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Patricia Kaas fait contre mauvaise fortune bon coeur. Alors que la crise sanitaire liée au coronavirus (Covid-19) force les artistes à trouver d'autres alternatives pour rester connectés à leur public, la chanteuse français, rare dans les médias, a trouvé l'inspiration en ces temps troublés. Elle évoque la préparation de son nouvel album dans les colonnes du journal russe Izvestia. Si le comportement « insouciant » des Français durant le confinement a donné des sueurs froides à l'interprète de "Kabaret", celle-ci semble avoir bien vécu cette période particulière : « C'est difficile sans communication, mais ça aide probablement que je sois une personne autonome et solitaire. C'est peut-être pour ça que je souffre moins que les autres de l'enfermement ».

"Quelque chose de magnifique est en train de se passer"

La chanteuse à la voix d'or, qui se révélait avec "Mademoiselle chante le blues" en 1987, devait entrer en studio au début du printemps. Le sort en a malheureusement décidé autrement. « Je devais commencer à enregistrer le disque fin mars mais à cause du coronavirus, j'ai dû reporter les sessions d'abord en juin et maintenant jusqu'en septembre » explique-t-elle. Ce délai a toutefois permis à Patricia Kaas de se pencher sur la composition de nouvelles chansons, inspirées par l'épreuve douloureuse que le monde traverse avec l'actuelle pandémie. « En ces temps difficiles, je veux faire autre chose, plus ancré dans la réalité. Comme je ne joue d'aucun instrument, je compose des mélodies avec ma voix, en les chantant. Il me semble que quelque chose de magnifique est en train de se passer » promet l'artiste.

Certains textes de son futur album seront donc signés de sa main, même si l'exercice reste périlleux : « Les paroles que j'écris moi-même ne me conviennent pas toujours ». D'autant que la chanteuse, mélancolique de nature, admet ne pas toujours avoir l'esprit tranquille : « Peut-on être heureuse au milieu d'une épidémie meurtrière ? Et avec le nouvel album, il y a différents problèmes. D'ici la fin de l'année, j'espère que je retrouverai mes esprits, me calmerai et que la vie reviendra à la normale ».

"Au nom d'une carrière, j'ai sacrifié ma vie personnelle"

Avec beaucoup de sincérité et une pointe de regret, Patricia Kaas estime que sa vie professionnelle l'a fait passer à côté des choses essentielles de la vie. « Je ne parle pas de mes sentiments sur scène, mais aujourd'hui je ne me sens pas heureuse, même si j'ai des opportunités très différentes. Je suis complètement indépendante et je peux me permettre beaucoup. Mais ce n'est pas du bonheur. Je n'ai pas de famille, pas d'enfants. On peut dire qu'au nom d'une carrière, j'ai sacrifié ma vie personnelle » analyse-t-elle à coeur ouvert. La chanteuse tire néanmoins sa force dans le lien si privilégié qui la lie au public depuis plus de 30 ans : « Les priorités changent au fil des ans. Mais l'amour du public est toujours important pour moi, ça me tient à coeur de veiller à ce qu'il n'y ait pas de places libres à mes concerts et que les enregistrements se vendent bien ».

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Les retrouvailles scéniques auront lieu l'année prochaine, si tout va bien. « La plupart des gens de mon secteur ne gagnent rien en ce moment, mais au moins rester à la maison réduit les coûts au minimum. Je n'ai aucun problème particulier à cet égard, mais ils se présenteront peut-être si l'épidémie de Covid-19 se prolonge sur plusieurs mois » explique Patricia Kaas, qui se prépare pour une tournée internationale qui « devrait commencer en janvier 2021 ». « Nous sommes en train de déterminer l'itinéraire. Je vais venir en Russie à l'automne 2021, et pas seulement à Moscou et à Saint-Pétersbourg » annonce la chanteuse, l'un des rares artistes françaises à être acclamée dans le plus grand pays du monde : « Par un coup de baguette magique, l'alchimie de l'amour a surgi ».