Crédits photo : Abaca
« J'suis rien qu'une femme bien ordinaire » a chanté Céline Dion hier soir sur la scène de l'AccorHotels Arena de Paris, où elle donnera au total neuf concerts à guichets fermés. Pourtant, il n'y a rien d'ordinaire dans son destin et dans le lien indéfectible qui unie la star et son public. Durant deux heures de show, intégralement en hommage à son défunt mari René Angélil, Céline Dion a tout misé sur la simplicité et la proximité. Dès son entrée d'ailleurs. Pas d'effets pyrotechniques ni d'effet de surprise puisque la chanteuse, déjà émue, débarque face au public derrière un drap blanc acclamée par la foule, après avoir interprété quelques paroles symboliques de "Trois heures vingt", un ancien titre. Une sobriété absolue.

Une chanteuse comme les autres ?

La simplicité ira jusque dans la tenue de l'artiste. « J'espère que vous aimez ce que je porte. Ce soir, je ne sortirai pas de scène pour profiter de chaque seconde avec vous » prévient-elle d'emblée, habillée d'un pantalon noir fluide et d'un haut brodé blanc. Céline Dion se rappellera même de moments quand elle était enfant, autour du feu avec sa famille, lors d'un set acoustique chaleureux, entourée de ses choristes et musiciens. « On va essayer de se recréer un moment familial » lance-t-elle avant de reprendre "Apprends-moi", "Tous les secrets" ou "Ne bouge pas". La mise en scène est elle aussi très classique, mais élégante. Aucun danseur accompagne la chanteuse, pas de pluie de confettis ou de feux d'artifices lors du final. Céline sera simplement entourée tout le long du spectacle par un orchestre symphonique et une poignée de choristes, surplombée de plusieurs écrans géants et de néons en mouvement, qui changeront de couleurs au fur et à mesure des chansons. Simple mais efficace.




Seuls regrets : Céline Dion, la voix impeccable, parfois fragile et se permettant des vibes contrôlées, enchaîne souvent ses titres sans respiration, le temps d'une setlist intimiste, certes riche (29 titres) et misant sur l'émotion ("Purple Rain" en hommage à Prince), mais qui manque parfois de relief à cause principalement de ballades moins fortes ("Je crois toi", "Valse Adieu", "Immensité", "Tous les blues sont écrits pour toi"...). Pourquoi ne pas avoir intégré "I'm Alive", "Destin", "J'irai où tu iras", "Prière païenne" ou même "That's The Way It Is" ? Parfois, la chanteuse pense à tendre le micro au public pour une réelle communion, donnant lieu à des moments merveilleux. Et c'est justement quand Céline Dion sort de son scénario millimétré et qu'elle ose un peu de folie qu'elle s'offre (et nous offre) un show incroyable.

Un tout petit grain de folie

Après une première partie en flottement, la star a semblé réellement prendre du plaisir quand elle s'est lâchée au son de ses chansons rythmées "Terre" et "Dans un autre monde". « Vous voulez danser ? » a lancé Céline, pour injecter un peu de souffle dans l'AccorHotels Arena. Grand moment surréaliste : la chanteuse a intégré la musique du générique de "New York Unité Spéciale", « l'émission préférée de René », dans "Naziland, ce soir on danse" issu de "Starmania", en guise de private joke. Les fans sont hilares, mais ça marche ! Habitée, parfois survoltée, la chanteuse s'est même laissée embarquer par un "popopopopo" inattendu du public, chantant avec ses fans tout en dansant sur scène. Une spontanéité en guise de bouffée d'oxygène.

Quoi qu'il en soit, Céline Dion a prouvé hier soir à Paris qu'elle restait une incroyable bête de scène, aidée d'un répertoire qui lui survivra. Les meilleurs moments du concert ? Une émotion à fleur de peau sur "Encore un soir" ou "Et je t'aime encore", l'incroyable magie autour de l'inlassable "Pour que tu m'aimes encore", la puissance du tube "My Heart Will Go On" sur le final, le texte percutant de la reprise "Ordinaire", sans oublier quelques gold qui ont ravi les plus nostalgiques ("Because You Loved Me", "It's All Coming Back to Me Now" enchaîné à la perfection avec "The Power of Love"). Céline Dion a même laissé le public sans voix avec "L'amour existe encore" ou "S'il suffisait d'aimer", deux chansons intemporelles à la portée toute particulière en ces temps difficiles. Céline existe encore !

My 💙 will go on #celinedion #paris

Une vidéo publiée par JulienBobbyG (@julienbobbyg) le 29 Juin 2016 à 0h40 PDT

Setlist du concert de Céline Dion à l'AccorHotels Arena

"Trois heures vingt" (Intro)
"Encore un soir"
"Je crois toi"
"Qui peut vivre sans amour?"
"Immensité"
"Et je t'aime encore"
"Pour que tu m'aimes encore"
"Terre"
"Ordinaire"
"Un garçon pas comme les autres (Ziggy)"
"Because You Loved Me"
"It's All Coming Back to Me Now" / "The Power of Love"
"Le vol d'un ange"
"L'amour existe encore"
Medley acoustique : "Apprends-moi" / "Tous les secrets" / "Ne bouge pas" / "Valse Adieu"
"Tous les blues sont écrits pour toi"
"Dans un autre monde"
"On danse á Naziland"
"Purple Rain"
Medley: "Love Can Move Mountains" / "River Deep-Mountain High"
"The Show Must Go On"
"My Heart Will Go On"
"S'il suffisait d'aimer"
"Vole" (Acapella outro)