dimanche 14 mai 2023 15:03

Que valent les albums d'Etienne Daho, Ed Sheeran et Kalika ? Nos critiques

Purecharts passe en revue trois albums phares du moment. Etienne Daho veut "Tirer la nuit sur les étoiles" sur un album cinématographique, Ed Sheeran revient aux sources sur "Subtract", et Kalika fend l'armure sur "Adieu les monstres". Critiques, en quelques lignes !
Crédits photo : Pierre-Ange Carlotti / Annie Leibovitz / Pochette

Etienne Daho | "Tirer la nuit sur les étoiles"


La nuit porte conseil. Difficile de passer après l'époustouflant "Blitz", sommet discographique d'Etienne Daho. Il aura fallu attendre six ans, deux tournées, un album de reprises ("Surf") et un disque pour Jane Birkin, pour qu'il en dévoile son successeur, "Tirer la nuit sur les étoiles". Un titre prometteur qui laisse présager d'une belle escapade nocturne. Car à la première écoute de 12ème opus, il ne fait aucun doute : "Tirer la nuit sur les étoiles" pourrait être la bande-son d'un film. De l'introduction pied au plancher (le morceau-titre en duo avec Vanessa Paradis) aux premiers émois amoureux ("Boyfriend"), Etienne Daho nous conte une romance aussi bien gravée sur microsillon qu'elle pourrait être immortalisée sur pellicule. D'autant que l'accent cinématographique et pop 60's est de mise avec ses envolées de cordes lyriques. Mais comme dans toute histoire d'amour, il y a des hauts et des bas. Certains titres touchent les cieux et nous font défiler une tonne d'images dignes de scènes de cinéma : le nocturne et brumeux "Les derniers jours de pluies", l'ambiance club de "Virus X" ou "Le chant des idoles" - titre sur la guerre en Ukraine, les émois lumineux de "I've Been Thinking About Her"... D'autres sont un peu moins marquants à l'instar de "Boyfriend" ou "Le phare", déjà entendus. A n'en pas douter, "Tirer la nuit sur les étoiles" reste un album très solide d'un des artistes les plus passionnants et éclectiques de la pop française. Mais on en attendait sûrement plus, surtout après ses deux pièces maitresses "Les chansons de l'innocence" et "Blitz". TB

Ça ressemble à une virée nocturne avec des hauts et des bas
A écouter : le quatuor "Le chant des idoles", "Virus X", "Les derniers jours de pluies", "I've Been Thniking About Her"
A zapper : "Le phare" et "Boyfriend", plus faibles


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Ed Sheeran | "Subtract"


Less is more. Il est très touchant de voir l'une des superstars de la pop mondiale fendre l'armure avec autant d'honnêteté. Sur son nouvel album "Subtract", Ed Sheeran couche sur papier ses idées noires, ses pulsions de douleurs et sa peur de perdre les siens, des sentiments complexes à apprivoiser ayant surgi après la mort brutale de son meilleur ami Jamal Edwards. Cette approche très personnelle confère à ce sixième disque une volonté d'en faire "moins", pour être au plus près des émotions. Pas de tubes FM qui enflammeront les stades à l'horizon : le musicien, sous l'impulsion d'Aaron Dessner du groupe The National, ralentit le tempo pour nous parler de deuil (« I've been depressed since you left, tried to fill the hole with wine » chante-t-il sur le superbe "End of Youth") et recentrer sa couleur musicale sur sa guitare, compagne de ses longues nuits de solitude intérieure. En ce sens, l'album se rapproche davantage de ses débuts avec "+" (2011) et faire figure de parenthèse bienvenue dans cette course aux tubes auquel Ed Sheeran nous avait habitués ces derniers années. Les textes qu'il propose sont parmi les plus vulnérables qu'il a jamais écrits, et si l'on aurait aimé un peu plus d'inventivité dans la recherche des mélodies (on peut presque chanter "Perfect" sur "Colourblind"...), on apprécie de voir l'artiste s'ouvrir au piano sur "Borderline", "No Strings" ou l'excellent "Spark", en ajoutant ça et là des cordes symphoniques pour sublimer ses compositions. Un joli travail qui compense ce qu'il perd en efficacité par un gain d'authenticité. YR

Ça ressemble à un virage plus adulte, plus sombre
A écouter : "Life Goes On", "Curtains", morceau le plus radio de l'album, "Spark", "The Hills of Aberfeldy" et ses reflets celtiques
A zapper : L'irritant "Eyes Closed"


Kalika | "Adieu les monstres"


Confessions intimes. Welcome to the Kalika gang ! Et, une chose est sûre, tout le monde est convié à cette fête mélancolique sous forme d'introspection musicale, organisée par la nouvelle popstar française qui brise tous les codes : Kalika. L'an dernier, elle avait déjà crevé l'écran avec son percutant EP "Latcho Drom", véritable uppercut, et il faut l'admettre, elle s'est un peu assagie sur ce premier album "Adieu les monstres". « Je ne ferai pas de la variét, déso j'aime trop parler de sexe » glisse-t-elle pourtant sur le titre introductif, prévenant ainsi les auditeurs qui auraient les oreilles chastes. Car ce qu'on aime chez Kalika c'est sa liberté de ton, qui se confirme aussi dans ses productions caméléons, tour à tour électro ou hyperpop, délicates ou incisives. Avec une insolence rafraîchissante et proposant des refrains souvent redoutables, la guerrière pop chante l'amour toxique ("Sarah et Stéphane", "Le diable"), son désir brûlant ("Les glaçons" avec Yelle), les douleurs de sa génération ("Superficielle", "18 ans", "Peur de mourir") ou impose son girl power ("Tepu dans le noir") au fil de ses 14 chansons. On attendait peut-être un peu plus de mordant dans les textes c'est vrai (dans la lignée de son EP), mais ce premier album mise plutôt sur l'intime et ses tourments, faisant craquer le vernis derrière ce personnage à l'assurance déroutante. Et c'est bien aussi. JG

Ça ressemble au journal intime d'une hyperpopstar
A écouter : les énormes "Tepu dans le noir" et "L'été est mort", "Personne", "Le diable", "Pas en sucre"
A zapper : "Drama Drama", "Fredo" ou "Sarah et Stéphane", un peu lisses

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