"Le vrai danger est..." : Mylène Farmer alerte sur les dérives de l'IA
Mylène Farmer prête sa voix à une intelligence artificielle dans le film "Dalloway". En interview, la chanteuse donne son avis sur le sujet épineux de l'intelligence artificielle (IA), qui divise l'industrie musicale.

Capture d'écran TF1
Double retour médiatique pour Mylène Farmer. Un an après la fin de sa tournée "Nevermore" au Stade de France, le chanteuse revient sur le grand écran. Mais pas physiquement ! En effet, l'interprète de "Oui mais non" prête sa voix à une intelligence artificielle dans "Dalloway", le nouveau thriller signé Yan Gozlan ("Boîte noire"). Forcément, la question de l'IA a été posée à la chanteuse lors de ses deux entretiens accordés au JT de TF1 et au Parisien. Un sujet d'autant plus épineux que si les artistes ont des avis divergents, le succès du groupe fictif The Velvet Sundown, totalement créé par logiciel, a relancé le débat. Face à Anne-Claire Coudray, Mylène Farmer s'est montrée catégorique : un artiste ne peut pas exister sans son public. « Il faut passer le cap de la scène, de la rencontre avec le public et de l'émotion. Une IA n'a, jusqu'à présent, pas d'âme et quand on dialogue avec un public, c'est irremplaçable. Il faut être humain avant d'être technologique » indique-t-elle sur TF1.

"Un défi pour l'humanité"

Si elle avoue se servir parfois de ChatGPT pour des questions de santé vétérinaire, la star qui vient de fêter ses 64 ans voit en l'IA « un défi pour l'humanité ». « Je ne parlerais personnellement pas de peur » précise-t-elle au Parisien, dans une interview menée par la romancière à succès Tatiana de Rosnay : « Je pense que le véritable défi est d'utiliser cet outil pour améliorer nos connaissances et simplifier nos vies. Tout en respectant notre humanité. Le vrai danger est faire croire qu'il y a un artiste derrière chaque clavier d'ordinateur alors que la démarche artistique ne consiste pas à réunir des données ».

Plus préoccupée par l'IA dans le domaine artistique, Mylène Farmer appelle à « protéger la création, les créateurs contre les imposteurs, donner des outils performants à des artistes, des artisans qui développent leur propre création ». « Tout le monde le dit, il faut impérativement faire le choix de la protection des créateurs avant que la création ne devienne qu'un flux monstrueux de données anonyme et uniforme » complète l'artiste, qui y voit là un débat « vertigineux » : « Au fond, quel intérêt de lire un de vos romans ou écouter une de mes chansons que nous n'aurions pas écrits ? ».

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D'autant plus que pour elle, c'est en puisant au fond de soi qu'on crée des oeuvres : « Personnellement, c'est souvent dans cette part plus secrète, plus sombre que je trouve une forme de vérité brute, presque viscérale. Ce n'est pas tant une recherche du mal-être, mais plutôt une façon d'explorer les zones que l'on tait, que l'on cache, et qui pourtant nous façonnent ». Également interrogée sur la possibilité de nouveaux projets, dont un prochain album, la principale intéressée laisse échapper un énigmatique « Ce ne sont encore que des projets ». Patience, donc !

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
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