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Deux albums et déjà cinq Victoires de la Musique à son palmarès. La 38ème édition de la prestigieuse cérémonie musicale a gravé un peu plus dans le marbre l'insolente popularité d'Angèle, dont le dernier album "Nonante-cinq", réédité en novembre dernier, affiche à ce jour 326.000 ventes au compteur selon les calculs de Purecharts. Un succès alimenté par les singles "Bruxelles je t'aime" ou "Amour, haine & danger" que la chanteuse belge de 26 ans, sacrée Meilleure Artiste féminine vendredi, peine encore à comprendre. « Au début, je ne me projetais pas dans une carrière de popstar. Je me voyais plutôt professeur ou accompagnatrice… En même temps, ado, j'ai le souvenir qu'un truc me manquait. Je n'étais pas malheureuse, mais j'avais beaucoup de choses à dire, qui devaient sortir. Avec le recul, j'ai eu besoin de ça pour m'épanouir » assure Angèle, qui décrit ses débuts dans l'industrie comme « chaotiques » dans Vogue : « J'étais quand même hyper jeune. À 20 ans, certains savent peut-être gérer ça, moi je n'avais pas vraiment les épaules, et mon entourage n'était pas tout à fait solide. (...) J'ai plus de stress aujourd'hui, parce que les enjeux sont devenus énormes. Si je me trompe dans un pas de danse et qu'une vidéo circule, ça peut devenir viral en mode vénère ».

"On ne choisit pas sa famille"

Pour Angèle, tout n'a pas été simple au départ. Ayant grandi dans une famille d'artistes célèbres (elle est la fille du chanteur Marka et de la comédienne Laurence Bibot), l'interprète de "Libre" a suivi une scolarité catholique qui l'a forcée à réprimer son attirance pour les filles. « Ce n'est pas facile de se construire avec des parents connus » indique la popstar, qui a justement choisi de faire des liens du sang le sujet de son nouveau single "Le temps fera les choses". Une ballade qu'elle a interprétée sur le ton de la confession en direct à la Seine Musicale, dans un magnifique tableau aux teintes bleues.

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« C'est une chanson qui parle des liens de famille. Il y a un principe très simple, c'est qu'on ne choisit pas sa famille. Et quand on a comme moi la chance d'avoir une famille cool, c'est pas pour autant qu'on peut pas avoir de conflits. C'est une chanson que j'ai imaginée un peu comme quand on est à un dîner de famille et qu'on se retrouve face à des gens avec lesquels on ne se comprend pas. Parfois, on n'est pas de la même génération, on n'a pas la même éducation, les mêmes valeurs. Je me suis rendue compte qu'il y a une sorte de tabou autour de la famille, comme quoi elle devrait être sacrée, on ne devrait pas y toucher, pas la critiquer. Alors que la famille c'est justement le lien le plus compliqué » décryptait Angèle sur son compte TikTok lors de la sortie de la réédition, estimant que parfois, « seul le temps peut apaiser les maux ». Un titre introspectif qui va donc désormais pouvoir prendre son envol après avoir été envoyé comme single en radio dans une version alternative, plus orchestrale !