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samedi 27 juin 2020 13:15

Benjamin Biolay en interview : "Ce n'est pas vulgaire d'avoir un tube, c'est important"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Benjamin Biolay est de retour avec l'album "Grand prix", fusionnant la musique à sa passion pour la F1. En interview pour Pure Charts, le chanteur explique la naissance de son concept, les coulisses de sa pochette, les incidences de sa vie d'artiste sur sa vie privée, sa peur de l'impudeur, ou encore l'importance d'avoir un tube. Entretien fleuve, sans langue de bois.
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Comment est né le concept de ce nouvel album "Grand Prix" ?
Malheureusement de la mort de Jules Bianchi (en juillet 2015, ndlr), qui m'a inspiré la chanson "Grand prix". Ça m'a beaucoup touché... Je me suis dit que c'était une piste que je devais creuser. C'est agréable de faire un album et d'y faire entrer une autre passion, une passion d'enfance. La musique c'est ma passion la plus forte, la plus dévorante, mais j'ai toujours adoré les grands prix de Formule 1 et les pilotes que je considérais un peu comme des rockstars. Il y avait quelque chose de ludique et d'hyper agréable.

Ça vous a rappelé des souvenirs, de la nostalgie ?
Forcément. La nostalgie c'est peut-être un mot fort. Mais la Formule 1, pour moi, c'est un repère temporel. Si j'entends un nom de pilote, comme Keke Rosberg, ça me fait penser à mes dix ans parce qu'il est devenu champion du monde quand j'avais neuf ans. Ça a jalonné ma vie. J'ai juste fait une pause quand Ayrton Senna s'est tué parce que ça m'a beaucoup choqué.

« La Formule 1, pour moi, c'est un repère temporel »
Qui vous a introduit à la F1 ? Votre père ?
Ce n'est pas mon père, mais plutôt mes oncles. Le déjeuner du dimanche. Une fois sur deux il y avait un Grand Prix. Mais ça m'arrivait d'en regarder tout seul aussi.

Et ça vous a amusé de jouer avec le lexique lié à l’automobile, à la F1, comme sur "Comme une voiture volée" ?
J'ai dû me censurer sinon j'en aurais mis bien plus. (Rires) D'ailleurs, il y a quelques inédits que j'aime bien et que je n'ai pas mis sur l'album, pour une raison de longueur pas de qualité. Dont un titre qui s'appelle "Parc fermé". C'est une expression de Formule 1, ne plus toucher au moteur. Il y a plein d'expressions que le pilote va reconnaître tout de suite mais que le grand public ne va pas assimiler tout de suite.

C'est quoi qui vous plait dans la Formule 1 : la vitesse, la liberté, la performance, le risque ?
Ouais, c'est de faire corps avec une machine. C'est un vieux mythe, un peu le mythe de Sisyphe. Depuis la nuit des temps, ou du moins depuis un siècle et demi, l'Homme essaie de dompter la machine. Quelque part, il y a souvent des écueils qui sont plus grands que la vie, la machine n'est jamais vraiment domptable, du Titanic à la Formule 1. Il y a ces sportifs de haut niveau qui prennent le risque de mourir pour leur passion... Il y a plein de passions et d'activités très sacrificielles dans la vie mais celle-ci c'est le paroxysme.

Regardez le clip "Comment est ta peine ?" de Benjamin Biolay :



Quand vous concevez un album, l'idée c'est de créer une oeuvre intemporelle ?
Que l'album soit intemporel je n'y pense pas mais qu'il puisse ne pas trop se démoder, j'y pense. C'est le paradoxe. J'ai quand même envie qu'on voit qu'on sente que je l'ai fait en 2020. En 2019, en l'occurence. Je ne veux pas non plus que le disque sonne complètement intemporel. Parfois, on prend le risque de faire un truc et on sait que ce sera démodé à un moment ou un autre... Sur ce disque, je n'avais pas trop envie.

« Je ne veux surtout pas me répéter »
Pourquoi c'est important pour vous d'avoir un concept à chaque fois sur vos albums ?
J'ai toujours pensé que le cahier de charges est l'ami du créateur. Tout le monde a l'impression que c'est l'enfer, mais au contraire. Dans la musique classique, on le voit avec les oeuvres sacrées ou certaines commandes, les musiciens ont écrit des bijoux parce qu'on leur a demandé et qu'on leur a filé 300 sacs. M'imposer un cahier de charges me permet de me sortir de ma zone de confort, de mon couloir de nage habituel. Je sais que si je commence à faire un truc redondant où je m'ennuie même dix secondes, vous allez vous faire chier pendant une heure, c'est obligé. Il doit y avoir l'impression d'inventer une fusée, un moment magique, exaltant. Après, ça ne rencontre pas toujours l'adhésion des gens mais si on n'a pas cette pulsion de faire un truc comme quand on avait 14 piges dans sa chambre, ça me paraît voué, au moins, à la monotonie.

