Robbie Williams

Anthony Bouin / Basique
Mais d'où puise-t-il son insolente énergie ? À 51 ans et après de graves problèmes de santé, Robbie Williams revient requinqué, survolté même, et dans une forme olympique avec une nouvelle tournée précédant l'arrivée de son 13ème album "Britpop", prévu cet automne. Lancée le 31 mai en Ecosse, cette grande série de concerts dans les stades s'est arrêtée mercredi soir à Paris La Défense Arena, salle indoor presque remplie à ras bord par 40.000 fans venus des quatre coins de l'Europe. Qui en ont pris plein les yeux et les oreilles de la première à la dernière seconde.

Let me entertain you

D'emblée, l'introduction, arrosée de second degré, affiche la couleur : des Freddie Mercury et autres David Bowie, ressuscités avec l'intelligence artificielle, dissertent sur les nouvelles technologies qui refaçonnent l'industrie du spectacle. Cette soirée servira d'expérience grandeur nature pour répondre à une question : qu'est-ce que le divertissement aujourd'hui, et Robbie Williams en est-il le meilleur représentant ? « Michael Jackson a dit qu'il serait le Roi de la pop, et il l'est devenu. Moi je n'ai qu'un seul objectif : devenir le meilleur entertainer au monde ! » lâche la rockstar, en montrant ses fesses et lançant les hostilités sur le volcanique "Rocket" avant de littéralement s'envoler sur une fusée géante pour retomber sur scène en voltigeant dans les airs. La messe est dite : durant deux heures, toutes les folies seront autorisées ! Retirant sa combinaison de cosmonaute pour laisser place à un jogging rouge cliquant rappelant les fougueuses années 90 qui l'ont vu naître, Robbie Williams, armé d'un sens de la répartie savoureux, se moque allégrement d'un public trop sage à son goût, qu'il galvanise avec un medley réunissant Blur, The White Stripes ou Bon Jovi, des battles de gradins et bien sûr ses tubes les plus emblématiques, "Rock DJ" et "Supreme" en tête.

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The Robbie Williams Show

S'il s'autoproclame "roi du divertissement", Robbie est surtout le roi de l'impro. Le chanteur britannique échange énormément avec la foule - parfois en français - pour ironiser sur les chorégraphies qu'on le forçait à exécuter du temps du boys band Take That ou faire des blagues graveleuses sur les rumeurs qui lui prêtaient des liaisons avec des hommes. L'interprète de "Millennium" multiplie les tenues tape-à-l'oeil, dont un splendide boa rose digne de Liberace, et ne manque jamais de mettre en valeur ses 3 choristes, 8 danseuses et 5 musiciens, qu'il présentera durant un jeu de devinettes musicales, prenant même le temps de saluer les agents de sécurité lorsqu'il traverse la foule pour rejoindre une avant-scène. C'est à la fois le point fort du show, où l'on ne s'ennuie jamais, et peut-être sa faiblesse : à trop s'éparpiller et à ne rien prendre au sérieux, le feu-follet attenue parfois la dimension solennelle de ses chansons comme "She's The One", sur laquelle il fera la cour à une spectatrice française aux anges... après en avoir recalé plusieurs autres venues du monde entier. Une bonne compréhension de l'anglais est d'ailleurs indispensable durant ses monologues délirants, au risque de se sentir écarté d'une bonne partie du concert.

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Difficile toutefois de reprocher à Robbie Williams sa générosité, absolument inégalable. Animé par l'envie de laisser des étoiles dans le regard de chaque spectateur (« Je ne fais ça ni pour l'ego ni pour l'argent » martèle-t-il), le sale gosse de la pop anglaise se donne à 200% sur scène, propose un décor digne de Las Vegas, rappelle sa passion pour le jazz avec le thème de "New York, New York" avant de faire tomber l'armure sur une reprise de "My Way", dédiée à son père atteint de la maladie de Parkinson et à ses quatre enfants, dont les photographies défilent sur les écrans géants. Pour le final, Robbie Williams s'applique à faire resonner le puissant "Feel" dans les coeurs avant d'entrer en osmose avec les fans sur "Angels", dans une Arena baignée par un océan de lumières grâce aux flashs des téléphones (moins chers que les bracelets de Coldplay selon lui !). Il l'a promis : il reviendra bientôt. Et on a déjà hâte de découvrir quelles facéties il nous réserve la prochaine fois !

Quand @robbiewilliams passe parmi la foule, il pense à saluer tout le monde, même les agents de sécurité 🤜🏻💓🤛🏻#robbiewilliams #concert #live #rock #paris pic.twitter.com/XFeuUV9V2g

— Purecharts (@purecharts) July 2, 2025

Setlist du concert de Robbie Williams

Rocket
Let Me Entertain You
Monsoon
All My Life / Song 2 / Seven Nation Army / Livin' on a Prayer
Rock DJ
Love My Life
Strong
The Road to Mandalay
Supreme
Better Man
Candy
Relight My Fire
Something Beautiful
Millennium
Theme From New York, New York
Come Undone
Kids
Medley des musiciens
She's the One
My Way

Rappel :
Feel
Angels