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Axel Marbeuf (Star Academy) en interview : "L'après, c'est ce qui fait le plus peur"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Embarqué dans la tournée à succès de la "Star Academy", Axel Marbeuf mène une vie à cent à l'heure. A l'occasion de la sortie de son single "Pour la première fois", le jeune artiste se livre à Purecharts sur ses débuts dans le métier, les difficultés auxquelles il doit faire face et ses futurs projets, dont un premier album.
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Ton nouveau single "Pour la première fois'' est disponible depuis quelques jours. Tu es satisfait des premiers retours ?
Je suis très agréablement surpris, je ne m'attendais pas à autant de retours positifs. Les gens attendaient peut-être de moi quelque chose de plus pop et uptempo. C'est ce que je leur avais promis de faire. On commence l'été en musique, on n'a pas beaucoup la chance de l'avoir dans la météo ces dernières semaines ! Beaucoup m'ont dit que c'est frais, que ça sent les vacances donc le pari est réussi. Je suis très content.

Si c'est un moyen de se démarquer, allons-y !
Musicalement, on s'oriente vers un titre plus pop et lumineux, presque en rupture avec "Chante". C'était ça l'idée ?
L'idée c'est d'aller sur un terrain qui me représente moi maintenant. J'avais pu participer un peu à l'écriture du texte de "Chante" mais pas autant qu'espéré. Forcément, il y a eu des impératifs de temps et de timing avec la maison de disques. Le single, on veut qu'il fonctionne comme ça, qu'il passe sur telle ou telle radio... Il y a plein d'éléments qui sont compliqués à gérer. Là, c'était un vrai plaisir de pouvoir confectionner une chanson avec les gens dont j'ai envie, sans pression de temps. Ça crée quelque chose qui est davantage moi. J'adore la pop ! Évidemment, j'adore tout ce qui est dramatique et il ne faut pas se faire d'idées, il y aura des chansons bien bien tristes à l'avenir. On aura l'occasion de verser ses plus chaudes larmes sur mes prochaines chansons ou mon album ! Avec l'été qui arrive, je ne me voyais pas sortir un titre triste. D'autant plus que, quand je discutais avec les copains, tous se voyaient plus ou moins sortir des chansons en piano-voix. Si c'est un moyen en plus de se démarquer, allons-y ! Je n'ai pas envie qu'on soit tous sur le même créneau. J'ai fait quelque chose qui me ressemble. Ce premier test dans l'hyperpop, pour moi, il est très concluant.

Comment est né ce titre, sur lequel tu t'entoures de Dani Terreur et Alice et Moi ?
Ils ne sont pas tout à fait inconnus du public de la "Star Academy" puisqu'ils ont travaillé avec Helena sur son single "Aimée pour de vrai". Cet été, je pars en vacances avec des potes et je voulais pouvoir leur dire : "Les gars, venez on met ma chanson et on s'éclate". Un son sur lequel on peut danser ! Quand j'écris mes chansons, j'essaie d'avoir en tête comment je pourrais les réinterpréter en live, pour que les gens aient des choses faciles à retenir. D'où l'intégration des choeurs sur ce titre. Pour la scène, j'ai déjà plein d'idées très sympas pour d'autres versions plus longues. C'était ça l'objectif : créer une chanson sur l'amour, l'espoir de le trouver, sur des sonorités estivales.




