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Un départ tout feu tout flamme. Mardi soir dans une Accor Arena pleine à craquer, face à 13.000 spectateurs en transe, Kiss a officiellement fait ses adieux au public parisien lors d'un concert survolté où les tubes les plus féroces de la bande - "Heaven's on Fire", "Shout It Out Loud", "Rock and Roll All Nite" ou "I Was Made for Lovin' You" - ont été scandés avec ferveur dans un déluge de riffs. Le guitariste Paul Stanley, 70 printemps au compteur, a même survolé la foule avec une tyrolienne ! Un moment forcément riche en émotion pour les rockeurs américains. « Il faut aimer et respecter assez les fans, pour sentir quand il est temps de quitter la scène. Si nous sommes les meilleurs, il faut savoir s'en aller au sommet ! » atteste Gene Simmons, le chanteur et fondateur de la formation, à France Info. À Bercy, le groupe « le plus brûlant du monde » n'a pas failli à sa réputation et pour les retardataires, il restera deux ultimes chances d'applaudir Kiss sur scène : le 30 juin au Printemps de Pérouges et le 5 juillet aux Arènes de Nîmes. Après, ce sera trop tard... à moins d'avoir pris son ticket pour la croisière Kiss organisée entre Los Angeles et le Mexique fin octobre, à bord d'un paquebot.

"Je préfère quitter le ring quand je suis champion"

Si Paul Stanley et Gene Simmons raccrochent le micro, ce n'est pas par désamour du public mais bien pour préserver leur condition physique. En effet, les tenues démoniaques qu'ils arborent chaque soir pèsent un poids considérable. « Si j'étais dans les Stones ou dans U2, je pourrais porter des sneakers et un tee-shirt sur scène et jouer jusqu'à la mort. Mais je suis dans Kiss. Je porte tous les soirs une armure de 18 kilos et des bottes qui pèsent chacune plus qu'une boule de bowling ! Je n'ai jamais perdu ma voix, mais cela peut arriver. Je suis comme un champion de boxe. Plus je vieillis, plus je risque d'être un jour mis K.O. par un plus jeune. Je préfère quitter le ring quand je suis toujours champion » explique le rockeur au Parisien, lui qui ne veut pas se retrouver « comme Elvis Presley à Las Vegas : face contre terre, gros et à poil ».

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"Nous voulions être différents des autres groupes"

Le plus grand coup de génie de Kiss est sans aucun doute d'avoir créé ces personnages au maquillage outrancier venus tout droit des enfers. Les musiciens en ont fait un business juteux décliné sur des millions de t-shirts, de tasses et de costumes qui s'arrachent sur les stands de merchandising. « Nous voulions être différents des autres groupes. Assez tôt dans nos répétitions, nous avons apporté des miroirs et acheté des maquillages de clowns. Cela a eu un effet immédiat… Et nous le sommes encore. Les autres groupes vieillissent, pas nous ! Vous imaginez que cet homme a 72 ans ? Nos visages sont devenus des marques déposées. Le visage de Johnny, c'est gratuit. Mais si vous utilisez mon maquillage, vous devez me payer » atteste Gene Simmons en évoquant Johnny Hallyday, qu'il a bien connu : « Je connaissais Johnny Hallyday et Sylvie Vartan, nous avons passé du temps ensemble à Nashville, c'était un mec sympa ».

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Toujours accueilli comme un prince en France, le rockeur dit entretenir un rapport privilégié avec notre pays. « J'adore, surtout Paris et Lyon, pour la nourriture. La statue de la Liberté, La Fayette, la France a toujours été très importante pour moi. Il y a quelque chose chez vous dans l'air, les femmes sont incroyablement belles, Catherine Deneuve l'est encore aujourd'hui » confie-t-il avec une pointe de romantisme dans la voix, et tout de même un parfum de nostalgie. Car Kiss, c'est avant tout une famille et un cercle de fans qui s'étale désormais sur plusieurs générations : « Quand je rencontre des gens qui nous suivent depuis l'âge de cinq ans, je ne peux que me dire que je suis le mec le plus chanceux au monde ». Prochaine étape pour la bande ? L'arrivée d'un biopic au cinéma !