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mardi 07 mai 2013 12:06

Daft Punk : on a écouté l'album "Random Access Memories"

Par Charles DECANT | Rédacteur
Ces derniers jours, Sony Music a convié les journalistes à découvrir "Random Access Memories", le nouvel album de Daft Punk. Hier soir, Pure Charts a enfin pu écouter les plus de 71 minutes d'un album étonnant, parfois déroutant, entêtant et reflet de mille influences. Une véritable expérience musicale.
Crédits photo : pochette de l'album ''Random Access Memories''
Hier soir, une dizaine de journalistes était conviée dans les bureaux de Sony Music à Paris pour découvrir "Random Access Memories", premier vrai album studio de Daft Punk depuis "Human After All" en 2005 attendu dans les bacs le 20 mai prochain. Huit ans, donc, que le duo électro français n'avait pas offert un véritable album à son public, lui proposant seulement un live et la B.O. du film "Tron l'héritage". Autant dire que l'album est attendu, d'autant que son premier extrait, l'épatant "Get Lucky", est d'ores et déjà un tube planétaire, qui s'est imposé au sommet des charts du monde entier en quelques heures à peine.

Mais "Get Lucky" n'arrive qu'en huitième plage d'un album long, qui s'éloigne des sons électro qui ont fait le succès du duo pour s'aventurer dans des sonorités disco et funk. C'est un retour en arrière, un hommage aux musiciens qui ont créé à cette époque-là, alors que le duo regrette le manque de créativité des artistes électroniques d'aujourd'hui. Le message est d'ailleurs martelé dès le premier titre, "Give Life Back to Music", où la basse et les guitares rétro prennent toute la place. Comme souvent, le groupe a opté pour un refrain répétitif, entêtant, qui invite à redonner une âme à la musique. Et même s'il a quelques défauts, "Random Access Memories" réussit haut à la main à remettre de la vie dans la musique.


Des titres midtempo et même une ballade


Etonnamment, l'album est plus riche en titres midtempo qu'on pourrait s'y attendre, et c'est le cas dès le deuxième titre, "The Game of Love". Une basse sourde, une guitare, on imaginerait bien Barry White y poser sa voix pour un moment sensuel mais le titre est en réalité une complainte d'un homme envers la femme qui lui a brisé le coeur. La voix est synthétisée et modifiée, le titre est lent, et on imagine bien le titre en B.O. d'une version un peu plus funky et rétro de "Drive". Mais c'est le troisième titre, "Giorgio by Moroder", qui témoigne de la prise de risque et de l'absence de limite du duo. Long de 9 minutes, ce titre aux allures disco commence par deux minutes parlées : le producteur légendaire italien y raconte ses débuts, la musique en fond. Puis, tout démarre avec une boucle synthétique entêtante et un son qui n'aurait pas été incongru sur les titres de variété française des années 80. Les sons changent, le titre s'arrête, reprend, termine en drum'n'bass avant un final rock très bruyant. On est abasourdi et impressionné.

Et les surprises s'enchaînent puisque le groupe propose ensuite une ballade courte qui commence au piano ! "Within", déprimante, hymne d'un homme paumé à la voix trafiquée. « I am lost, I can't even remember my own name (...), I need to know now, just tell me who I am », se lamente-t-il. On n'a plus vraiment l'impression d'être sur un album de Daft Punk, pas plus que sur le cinquième titre, "Instant Crush", où Julian Casablancas des Strokes débarque pour une chanson pop/rock. On hoche la tête, on tape du pied pour accompagner ce rythme entêtant, même si la mélodie est moins efficace. Car globalement, "Random Access Memories" est plus souvent planant et addictif que véritablement accrocheur, à l'exception de "Get Lucky" et de l'autre titre de Pharrell Williams, "Lose Yourself to Dance", où le chanteur et producteur déboule en falsetto tandis que des choeurs synthétisés à la "Around the World" l'accompagnent. Hymne au laisser-aller, le titre est sans doute le deuxième single le plus évident de cet opus.


Le duo se perd parfois


Suit "Touch", un titre déroutant de près de 9 minutes, qui part dans tous les sens et où Paul Williams livre quelques phrases après deux minutes d'une intro un peu longue. Après une première partie calme, "Touch" se transforme en titre disco où même les trompettes si'invitent, avant un gros changement de rythme et l'arrivée de violons, et un retour au début. On ne sait plus trop où on est, et sur ce coup, on penche plus pour un côté déroutant qu'intriguant... Après "Get Lucky" en version 6 minutes, la fin de l'album est moins entraînante. "Beyond" est étonnante mais finalement monotone, malgré son intro digne d'un jingle de la 20th Century Fox, "Motherboard" sort un peu du cadre avec sa flute, ses djembés et ses sonorités presque world, tandis que "Fragments of Time" est efficace mais ne sort pas du lot. On remonte un peu avec "Doin' it Right" et sa construction presque R&B, tandis que les synthés rétro portent "Contact", d'une durée de 6'20. Une plage finale instrumentale qui s'emballe sans cesse, sorte de crescendo sans fin, avec une pointe de drum'n'bass par moment et une montée en puissance finale qui finit sur... pas grand-chose. Dommage.

Au final, reste malgré tout un album globalement cohérent, qui parvient à partir dans toutes les directions au nom d'une recherche sonore intrigante, osée et souvent auréolée de résultats convaincants, voire fascinants. Certains titres plus monotones se révéleront peut-être au fil des écoutes mais à la première lecture, "Random Access Memories" est déjà une jolie réussite.
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