il suffisait de jeter un oeil à la liste des objets autorisés dans l'enceinte du Stade de France pour comprendre que la venue de Harry Styles à Paris ne serait pas une soirée comme les autres. Le port de boas, chapeaux de cowboys, couronnes en plastique, éventails, déguisements en tous genres (on a repéré une pastèque et une banane géante) et autres ailes de papillon était fortement encouragé et à ce titre, le dress code du "Love On Tour" a été parfaitement respecté par des masses de fans sur leur 31. Si bien qu'aux abords de l'arène de Saint-Denis, des plumes de toutes les couleurs voletaient déjà dans les airs avant même le début des festivités ! Sous un soleil rougeoyant, le groupe anglais Wet Leg, qui doit son ascension au titre "Chaise longue" et s'est amusé à se moquer de ses propres lacunes en français le temps d'un set rock rafraîchissant, a mis la foule dans de bonnes dispositions avant le coup d'envoi officiel, lancé par des gazouillis d'oiseaux et l'arrivée une à une des membres du Love Band, le groupe de musiciens du héros du jour.

"Nous allons jouer de la musique pour vous ce soir"

Glissé dans un saillant pantalon vert, Harry Styles débarque ce vendredi soir à 21h15 un grand sourire aux lèvres, en exhibant son torse nu tatoué sous une veste d'université bleue à sequins brodée à son nom. Aux décibels qui s'envolent sous les cris assourdissants, on comprend que le charme de l'ex-One Direction fait tout de suite son effet. Et ne retombera jamais : on avait eu l'occasion d'applaudir le chanteur à l'Olympia en 2017 pour la sortie de son premier album, et tout, dans sa posture et ses déhanchés irrévérencieux, nous confirme que Harry Styles a passé un cap pour définitivement embrasser la superstar de la pop qu'il est devenue. Sous le regard attentif de Patrick Bruel, Eddy de Pretto, Ophélie Meunier ou Louis Albi, tous présents dans la section VIP des gradins, l'artiste de 29 ans se montre généreux avec le public venu l'applaudir. Sur "Adore You", troisième morceau de la soirée, il déambule sur l'avant-scène et s'arrête pour saluer les spectateurs, offrant à qui-veut clins d'oeils et petits saluts de la main.

« Bonsoir Paris ! Nous allons jouer de la musique pour vous ce soir, j'espère que tu vas apprécier. Feel free to danse, to sing, to be whoever you always wanted to be tonight. Allons-y » glisse-t-il avec gaieté dans un français qui s'est amélioré depuis son premier concert au Stade de France avec One Direction il y a neuf ans, lui qui ne se privera pas pour lancer des « Parfait ! » ou « Bof » tout au long de la soirée pour renforcer un précieux sentiment de proximité. Il faut savoir embarquer une foule dans des lieux de cette grandeur ! En improvisant la chorégraphie de "YMCA" juste avant l'entame de son tout premier tube "What Makes You Beautiful", joyeusement repris en choeur, ou en s'amusant à lire les inscriptions des panneaux que brandissent les fans du premier rang ( « You were my first crush, now I'm gay »), Harry Styles réussit pleinement sa mission. C'est le genre d'attentions qui laissera dans l'esprit des spectateurs d'excellents souvenirs lorsqu'ils devront affronter le chaos des transports au retour.

Quand @Harry_Styles met des étoiles dans les yeux du Stade de France avec son tube #AsItWas 🤩 #LoveOnTourParis pic.twitter.com/4XWMDpFA6X

— Purecharts (@purecharts) June 2, 2023

Coïncidence heureuse, ces deux dates à Paris ont été programmées les 1er et 2 juin, pile à temps pour le début du Mois des Fiertés. Allié de la cause LBTQIA+, Harry Styles tient à faire de sa tournée un safe space et sur chaque date ou presque, il se plaît à revêtir les couleurs du drapeau arc-en-ciel. Paris ne fait pas exception à la règle et c'est sur le bien-nommé "Treat People With Kindness" qu'il rappelle que la tolérance fait partie de ses fondamentaux. Salutaire. Et la musique ? Dans les concerts pop et colorés de Harry Styles, elle est vivante, omniprésente, partout et surtout partagée. Sur "Late Night Talking" et ses synthés endiablés, le juteux "Watermelon Sugar" ou durant l'acoustique "Matilda", le chanteur n'est jamais seul. Sa bande de musiciens confère une autre dimension aux morceaux de son troisième disque "Harry's House", qui prennent toute leur ampleur ici, en live. Bien sûr, son méga-tube "As It Was" remporte tous les suffrages et c'est un vrai déluge de bonnes ondes qui se propagent dès les premières secondes de cet hymne déjà culte. Le public a aussi eu le bonheur d'entendre "Medicine", un titre extatique jamais paru sur ses albums mais qu'il interprète régulièrement sur scène. De grosses décharges électriques qui nous font dire que le musicien a peut-être un coup à jouer pour s'imposer aussi en rockstar. Hier soir, il en avait toute l'étoffe.

Setlist du concert de Harry Styles

Daydreaming
Golden
Adore You
Keep Driving
Stockholm Syndrome (One Direction)
She
Matilda
Satellite
Late Night Talking
Cinema
Music for a Sushi Restaurant
Treat People With Kindness
What Makes You Beautiful (One Direction)
Grapejuice
Watermelon Sugar
Fine Line

Rappel :
Sign of the Times
Medicine
As It Was
Kiwi