Crédits photo : Abaca
D'habitude, on se fraye un chemin parmi une foule imposante entre les tribunes du Stade de France ou les gradins de Bercy. Mais ce coup-ci, Muse a resserré les rangs en investissant des théâtres et petites salles de spectacles pour une poignée de shows intimistes, prélude à une énorme tournée mondiale prévue en 2023. L'opportunité rêvée de prendre la température en jouant les titres du nouvel album "Will Of The People", paru fin août. Après le Beacon Theatre de New York ou le Royal Theater Carré d'Asmterdam, Muse a donc posé ses valises dans la superbe Salle Pleyel, située dans le 8ème arrondissement de Paris, mardi soir, pour faire trembler les murs de cet écrin à l'acoustique exceptionnelle.
A LIRE - Muse : on a classé les albums du groupe, du pire au meilleur
Avec en tête le souvenir de l'incroyable concert à la Cigale (2018) où Muse avait proposé au public de choisir lui-même la setlist, les fans de la bande, pour la plupart affublés d'un masque futuriste conforme à l'univers dystopique de l'opus, se sont rassemblés face à une scénographie en triangle : au centre, Dom et sa batterie imposante ; sur la gauche, Matthew, le chanteur et guitariste, qui se mouvait de temps à autre pour se rapprocher de Chris, le bassiste, positionné sur la droite. En renfort, un quatrième musicien au clavier. Une fine équipe qui a fait son entrée à 21h05, après une première partie assurée par le duo français Bandit Bandit, dans une sorte de cube de projecteurs lumineux habillant avec énergie (bravo les techniciens !) les morceaux joués ce soir. Le nouveau-né "Will Of The People" s'est vu charger de lancer les hostilités, toutes guitares dehors, et de réveiller une assistance forcément un peu restreinte par la configuration des lieux : les trois quart de la salle sont en position assise et la fosse riquiqui. Ça se ressent sur l'ambiance globale, même si le public se met rapidement debout pour sautiller sur place et applaudir à toute rompre. Y compris Mylène Farmer, croisée dans la section des invités !
Knights of Cydonia 🔥 #Muse @sallepleyel pic.twitter.com/FA903G5vU9
— Purecharts (@purecharts) October 25, 2022
Euphoria garantie
Car sur scène, Muse ne démérite pas. L'alternance entre les récentes compositions ("We Are Fucking Fucked" est une vraie bombe), les effusions metal d'un "Won't Stand Down" et quelques bijoux de nostalgie ("Assassin", "New Born", "Citizen Erased") provoque un effet saisissant, renforcé par l'excellent système sonore. Matthew Bellamy, qu'il soit derrière le piano, en plein solo de guitare électrique ou en train de faire vibrer son falsetto, fait toujours preuve d'une sorte de génie contagieux et partage son amour des gros riffs, à défaut de les exprimer avec des mots. Un « Bonsoir Paris », un « ça va ? » par-ci et quelques phrases de conclusion seront les rares interactions avec le public. Si le groupe aligne les moments de bravoure avec aisance, il gagnerait à souligner l'instant présent pour mieux le savourer. D'autant que le concert a été somme toute assez court (1h20, 17 titres dont deux instrumentales). Pour autant, disons-le franchement : le rappel sur "Kill or Be Killed", LA vraie pépite du dernier album, et l'incroyable "Knights Of Cydonia" vaut à lui seul le détour. La venue du trio à Lyon, Bordeaux, Marseille et au Stade de France l'été prochain s'annonce épique !
Tracklist du concert de Muse à la Salle Pleyel
1. Will of the People
2. Assassin
3. New Born
4. Won't Stand Down
5. Plug In Baby
6. We Are Fucking Fucked
7. The Gallery
8. Compliance
9. Citizen Erased
10. Liberation
11. Minimum
12. You Make Me Feel Like It's Halloween
13. Supermassive Black Hole
14. Prelude
15. Starlight
Rappel :
16. Kill or Be Killed
17. Knights of Cydonia