Et vous répéter, ça vous effraie ?
Ah non, ça, je ne veux pas ! (Sourire) C'est physique, mécanique, intellectuel, sentimental. Si je commence une chanson qui me rappelle une que j'ai fait sur l'album d'avant, je ne la finis pas. Ça ne veut pas dire qu'elle est mauvaise mais non, je ne veux pas.

« Je me laisse toujours la possibilité d'être surpris »
La pochette de l'album "Grand prix" est aussi très réussie...
Ah, vous savez, je suis un amoureux des albums. A chaque fois, je me dis que c'est peut-être le dernier album qui sort en physique. Je ne me dis pas encore le dernier tout court... J'avais envie de faire un beau vinyle. Mais là quand on a une thématique comme le sport automobile, avec la vie, l'amour, la mort, c'est quand même merveilleux. Elle a été réalisée en direct, au circuit de Haute Saintonge, avec Julien Beltoise, le fils de Jean-Pierre Beltoise. On a fait quelques prises sans l'homme torche, mais dès qu'on a fait les essais avec lui, on a trouvé ça encore plus fort. C'est un cascadeur, il adore se foutre en feu, il était content !

C'est important pour vous de tout contrôler, de la musique à la pochette ?
Ah non, j'ai un plan global mais je me laisse, au contraire, la possibilité d'être surpris. Toujours. Dans la production, ce n'est pas évident à faire, de ne pas fermer toutes les portes. C'est pour ça que mes chansons sont toujours plus longues au début, avec trois couplets par exemple. Ça permet au musicien de trouver un truc, de ne pas se répéter. A la fin, il n'en restera que deux mais il n'aurait peut-être pas pu trouver ce truc, s'il n'y avait eu que deux couplets dès le début. Il faut toujours, je ne sais pas, 25% de surprises. Pour ne pas être dépassé par les événements ou pas se piéger à changer d'un coup d'ambition.

Ecoutez "Comme une voiture volée" de Benjamin Biolay :



Dans Télérama, vous dites "Je préfère écrire un texte même un peu foireux que compter sur d'autres". C'est extrême !
Non... Le principe d'une interview c'est que parfois je réponds de manière un peu caricaturale, après c'est caricaturé et après c'est repris par des sites de neuneus qui ne veulent faire que des clics. C'est impossible que je l'ai dit de cette manière.

« C'est le piège de vouloir tout faire tout seul et de tourner en rond »
Ah, parce que j'ai aussi lu que vous avez dit : "Comme pour la musique, les meilleurs sont ceux qui maîtrisent tout"...
Non, je parlais des gens qui sont autonomes mais ça ne veut pas dire que ce sont les meilleurs. Au contraire, c'est le piège de vouloir tout faire tout seul et de tourner en rond. Je n'ai pas pu dire ça de manière aussi affirmative. Et puis ça ce sont des questions post-confinement, tout était très particulier. J'essayais d'expliquer que tu t'en sors toujours un petit peu mieux si tu es capable de prendre ta guitare et ton piano...

Revenons à l'album, les productions sont extrêmement soignées et les chansons se renouvellent souvent en cours de route. C'est ce que je préfère quand j'écoute un titre. Vous aimez ça aussi ?
Oui ! Si je m'ennuie, c'est mort. Parfois, il suffit d'enlever quelque chose, ce n'est pas forcément la surenchère. Comme je les écoute beaucoup beaucoup quand je fais un album, c'est un test qui est sûr. Si y'a une seconde où je me fais chier, je fais : "Non non non non".

« S'entendre à la radio, c'est toujours bouleversant »
Vos influences sont rock, anglo-saxonnes...
A la base, elles n'étaient que ça. Et puis, en grandissant, j'ai appris à aimer la chanson française.

Vous citez beaucoup les Arctic Monkeys ou les Strokes en interview...
Plus Julian Casablancas tout court. Il n'y a pas que les Strokes, il y a aussi The Voidz, la chanson avec les Daft Punk, le featuring avec Danger Mouse... C'est un immense artiste. Je le cite parce que citer toujours des gens du siècle dernier, c'est pas mon style non plus. Il y a plein de jeunes artistes que j'adore.

Vous n'aimeriez pas le contacter pour travailler ensemble ?
S'il pouvait juste chanter trois notes ou juste dire "pouet" sur une de mes chansons, je serais heureux. Je suis fan de lui. Mais non, j'ai une forme de timidité, de respect. Et je me dis que si les choses doivent se faire, elles se font en général. Je l'ai remarqué d'ailleurs. Je laisse le destin faire les choses, peut-être de l'appeler un jour. Ça peut prendre plus de temps mais au moins ça arrive pour de vrai.

