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Huit mois après sa lourde opération du coeur, Jean-Louis Aubert est en pleine forme. Le 12 février, l'artiste de 65 ans a délivré un discours remarqué lors des 36èmes Victoires de la Musique où il officiait comme président d'honneur, interpellant notamment Roselyne Bachelot, présente en coulisses, sur le sort de la culture frappée de plein fouet par la crise sanitaire. « Je profite de la présence, ou de l'absence, de madame la ministre de la Culture pour ne rien réclamer. Quand j'ai commencé la musique, je ne pensais pas que l'Etat y était mêlé en quoi que ce soit (…) L'Etat ne m'a rien donné, jamais, et je lui ai beaucoup rendu. Et je ne regrette rien (...) Madame la ministre, prenez soin de ceux qui nous entourent juste le temps que nous puissions reprendre la route » a lancé l'ex-leader de Téléphone en adressant même un doigt d'honneur à la salle, mais toujours avec le sourire. L'esprit rock'n'roll n'est jamais loin !

"C'était l'époque punk"

Justement, Jean-Louis Aubert est revenu sur ses jeunes années fougueuses dans l'émission "La bande originale" sur France Inter cette semaine. En compagnie de Nagui et Leïla Kaddour-Boudadi, l'interprète de "Bien sûr" s'est remémoré avec nostalgie son aventure avec Téléphone, groupe culte ayant fait sa renommée et à qui l'on doit une foule de tubes ancrés dans la musique populaire comme "Cendrillon", "Argent trop cher", "La bombe humaine", "Ça (c'est vraiment toi)" ou "Un autre monde". Au fil de la discussion, le chanteur s'est vu demander s'il se souvenait du concert gratuit donné par Téléphone au Pavillon de Paris le 16 décembre 1977. « Bien sûr, très très bien. Il y a eu deux morts, d'ailleurs… » a répondu Jean-Louis Aubert, laissant planer à l'antenne quelques secondes de flottement. Les deux présentateurs de l'émission n'étaient visiblement pas au courant de cet incident. « Pardon, mais que s'est-il passé. C'était un accident, c'était quoi ? » a timidement questionné Nagui.

Regardez Téléphone chanter "La bombe humaine" :

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« Ça a fait énormément parlé » s'est souvenu le rockeur, avant de revenir quatre décennies en arrière : « Nous, quand on a signé le contrat avec la maison de disques, on était très très chiants pour signer les contrats. Et donc on avait demandé à ce qu'il y ait un concert gratuit. Mais c'était l'époque punk, alors on s'est retrouvé avec les mecs avec les crêtes sur la tête et puis tout ça ». Une foule imposante de 5.000 personnes s'était massée devant la scène pour assister au concert de Téléphone, dont la cote de popularité était en train d'exploser grâce à des titres comme "Hygiaphone" et "Métro, c'est trop". Hélas, des échauffourées entre spectateurs ont viré au drame. « Il y a eu une histoire de deal, un peu, dehors, et puis y'a eu un petit coup de couteau... et un gars au métro » a raconté Jean-Louis Aubert, resté marqué par les événements tragiques qui se sont produits ce jour-là : « Il y a eu la première page de "L'Express", avec le journaliste qui a failli perdre un oeil en prenant la photo ». Un souvenir que le rockeur aurait sans doute préféré oublier.