Bonjour Shy’m. Comment as-tu vécu et géré le succès de tes deux premiers albums ? (Anto Filippi, rédacteur)
Plutôt bien. C’est vrai que la première année, j'étais un peu sur un nuage, très euphorique, et on ne se rend pas vraiment compte de ce qui se passe. Il faut du temps pour réaliser. J’ai eu besoin de calme et de repos pour vraiment prendre la mesure de ce que j’ai vécu durant ces trois années incroyables. Ça m’a permis aussi de revenir avec un son sur le plan musical différent, et d’évoluer. Le succès qu’a eu le premier album était vraiment incroyable. Je débarquais de ma région parisienne toute modeste et sobre. Arriver dans ce monde euphorisant a été un changement radical. Mais ça m’a permis d’apprendre beaucoup, d’expériences en expériences.

Tu as mis du temps à réaliser l’impact que tu pouvais avoir sur certaines personnes ?
C’est très bizarre. La transition s’est faite sur "Femme de couleur" et "Victoire". Je continuais à prendre le métro et les transports en commun pour venir à Paris. Il y a un moment où je n’ai plus pu. Il y a des choses qu’on ne s’autorise plus. Je suis très timide et réservée, et souvent le regard des gens me gênait beaucoup. Mais je pense que ce qui a primé, c’est la possibilité de vivre de ma passion. Je me suis beaucoup épanouie depuis que j’ai commencé ce métier. L’effet que je pouvais faire sur des gens m’a paru incroyable.

Ton troisième album sortira le 14 juin. Vu le succès des deux premiers, es-tu angoissée avant cette sortie ?
Je suis très stressée. Je me remets toujours en question, et j’essaie de faire les choses comme si c’était la première fois. C’est vrai que là, je me sens comme à la sortie de mon premier album. (rires) Mais c’est aussi cet état d’esprit qu’il faut garder. J’y ai mis tout mon cœur, mes doutes et la même appréhension. J’étais vraiment dans une bulle, et j’ai hâte d’avoir la réaction du public. On a toujours envie de faire mieux, de créer de nouveaux projets. Je n’ai pas envie de me sentir, un jour, blasée. J’ai beaucoup de chance de faire ce que je fais, et je crois que c’est important de ne pas l’oublier. Je ne sais pas ce que cet album va donner. Dans quelques semaines, il ne m’appartiendra plus. Au public de juger...

Tu as encore travaillé avec K-Maro pour ce nouveau disque ?
Oui. Avec Louis Cotey également. J’ai la même équipe depuis le premier album. Comme on dit, on ne change pas une équipe qui gagne ! Ça se passe de mieux en mieux, parce qu’ils me connaissent de plus en plus. Je suis quelqu’un de très timide, et travailler avec la même équipe m’est plus facile. On partage des moments hors studio, donc ça facilite le travail d’écriture. K-Maro me voit dans la vie de tous les jours, il lui est facile d’écrire un texte qui me colle à la peau.

As-tu participé à l’écriture de ces nouveaux titres ?
Non. Ce n’est pas venu naturellement. Je ne veux pas le faire parce qu’il le faut. Pour moi, auteur est un métier à part entière, qui se travaille. J’écris, quand l’envie m’en prend. K-Maro le fait très bien pour moi ! (rires) Ce n’est pas de la fainéantise, mais c’est une qualité que je n’ai pas, et je le reconnais.



Tu reviens avec un nouveau single, "Je sais", assez proche du morceau "Step Back" de ton précédent disque. C’est une évolution que tu as voulue suivre ?
Oui ! C’est exactement ça qu’on avait en tête. J’avais déjà amorcé une évolution plus pop, et je pense que "Step Back" menait vers autre chose. Ça s'est fait au feeling. Cet album sera définitivement plus pop, avec des up tempo mais aussi des ballades. J’avais envie de m'éclater et de proposer quelque chose de beaucoup plus dansant.

