Crédits photo : Bestimage
Lomepal est dans la tourmente. Le célèbre rappeur français est accusé d'agression sexuelle par une jeune femme. Une plainte, déposée en 2020, provoque aujourd'hui l'ouverture « d'une enquête en préliminaire du chef de viol » par le parquet de Paris. Une accusation qui fait suite au message très relayé de la journaliste indépendante Jenna Boulmedais qui, sur Instagram, s'indignait du silence autour du rappeur malgré divers témoignages faisant état d'agressions : « Cela fait maintenant deux ans que j'entends, dans le milieu de la musique, des témoignages de femmes ayant subi des gestes déplacés et non désirés d'Antoine Lomepal. Je le répète : TOUTE L'INDUSTRIE MUSICALE EST AU COURANT ». Alors que « les investigations se poursuivent actuellement », le rappeur est sorti du silence pour nier en bloc les allégations : « Tout cela est absurde et faux. (...) Je sais ce que j'ai fait et ce que je n'ai pas fait. Je sais que je n'ai rien à cacher, et aucune raison de me cacher ».

"Il est beaucoup trop tôt pour se positionner"

Cette affaire étant très médiatisée, une question se pose : les festivals vont-ils maintenir Lomepal à l'affiche de leurs éditions ? En effet, l'interprète du tube "Decrescendo" est l'un des artistes les plus présents cette année dans les festivals. Après We Love Green, les Eurockéennes de Belfort ou les Vieilles Charrues, il est attendu ce dimanche aux Plages Electroniques de Cannes, pour son premier concert depuis la révélation du dossier. Invité sur BFMTV ce jeudi soir, Matthieu Corosine, le directeur et co-fondateur du festival cannois, indique que lui et ses équipes vont consulter « l'ensemble des acteurs concernés pour trouver une issue » : « Les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes sont des choses, c'est quelque chose qu'on condamne, qu'on combat, qui nous touche ».

S'il est encore « beaucoup trop tôt pour se positionner », Matthieu Corosine assure que lui et ses collègues du festival sont « spectateurs » de cette affaire judiciaire « qui arrive à J-1 de l'ouverture du festival ». « C'est quelque chose qui nous a concerné tout de suite » poursuit-il, en référence aux premières accusations lancées par la journaliste Jenna Boulmedais : « Depuis les premières rumeurs, on s'est retournés vers l'ensemble des acteurs concernés en faisant part de nos inquiétudes ». Il souligne qu'un cas similaire s'est produit avec le rappeur Yuz Boy, gagnant de la saison 2 de "Nouvelle école", depuis accusé de viol : « Quand on a appris cela, on a tout de suite essayé d'annuler et on y est arrivés ». Mais aujourd'hui, la situation est différente à cause des « contraintes contractuelles et légales » : « On ne peut n'y aller à l'encontre du temps de la justice ni à l'encontre des relations contractuelles avec quelqu'un ».

"On ne s'empêche pas de prendre une décision forte"

Même son de cloche du côté du Cabaret Vert à Charleville-Mézières, où Lomepal est une des têtes d'affiche programmée le 17 août prochain. « On ne s'empêche pas de prendre une décision forte » déclarent les équipes du festival à L'Union-L'Ardennais. Si la venue de Lomepal est pour le moment maintenue, le Cabaret Vert assure suivre « cette affaire de très près, en étant en contact avec l'entourage du rappeur et son avocate » : « Tout le personnel de l'association, les bénévoles et les responsables de sécurité ont suivi une formation pour être capable d'accueillir les victimes, les écouter, les accompagner. C'est un sujet qui nous tient à coeur ». Pour le festival, la décision de déprogrammer un chanteur serait la même « peu importe que ce soit un grand ou un petit artiste ». Le Cabaret Vert, tout comme Les Plages Electroniques, assurent qu'ils travaillent en étroite collaboration avec Safer, une application qui permet de signaler une agression sur un festival. A noter que sur les réseaux sociaux, certains annoncent revendre leurs places pour les concerts de la tournée automnale du chanteur, qui doit faire escale à l'Accor Arena de Paris du 4 au 6 décembre.