Regardez le clip de Benjamin Biolay, "Vendredi 12" :



"Comment est ta peine ?" est un tube, que ce soit en radio, en streaming... C'est important pour vous d'avoir une chanson populaire ?
Ah oui, c'est important. Pour moi mais aussi pour toute mon équipe en tournée. En vérité, ça change beaucoup de choses sur les lives, sur les festivals. Déjà, c'est toujours agréable de s'entendre à la radio. S'entendre à la radio, c'est toujours bouleversant. Avoir une chanson qui est "un tube", c'est encore un petit passeport en plus pour des concerts agréables. Moi aussi, quand je suis en festival, je me dis : "C'est quoi ce groupe ? Ah mais ouais c'est eux qui ont fait ça !", et je suis super content. C'est important le tube. On parle souvent de ça comme un truc vulgaire... Mais quand on ne l'a pas cherché, c'est pas du tout vulgaire.

« C'est vraiment un album où j'étais assez joyeux »
Vous êtes aussi bien présent en télé. J'étais d'ailleurs surpris mais content de vous voir nommé dans la "Chanson de l'année" sur TF1...
Bah oui ! J'évite de me dire : "Qu'est-ce que je fous là ?", je me dis qu'il y a des gens à qui ça doit faire plaisir. J'amène une alternative à un truc. Ça n'enlève rien à la qualité des autres. C'est vrai que je ne suis pas dans la catégorie de Vitaa et Slimane, mais c'est normal qu'eux et moi on soit dans la même émission. Les émissions de variétés ça doit être varié, par définition.

Vous êtes toujours anxieux de l'accueil quand votre album sort ?
Ah oui, du public... Là, j'ai vu que la presse c'était plutôt bien. Je touche du bois, j'ai beaucoup de chance. C'est un très bel accueil. Il faudrait être stupide pour ne pas le reconnaître. Mais après le public c'est le frisson, de trac quoi. Ça ne va pas se faire seulement que sur les chiffres de ventes, c'est quand on va revenir sur scène. C'est là qu'on voit les chansons qui ont le plus plu. J'ai hâte d'avoir ce retour là. Quand tu fais l'intro d'un titre, juste deux accords et c'est parti alors que ce n'est pas un single, ça c'est merveilleux.

J'ai lu que vous avez souvent peur d'être impudique dans vos textes. Par exemple, "Ton héritage" vous ne vouliez pas la sortir...
Ce sont les autres qui m'ont convaincu de la mettre. Celle-ci, je l'avais faite pour ma fille. Elle aurait pu rester comme une chanson unique pour Ana. Dieu merci, j'ai écouté les autres ! Et puis, elle est contente que les gens connaissent sa chanson évidemment. Je trouvais ça tellement personnel que je trouvais ça vertigineux de balancer un truc comme ça sur un disque. Parfois, ça m'avait embarrassé quand les chanteurs la faisaient... Mais maintenant quand les gens la reprennent, dans "The Voice" par exemple, j'adore. C'est touchant.

Ecoutez "Grand prix" de Benjamin Biolay :



Vous chantez "Comment est ta peine ?", mais elle est comment votre peine quand vous écrivez ce genre de chansons de rupture ?
Au moment où j'écris le texte, elle doit être à vif. Mais elle n'est pas omniprésente du tout. C'est vraiment un album où j'étais assez joyeux. L'écriture des textes, c'est un moment à part, où on va au centre de soi. C'est comme des vagues qui reviennent sur le rivage et on se dit : "Tiens donc, je ne pensais pas que j'écrirais un truc aussi triste ou aussi sexy". C'est très étonnant comme processus.

« Il y a un petit prix à payer quand on est artiste »
Vous dites que les chanteurs sacrifient souvent leur vie privée pour la musique...
C'est vrai. Déjà rien que le fait d'être en tournée, en studio... Ce monde intérieur dans lequel on rentre quand on compose, c'est très dur pour l'entourage. Et après on a fini et là on se barre en tournée. On vit des hauts, des bas, des émotions complètement stupéfiantes que les autres ne peuvent pas comprendre. Je n'ai pas de regrets... Après, j'ai forcément des moments où je pense à des choses que j'ai raté dans ma vie privée parce que ma passion pour la musique a tout niqué. C'est comme ça... C'est aussi pour ça que je parle de sport automobile et qu'on me sent aussi impliqué, parce qu'il y a quelque chose de ça... J'ai du quitter ma ville natale, ma seconde ville d'adoption, Lyon, que j'adorais. J'ai du laisser plein de gens sur la route. Quand je dis que c'est sacrificiel, je le pense sincèrement. Mais je ne dis pas ça pour qu'on me plaigne, j'ai une vie merveilleuse, je suis parmi les plus privilégiés, ceux qui vivent de leur passion. Mais il y a un petit prix à payer.