En sortant de l'émission, on se demande qui sera encore là
Tu as pu t'impliquer davantage que sur le premier single ?
Oui, à 100% ! Je suis arrivé dans le studio avec Alice et Dani et je leur ai expliqué mon concept de chanson, cet amour qu'on n'arrive pas vraiment à atteindre mais dont on sait qu'il est là quelque part, et donc auquel on s'adresse dans l'espoir que ce soit entendu. Avec une consigne : je veux que ce soit pop ! On s'est mis autour d'un piano, avec une basse, et dès que Dani a trouvé une boucle d'accords qui m'a plu, on s'est positionnés dessus. Pour moi, c'est trop important la basse, c'est l'âme de la chanson. Souvent, on ne se rend pas compte quand il y a une basse mais on voit la différence quand elle n'y est plus ! Donc on a commencé à écrire sur ce gimmick, j'avais pas mal de bribes de paroles que j'avais écrites dans mon carnet pendant que j'étais encore dans l'émission, et même avant. Une grosse partie de la chanson est née ce jour-là, dans ce studio. Quand je suis arrivé, il n'y avait rien. On a tout collé ensemble et on a fini le puzzle.

Cette chanson raconte l'espoir d'une rencontre, d'un premier amour. Ce côté fleur bleu, c'est toi ?
Oui, c'est un autre aspect de ma personnalité qu'on n'a pas beaucoup vu dans l'émission. Forcément, on était 13, donc il fallait montrer la vie en communauté, les répétitions pour nos tableaux sur les primes etc. Mon côté sensible, les gens l'ont découvert au fil des semaines et moi aussi d'ailleurs, parce que je me suis pas mal surpris. Mais moins mon côté assez romantique, cette innocence de rêver à un possible amour... Pour moi, c'est comme une première éclosion.

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Les fans ont lancé une campagne de mobilisation sur les réseaux sociaux pour diffuser au maximum ton single. Ça te fait chaud au coeur ?
Évidemment ! Ce soutien-là, il est plus qu'important. En sortant de l'émission et à la fin de la tournée, on se demande qui sera encore là. Les gens sont présents pour le groupe mais est-ce qu'ils sont là après pour l'individualité ? C'est l'inconnu et ça qui fait le plus peur. Là, je me rends compte qu'il y a un noyau dur qui s'active, et ils arrivent à convaincre des gens de jour en jour parce que je vois que le nombre de streams ne fait qu'augmenter. C'est dingue ! Moi ça me fait trop plaisir.

C'est plus compliqué de se faire une place en indé mais pas impossible
Tu me parles des chiffres. C'est une composante du métier d'artiste que tu découvres ?
C'est un côté qui m'intéresse dans le sens où c'est important de comprendre ce qui a marché et ce qui n'a pas marché. La priorité, c'est de faire de la musique qui nous plaît. Je suis convaincu que quand on sort une musique qu'on a fait avec le coeur, ça touche des gens. Peut-être pas ceux de d'habitude, peut-être une audience plus petite, mais ça va toucher des personnes qui se reconnaissent dans ces histoires. L'authenticité, c'est la qualité numéro un. Malheureusement, sur le marché de la musique, on ne peut pas l'être autant qu'on voudrait. On fait du mieux qu'on peut ! Les chiffres me permettent de comprendre pourquoi un démarrage est réussi ou non. Pour comparer le chemin avec "Chante", sorti un mois après la fin de l'émission, en même temps que les titres de Julien et Helena, en pleine vague autour de Pierre, on est sur une lancée qui est encore meilleure. Je n'ai pas de label, je suis en indé donc je suis très satisfait.

Le fait d'être indépendant, ça apporte plus de liberté. C'est ce que tu recherchais ?
En sortant de la "Star Ac", on a un contrat de priorité avec la maison de disques de l'émission qui décide s'ils veulent nous produire. Ils ont le choix ou non de nous signer, et ils ont choisi de ne pas me signer, en expliquant qu'il y avait beaucoup de travail à faire. Pierre venait de gagner donc inévitablement ils se sont focus sur lui, ils ont signé d'autres candidats et ce qu'ils m'ont dit, c'est qu'en vérité, il n'y a pas assez d'équipes pour tous. Moi je ne voulais passer dans l'ombre de personne, je voulais travailler comme les autres et pas qu'on me laisse sur le côté pendant un an et demi ou deux ans avant de me rappeler. Du coup, un peu d'un commun accord, je suis en indépendant pour la distribution de mes chansons, même si je suis signé sur la maison d'édition de Sony. Ils m'aident à trouver des auteurs, des artistes avec qui composer. Pour le reste, c'est à moi de me débrouiller ! C'est plus compliqué de se faire sa place en indé mais je pense que c'est pas impossible. L'avantage, effectivement, c'est d'avoir la liberté de faire la musique que moi je veux faire, pas qui plaît à une équipe au dessus de moi qui déciderait.