Dans le clip de "Je sais", tu es allée tourner dans un désert californien. Quelle était ton idée de départ ?
Il est difficile de choisir un premier single. Et le premier clip d'un album, c'est forcément une image et un visuel qui annoncent le reste. Pour "Je sais", j'avais déjà un visuel en tête et je voulais défendre ce titre. On a choisi le désert californien pour la lumière et l'ambiance. On voulait un décor aux antipodes du côté sophistiqué du stylisme et de la chorégraphie. Inconsciemment, ce sont des films, des artistes, des voyages qui m'influencent. Un désert est un endroit assez neutre et particulier, mais le lieu m’a aussi beaucoup inspirée.



Tu dis être inspirée par des artistes : peux-tu nous donner quelques noms ?
Il y en a beaucoup ! J’adore Gossip en ce moment. Lorsque j'entends le refrain du titre "Heavy Cross" j'ai envie de me taper la tête contre un mur ! J’ai des réactions très passionnées. J’adore Muse, Ariane Moffatt, Cœur De Pirate ou encore Matthieu Chedid. J'ai mon iPod, et selon mes humeurs, j'ai différentes musiques à écouter.

Pour reparler de cet album à paraître, y-a-t-il un ou des duos ?
Pas tout à fait. Il y a un quatuor : K-Maro, deux autres artistes canadiens et moi. J’ai voulu avoir ces deux artistes canadiens très talentueux sur mon album. Le choix de tous travailler sur un même titre, s'est fait tout seul. J’avais une idée pour ce morceau : chacun raconte son expérience sur le thème des clubs. J’arrive dans un club, je danse, s’en suit l'expérience des regards, de la musique, de la séduction, etc. Eux aussi interviennent et racontent leur expérience.

La danse a-t-elle toujours une grande importance dans ta vie ?
J’adore toujours la danse. Pour moi c'est indissociable de la musique. J’ai commencé par la danse. Aujourd'hui, j'ai la possibilité d'allier les deux. C'est une partie de moi, je continue à prendre des cours, à m'entrainer. La danse est aussi un sport qui me fait du bien.

La scène doit donc être essentielle pour toi ?
Oui et de plus en plus. C'est le moment où on est soit, on ne peut pas tricher. Pour moi, c'est une mise à nu. Tout est là. Il y a beaucoup de sensations à gérer : joie, admiration, tristesse. On est là et on doit assurer. C’est un condensé de choses. Les sensations qu’on ressent sont uniques.

As-tu déjà des dates prévues ?
On a prévu une tournée mais sans avoir, pour l'instant, de dates précises. Car tout dépendra de ce troisième album. On en discute sérieusement, vu qu’avec le précédent je n’ai pas tourné. Il y a plein de morceaux de l'album qui seraient démentiels en live. J'ai très envie de les tester ! Ce serait, je pense, pour la fin de l’année 2010.

Tu dis que sur cet album on trouvera des titres up tempo et des ballades : tu y abordes les même thèmes ?
L'amour, est toujours le grand thème. Ça parait banal dit comme ça, mais c'est un thème inépuisable. Je n’ai jamais été une grande romantique, donc pas de ballade avec violons pour moi. Beaucoup des titres parlent de l'amour après un certain nombre d'années : la complicité, les engueulades etc. "Je sais" est dans cet esprit : « Tu m'énerves à un point que tu ne peux même pas imaginer, mais bordel que je t'aime ! » (rires) J'avais envie d'en parler de façon décalée, comme je le vis tous les jours. Il y a plus de vécu et de positionnement personnel sur ce disque.

As-tu choisis un titre pour ce disque ?
Oui... Mais il n'est pas encore approuvé. C'est le titre d'une des chansons, qui reflète le disque.

Ce ne sera pas "Je sais" donc...
Non !

Aurais-tu pour finir, un message à transmettre au public et aux internautes de Charts in France ?
J'ai hâte d'avoir vos réactions sur Facebook, Myspace et dans les séances de dédicaces. Je vous dis à très vite. J'espère que vous allez apprécier l'album, et avoir autant de plaisir en l'écoutant que j'en ai eu en l'enregistrant. Have Fun comme on dit !

Merci Shy’m pour ta sincérité et ces réponses !
Merci à toi !