Dans la chanson "Grand prix", vous évoquez la mort de Jules Bianchi, mais on pourrait croire que vous évoquez aussi la votre. Vous en parlez d'ailleurs souvent au cours de l'album. La mort, ça vous obsède ?
Non, c'est pour ça que j'en parle encore de la mort, parce que je suis encore jeune pour ne pas en être trop près. (Il touche du bois) Mais je pense qu'à un certain âge, on n'a pas du tout envie d'aborder ces questions-là. (Rires) Là, je me dis qu'il m'en reste encore sous les pédales... Mais ce sont des vraies questions que je me pose dans un moment où elles ne sont pas trop anxiogènes pour moi. Je ne me dis pas que c'est demain matin.

On entend Keren Ann, Chiara Mastroianni ou Anaïs Demoustier tout au long de l'album "Grand prix", comme des fantômes qui viennent hanter vos chansons. La voix des femmes sur vos disques, c'est une évidence ?
Elle est toujours prépondérante, comme une lumière, comme quelqu'un qui ouvre une porte, une lumière qui vient du ciel. Ce sont toujours des fréquences que je n'atteindrai pas, en plus j'ai perdu ma voix de tête donc je ne les atteindrai plus jamais. Parfois, c'est comme un contre point de la personne à qui je m'adresse, comme si la voix la femme me répondait. Il y a un truc que je trouve un peu cinématographique, du registre de la lumière et du personnage nouveau. Ça a l'air de rien sur cet album, mais c'est très important.

Ecoutez "Papillon noir" de Benjamin Biolay :



Sur "La roue tourne", vous semblez totalement résigné sur la vie...
C'est la seule chanson que j'ai écrite dans un tour bus après six dates d'affilée, 9.000 bornes. J'avais l'impression d'avoir 96 ans. C'est très sincère. Quand je l'ai réécoutée, je me suis dit que c'était un drôle de truc de se prendre pour Johnny Cash à quatre heures du matin. (Rires) Mais il faut assumer dans ces cas-là. Elle est sortie comme ça...

« Quand tu n'es pas faux derche, tu deviens grande gueule »
Et cette réputation de grande gueule, ça vous fait quoi ?
Il faut que je fasse avec maintenant. (Sourire) En fait, quand tu n'es pas faux derche, tu deviens grande gueule. Comme tous les gens racontent que des mensonges éhontés dans les interviews, et que moi j'en raconte très peu, on a toujours l'impression que c'est moi qui a la plus grande. Alors que tous les mecs au café disent pires que moi. C'est ça qui est très étonnant.

En 2021, votre premier album "Rose Kennedy" fêtera ses 20 ans. Qu'est-ce que ça vous fait ?
Je me souviens, je ne voulais pas chanter trop fort, je murmurais. Il n'y a qu'un moment où on entend ma voix c'est sur "Un été sur la côte", il y a plus d'aspérité, de grave, de coffre. C'était conceptuel pour moi. Mais en fait, cet album il est sorti longtemps après avoir été fini. Ça me rappelle des souvenirs émus. J'étais très heureux d'avoir rencontré la maison de disques, c'était mon rêve quand j'était petit. Mais quand il est sorti, j'avais quasiment fini "Négatif". J'étais déjà dans un truc : "On ne va pas se palucher pendant 15 ans sur ce putain de "Rose Kennedy", il faut passer à autre chose".

Pour le défendre, ça a du être...
Particulier, j'avoue. (Sourire) J'adorais la chanson "Négatif" et je n'avais qu'une envie c'était qu'elle sorte. C'est de très beaux souvenirs. Je n'avais pas ce truc vertigineux de me dire : "Putain faut faire un deuxième album, qu'est-ce que je vais faire ?". Avant même qu'il y ait des avis médiatiques sur "Rose Kennedy", j'avais fait l'autre. Donc je ne pouvais même pas être influencé par ce qu'on avait dit de moi. C'est une bonne chose parce que je me rappelle que certaines critiques disaient qu'il y avait trop de cordes sur "Rose Kennedy". Je me disais : "Putain quand ils vont écouter le prochain..." (Rires)


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Pour en savoir plus, visitez benjaminbiolay.com, ou son Facebook officiel.
Ecoutez et/ou téléchargez le dernier album de Benjamin Biolay sur Pure Charts.
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