Il faut cultiver son individualité
On est quatre mois après la sortie de la "Star Academy". Quel est d'après toi le plus gros challenge que tu dois relever ?
Mon objectif, c'est de vivre de la musique. Même si la tournée est incroyable, on a très peu de temps pour se poser et réfléchir à l'après. Quand ce sera terminé, je vais pouvoir me concentrer sur la suite et faire en sorte d'être un artiste à plein temps, pour essayer d'en vivre pour le restant de mes jours. Il faut cultiver son individualité, cultiver son univers artistique, le transmettre aux gens de la bonne façon, avec une bonne comm sur les réseaux. Tout ceci, ça passe par une grosse réflexion, un gros travail sur soi. Je pense que c'est nécessaire. Quand on veut être un artiste, la remise en question est indispensable. L'après "Star Ac", c'est le premier chapitre d'un nouveau livre et on verra combien de chapitres il va comporter. En tout cas, ce n'est pas le seul livre que je compte écrire !

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La tournée arrive bientôt à son terme. Tu appréhendes la dernière date à Bruxelles ?
Il y a beaucoup de nostalgie qui est déjà là. On sait qu'on a vécu quelque chose d'unique, qu'on ne revivra jamais dans toute notre vie. Plus jamais on ne partira en tournée tous les sept ensemble... Même si Pierre a énormément de succès et qu'il va remplir les plus grands Zénith de France, on n'est pas tous encore à ce stade-là ! (Rires) Je souhaite qu'on y parvienne tous ! Il va falloir travailler pour le mériter... Pierre a énormément travaillé par exemple et je lui souhaite de remplir un Bercy en son nom dès l'année prochaine, je serai le premier à aller l'applaudir. Mais oui, forcément, c'est un peu triste de se dire que la tournée s'arrête. Désormais, on va se jeter dans le grand bain sans ce filet de sécurité.

Pour notre bien-être, il est temps qu'on puisse souffler un peu
On parle beaucoup du rythme intense des concerts, physiquement tu tiens le coup ?
La fatigue commence vraiment à se ressentir. Elle est beaucoup plus intense que pendant l'émission. On voyage tout le temps, on dort dans le tourbus... Parfois on est à l'hôtel. On mène une vie de troubadour finalement ! On n'est jamais dans la même ville, au même endroit. Dès que l'un d'entre nous tombe malade, comme on est dans la même bus, les chances que les autres tombent malades sont très élevées. Et on ne peut pas assurer un show à cinq, à quatre, à trois... C'est trop compliqué. Ces derniers jours, il nous manquait Pierre parce qu'il était vraiment K.O. Il avait besoin de se reposer et de se ressourcer... On n'a pas hâte que ça se finisse parce qu'on a envie de faire ça pendant encore longtemps, mais d'un autre côté on sait que pour notre bien-être physique et surtout mental, il est temps qu'on puisse souffler un peu. On n'a pas eu de pause : c'est tous les jours un show, deux shows... Parfois on se dit : "Mais attend, on est déjà au mois de juin ?" alors qu'on se revoit encore à la première date à Amiens ! C'est très particulier. On n'a pas le temps de se rendre compte de ce qu'on est en train de vivre. C'est compliqué de comprendre tout ce qu'il se passe en simultané.

