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Un parfum de scandale entoure la diffusion du documentaire "Leaving Neverland", que les téléspectateurs français pourront découvrir ce soir à partir de 21h sur M6. Dans ce film choc, deux hommes, James Safechuck, âgé de 41 ans, et Wade Robson, 36 ans, accusent Michael Jackson de les avoir agressés sexuellement dans les années 90, lorsqu'ils avaient 7 et 10 ans, avec des détails parfois très crus sur les sévices qu'ils auraient subis. Depuis sa présentation au festival de Sundance puis sur la chaîne américaine HBO, "Leaving Neverland" déchire l'opinion public. Peut-on croire ces témoignages ? Michael Jackson avait-il réellement des tendances pédophiles ? Est-il possible de séparer l'homme de l'artiste ? Sur cette dernière interrogation, plusieurs radios canadiennes, néo-zélandaises et britanniques ont tranché : les chansons du roi de la pop ne sont plus diffusées à l'antenne. Face au séisme médiatique causé par le documentaire, la famille de Michael Jackson fait front. « C'est un ramassis de mensonges. C'est de la manipulation émotionnelle (...) Du réalisateur aux témoins, ils ont travaillé dur pour démolir mon oncle, et je reste intimement persuadé que c'est pour l'argent et la notoriété » a réagi TJ des 3T il y a quelques jours dans une interview accordée sur C8, estimant que « les véritables victimes sont mon oncle et ses enfants ».

"Personne n'a nié qu'il avait passé des centaines de nuits avec des petits garçons"

Le réalisateur du film, justement, répond aux critiques virulentes dont il fait l'objet face aux caméras de M6. Journaliste d'origine britannique, Dan Reed lève le voile sur la genèse de son projet, qu'il savait explosif. Tout est parti d'une réflexion. « Personne n'a nié que Michael Jackson avait passé des centaines de nuits avec des petits garçons. Dans son lit. La question, c'est : qu'est ce qu'il s'est passé dans la chambre à coucher, derrière les portes fermées ? On discutait comment ce serait si on se penchait un peu sur la question de Michael Jackson, la question de sa pédophilie. Est-ce qu'il était innocent ? Est-ce qu'il était coupable ? Moi je n'en savais rien » révèle-t-il dans un français parfait. Dan Reed assure qu'il n'avait aucun avis pré-fondé sur le sujet avant de s'y intéresser : « Je n'avais aucune idée de si c'était vraiment un pédophile ou non. Je n'avais pas moyen d'arriver à un jugement. Donc j'ai embauché un enquêteur. Et parmi les informations qu'il m'a données, à la fin, il y avait une page web qui mentionnait deux jeunes hommes qui ont porté plainte contre les ayants droit de Michael Jackson. C'était Wade Robson et James Safechuck. Deux noms que je n'avais jamais entendu auparavant ».

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"On a trouvé un tas d'éléments qui ont appuyé leurs récits"

Intéressé par l'histoire qu'ils avaient à raconter, le réalisateur est alors entré en contact avec les deux supposées victimes. « C'est moi qui suis allé les chercher. J'ai déjeuné avec Wade. J'ai dîné avec James et sa femme. Ils me paraissaient sincères mais on ne peut pas se fier à l'apparence des gens, n'est-ce pas ? Cela fait presque 30 ans que je fais du journalisme, je ne vais pas croire n'importe qui » affirme Dan Reed, saisi d'abord par le doute sur la véracité des faits incroyablement précis relatés par Wade et James. Pour lui, les reproches qu'on lui fait sur ses motivations - la notoriété, l'argent - sont infondés : « Après les interviews qui ont été très très longues, on a essayé de trouver des indices, des preuves, des informations, des témoignages qui contredisaient ce que nous ont raconté James et Wade. On a rien trouvé. On a trouvé un tas d'éléments qui ont appuyé leurs récits. La dernière chose que moi je souhaiterais faire c'est de mettre ma réputation en cause avec une histoire qui ne tiendrait pas debout ».

"Personne n'a nié que Michael Jackson avait passé des centaines de nuits avec des petits garçons"L'interview de Dan Reed, réalisateur du documentaire #MichaelJackson : Leaving Neverland, diffusé jeudi à 21:00 pic.twitter.com/wP5w5mHouL

— M6 (@M6) March 20, 2019

"C'était comme un dieu pour ces enfants"

A l'image des spectateurs, Dan Reed dit avoir été profondément troublé par la nature des accusations formulées par les deux anciens admirateurs du roi de la pop. Il insiste sur la domination psychologique qu'exerçait Michael Jackson sur ces enfants. « Quand Wade parlait d'être tombé amoureux de Michael Jackson à l'âge de 7 ans, j'ai compris qu'on entrait dans un monde que je ne connaissais pas du tout. Michael était doux, il était gentil. C'était comme un dieu pour ces enfants. Wade a commencé à danser "Thriller" quand il avait 2 ans. C'est comme si tout d'un coup ton Dieu te dit que t'es super, que t'es spécial, que toi et lui vous allez faire des choses exceptionnelles dans la vie » explique-t-il, décrivant un culte du secret mis en place par le chanteur : « Et puis il y a cette intimité qui se convertit en intimité sexuelle. Qui paraît la chose la plus normale du monde, mais il ne faut pas le dire à maman. Faut pas le dire aux gens parce qu'ils ne comprennent pas. C'est notre truc. Les autres ne comprennent pas, ils sont ignorants ».

Aujourd'hui, après s'être plongé dans les zones d'ombres de l'icône, Dan Reed est convaincu de sa culpabilité : « Les témoignages de James, Wade et leurs familles, on voit l'impact sur le temps. Quand ils ont avoué le secret, pour moi, c'est vraiment incontestable. Je pense que si on regarde le film d'un esprit ouvert, c'est vraiment incontestable ».