Crédits photo : Pochette du single
Depuis le 11 novembre, Patricia Kaas défend les couleurs de son nouvel album éponyme, le 10ème de sa carrière. Un disque engagé où l'icône de la chanson française a fait confiance à de jeunes auteurs dont Ben Mazué, Rose, Hyphen Hyphen ou Aurélie Saada, la moitié de Brigitte. Alors qu'elle vient de débuter une grande tournée qui la verra sillonner les routes de France et du vieux continent, Patricia Kaas a accepté de se livrer comme rarement dans une interview-confession accordée au magazine VSD. L'interprète de "Madame tout le monde" y revient sans fard sur l'une des périodes sombres qu'elle a traversées...

"Tu te prends un bon coup dans la gueule"

Tout a débuté il y a trois ans. « J'ai eu une espèce de burn-out. Je voyais autour de moi une belle boîte mais je ne savais pas trop ce qu'il y avait dedans et je me suis posé des questions sur ma vie » raconte Patricia Kaas. Fragilisée par un rôle éprouvant dans le téléfilm "Assassinée", où elle jouait une mère qui tentait de comprendre le meurtre de sa fille, et par la perte de son chien Tequila, l'artiste a sombré dans la dépression. « Comme un petit soldat, je suis allée au bout la tournée "Kaas chante Piaf", mais quand je suis rentrée, j'ai posé mes valises, j'ai regardé mon appartement et là j'ai vraiment plongé. Tout d'un coup, vous n'avez plus envie de rien. Plus rien ne vous intéresse, vous pleurez tout le temps, vous ne mangez plus » se souvient-elle. Au point d'envisager le pire... « J'ai un frère qui est parti de cette façon, et je me suis toujours dit : "Tu ne peux pas laisser les gens comme ça derrière toi". Je n'avais pas d'enfant, je n'avais rien. Par moments, je me disais : "A quoi ça sert, la vie ?" Mais ça n'a pas duré longtemps. Ce n'est pas mon état d'esprit ».

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Ses blessures, comme la mort de sa mère en 1989 au moment où sa carrière a décollé, Patricia Kaas a appris à vivre avec... quitte à se voiler parfois la face. « J'ai donné toute ma vie, sans regret, à ma passion et j'ai fui des choses » confie l'interprète de "Mademoiselle chante le blues", qui laisse entrevoir une faille lorsqu'on lui parle des enfants qu'elle n'a jamais eus. « Peut-être que je n'étais pas prête, peut-être que ça me faisait peur, peut-être que ce n'était pas le bon moment parce que je n'avais pas rencontré la bonne personne. En tant que femme il y a une horloge qui, un beau jour, te faire comprendre que c'est trop tard. Alors, tu te prends un bon coup dans la gueule parce que tu ne t'y attends pas » révèle-t-elle.

"Je n'ai plus rien à prouver"

Mais à 50 ans, Patricia Kaas assure « ne pas regretter » ses choix. « Bien sûr je peux adopter, mais, pour la première fois de ma vie, je me sens un peu plus libre, et je veux prendre ce temps pour moi ». D'ailleurs, selon ses propres mots, la crise existentielle qu'elle a traversée l'a rendue « plus sereine » : « Aujourd'hui j'ai appris à dire non. Je veux bien, par exemple, faire une tournée de 170 dates parce que j'adore ça, mais pas en un an. Mon burn-out m'a aidée à dépasser cette étape, à réaliser qu'on avait aussi une vie en dehors de ce métier ». Et qu'il fallait balayer les critiques d'un revers de la main : « Je n'ai plus rien à prouver, sauf peut-être à moi-même ».