Crédits photo : Abaca
Des faits qui remontent à 2017. Figure phare de la scène rap française, Antoine Valentinelli, alias Lomepal, est accusé par une jeune femme d'agression sexuelle dans une plainte déposée en 2020, qui déclenche aujourd'hui l'ouverture d'une « enquête en préliminaire du chef de viol » par le parquet de Paris. Celui-ci a confié au 3ème district de la police judiciaire (DPJ) le soin de faire la lumière sur ces allégations. « Les investigations se poursuivent actuellement » indique le ministère public au site Actu, qui révèle l'information quelques semaines après le message très relayé de la journaliste Jenna Boulmedais. Sur Instagram, la rédactrice en chef du média Jolie môme s'était indignée de voir le nom de l'interprète de "Decrescendo" en tête d'affiche de nombreux festivals. « Cela fait maintenant deux ans que j'entends, dans le milieu de la musique, des témoignages de femmes ayant subi des gestes déplacés et non désirés d'Antoine Lomepal. Je le répète : TOUTE L'INDUSTRIE MUSICALE EST AU COURANT. Ce silence n'est littéralement plus possible » avait-elle dénoncé.

"Un cap a été franchi"

S'il était resté muré dans le silence face aux bruits de couloirs, l'annonce du dépôt d'une plainte, qu'il dit avoir « appris aujourd'hui par la presse », pousse finalement Lomepal à prendre la parole dans un long message partagé hier soir sur Instagram. « Depuis trois ans, j'entends les histoires les plus folles et les plus fausses sur moi, sur mon équipe et mon entourage. Je prends la parole aujourd'hui parce qu'un cap a été franchi ces dernières semaines et que je ne peux plus laisser dire » indique en préambule le rappeur de 31 ans, qui donne sa version de l'histoire. « Pendant les premières années de ma carrière, j'ai eu de nombreuses relations. Des rencontres de fin de soirée, où on fait l'amour sans se connaître, des relations d'un soir. Et pour moi comme tout le monde, il peut y avoir des incompréhensions, des perceptions différentes. Il y en a dans ma vie comme dans celle de chacun et de chacune » affirme l'auteur du tube "Trop beau", dont le dernier album "Mauvais ordre" affiche près de 280.000 ventes au compteur. Il dit avoir perçu « des bribes de ce récit au fil des années » et des « rumeurs », mais assure être innocent des faits qui lui sont reprochés : « Je répondrai à la justice lorsqu'elle m'interrogera, je suis serein, je sais que la vérité sera faite ».

@lomepal prend la parole : « Je répondrai à la justice. […] Est-ce que j'ai forcé qui que ce soit à faire quoi que ce soit? Non. Est-ce qu'il y a eu des choses illégales ? Non. » (Instagram) pic.twitter.com/HllBd1H56B

— Nicolas Malaboeuf (@NMalaboeuf) August 3, 2023

"Tout cela est absurde et faux"

Concernant les accusations directes dont il fait l'objet, Lomepal nie les faits « avec certitude ». « Est ce que j'ai forcé qui que ce soit à faire quoi que ce soit ? Non. Est ce qu'il y a eu des choses illégales ? Non. Et je ne le laisserai jamais dire » insiste le rappeur. Celui-ci tient aussi à désamorcer « les histoires délirantes et inventées de toute pièce qui circulent dans l'industrie musicale ». « On payerait des femmes, on ferait signer des accords de silence, j'en passe. J'entends ça depuis des mois. Tout cela est absurde et faux. Ça n'a simplement jamais existé, et ça circule, sans fin, et c'est repris sur les réseaux, et sur des sites de presse » se désole-t-il, avant d'ajouter en guise de conclusion : « Je décide de mettre moi même le contenu de ces mensonges sur la place publique, parce que je sais ce que j'ai fait et ce que je n'ai pas fait. Je sais que je n'ai rien à cacher, et aucune raison de me cacher ».