Beaucoup de fans s'inquiètent sur les réseaux sociaux. Tu as le sentiment qu'on vous en a trop demandé sur cette tournée ?
On a voulu, effectivement, satisfaire le plus de monde possible. Nous les premiers on est très contents [de ce succès] parce qu'on a vendu 400.000 billets. J'ai l'impression que si on en avait mis 100.000 de plus, on aurait pu les vendre ! Les gens adorent cette promo. Mais c'est vrai que parfois on se dit : "Là, c'est trop". Quand on fait des semaines avec sept shows... On sait que ce n'est pas comme ça qu'on devient un pro. Certes, on est ultra formé en express, on se donne à fond, il n'y a pas de temps mort. Le show tient la route ! Pour les autres professionnels, on a pris en crédibilité... au détriment parfois du bien-être physique et mental, parce que c'est un format trop intense. On a vraiment la tête dans le guidon. Pour la prochaine saison de la "Star Academy", j'espère qu'ils pourront étaler un peu plus la tournée. Rares sont les artistes à faire presque 80 dates en à peine quatre mois. Quand je vois les tournées d'Angèle ou de M. Pokora, ça se fait plutôt en l'espace d'un an ou 18 mois, ce qui leur permet de profiter de leur vie perso à côté de leur métier. C'est un équilibre à trouver, qui n'est pas simple pour nous... même si on adore ce qu'on est en train de vivre, et que pour rien au monde on n'aurait échangé notre place.

Que vas-tu faire, le 8 juillet ?
On va profiter ! Avec cet agenda très chargé, on n'a pas vraiment pu profiter des villes qu'on a visitées. C'est bête mais faire un bowling, un karting... On s'est dit : "Après ça, venez on kiffe tous ensemble". Donc on va profiter tous ensemble, musiciens, danseurs, chanteurs, techniciens... Il y aura toujours ce lien qui nous liera à jamais. C'est une fin mais aussi le commencement d'une nouvelle vie pour tous. Et après, bien sûr, je vais prendre du repos ! J'ai pas mal de showcases à gauche à droite cet été mais j'ai prévu de prendre des vacances avec mes amis de ma vie d'avant, qui sont toujours là et présents, pour les remercier de m'avoir soutenu pendant toutes ces années.




Cet album parlera de moi, de mon passé
Tu te projettes déjà sur un premier album ?
Il n'y a rien de lancé concrètement mais il y a plein de débuts de plein de choses. (Sourire) Je suis allé beaucoup en studio au début de la tournée pour écrire et composer au maximum. J'ai plusieurs titres qui sont en travaux, certains sont plus avancés que d'autres. Maintenant, ça va dépendre de l'histoire que je veux raconter. Je vois plutôt un album comme une longue histoire et un EP comme un chapitre. Peut-être que je vais avoir envie de raconter plusieurs chapitres sur différents morceaux de vie. En tout cas, j'ai pas mal de sons, pas mal de matière. Peut-être que d'autres singles arriveront avant un premier projet, je n'en ai aucune idée, ça va aussi dépendre de comment ce deuxième single fonctionne. On croise les doigts ! J'essaie de m'adapter stratégiquement : si je fais des sons pop, ce sera plutôt pour l'été, et si je fais des chansons tristes, on va peut-être attendre le jour du changement d'heure fin octobre pour bien déprimer ensemble. (Rires) On verra !

Cet hypothétique premier album, tu aimerais qu'il ressemble à quoi ?
Je voudrais qu'il raconte une histoire logique, qui est celle de ma vie de jeune homme de 24 ans qui connaît des hauts, des bas, des moments joyeux, des moments tristes. ll y aura un peu tout ça dans cet album. Ça parlera de moi, de mon passé, de mon futur, des gens qui m'entourent, des épreuves que j'ai traversées... A mon sens, c'est indispensable de mettre des mots en chansons sur des choses qu'on n'arriverait pas à dire dans la vie de tous les jours. Je vais me confier davantage sur qui je suis, ce qui m'est arrivé. On a chacun un vécu et toutes les histoires sont passionnantes à entendre.
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