Crédits photo : Montage Pure Charts / Bestimage
« En réalité, je travaille beaucoup trop, 365 jours par an et je ne prends pas de vacances parce que j'adore travailler. Mais j'hésite toujours à dire aux gens le nombre de projets sur lequel je travaille parce que c'est vraiment fou » confiait Moby à notre micro l'an dernier. Et il n'avait pas tort ! Multipliant les sorties à la vitesse de l'éclair, le musicien est de retour dans les bacs ce vendredi avec son nouvel album "Resound NYC". Le concept ? Il revisite ses succès comme "Extreme Ways", "Slipping Away" ou "In This World" avec un orchestre et des invités de marque comme Nicole Scherzinger, Gregory Porter ou Ricky Wilson du groupe de rock Kaiser Chiefs. Mais aussi Mylène Farmer !

Poétique et intense

Les fans le savent, les deux artistes nouent une véritable amitié qui dure depuis une vingtaine d'années. Démarrée en 2006 avec le single "Slipping Away (Crier la vie)", numéro un des ventes à l'époque, la collaboration entre Mylène Farmer et Moby a continué de plus belle sur les albums "Point de suture" (2008), "Bleu noir" (2010) et plus récemment "L'emprise" (2022) sur lequel il signe les titres "Bouteille à la mer" et "Rallumer les étoiles". Ici, l'artiste américain a décidé de convier sa collègue française sur une relecture de "Hyenas", un titre électro-rock brumeux datant de 2008 et porté à l'origine par la voix de Nabila Benladehm. Si Moby a choisi Mylène Farmer pour cette chanson, ce n'est pas par hasard puisque les paroles de la chanson se composent du poème "Jadis, si je me souviens bien" d'Arthur Rimbaud, ouvrant le recueil "Une saison en enfer".



Connaissant l'amour de Mylène Farmer pour la poésie (on se souvient qu'elle a mis en musique "L'horloge" de Charles Baudelaire), le choix semblait plus qu'évident. Dans cette relecture aux arrangements électroniques et orchestraux, longue de six minutes, Mylène Farmer déclame de sa voix profonde quelques vers rimbaldiens sur une instrumentation toute aussi ténébreuse que ces mots écrits de la plume du poète en 1873. « Je me suis armé contre la justice. Je me suis enfui. O sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié » y clame-t-elle, notamment accompagnée des choeurs de Moby et Julie Mintz. En interview pour Purecharts, Moby s'extasiait sur son amitié avec Mylène Farmer : « Je suis toujours impressionné de la façon dont elle mêle l'art et la créativité. Je suis toujours très heureux de travailler avec elle. Notre collaboration est toujours très amicale (...) Donc je dirais que travailler sur de la musique avec Mylène, c'est juste une extension de notre amitié ». Quand poésie et rock font bon ménage !