Crédits photo : pochette de l'album Noir D****
On ne le dira jamais assez, le rap français se porte bien depuis quelques mois. Nombreux sont les artistes à avoir séduit un large public avec leurs dernières productions. C'est le cas de Sexion D'Assaut, dont l'album "L'Apogée" est la meilleure vente pour un artiste français depuis le début de l'année. C'est aussi le cas d'OrelSan, de Disiz La Peste, dont l'album "Extra-Lucide" a fait un bon démarrage, de 1995 et Youssoupha. Le rappeur d'origine congolaise a publié au mois de janvier son troisième opus, "Noir D****", écoulé à plus de 60.000 exemplaires et certifié disque de platine pour 100.000 albums mis en place chez les disquaires. Porté par une panoplie de clips, et quelques singles envoyés aux radios, comme "Histoires vraies" enregistré avec Corneille et "Dreamin'" avec Indila, "Noir D****" va pouvoir continuer sa carrière dans les charts encore quelques semaines, et peut-être même quelques mois, avec la sortie d'une réédition.

Changement de couleur pour sa nouvelle mouture ! Le rappeur voit la vie en noir pour "Noir D****", dont le contenu ravira les fans. Car le rappeur a choyé son public à quelques semaines de Noël. Au programme, quelques inédits, dont le nouveau single "On se connait" (fea. Ayna), qui vient d'être envoyé aux radios. S'ajoutent également le street remix du hit "I Know" d'Irma, que Youssoupha partage avec la chanteuse originaire du Cameroun, et plusieurs titres live comme un featuring rassemblant Medine, Orelsan, Oxmo Puccino et Rim-K. Du live, cette réédition en comporte également sur une deuxième rondelle, un DVD du concert donné à l'Olympia en mai.

Ecoutez un extrait du nouveau single de Youssoupha, "On se connait" :


Avec la chanson "On se connait", Youssoupha résume très bien l'idée maitresse de son dernier effort : « La rue m'a fait vivre / Mais la rue m'a dégoûté / L'école m'a fait lire / Mais l'école m'a fait douter / Maman m'a appris que l'argent n'est pas une fin en soi / Que vieillir est obligatoire mais grandir est un choix / On m'a dit "ne te rate pas" y'a personne qui m'aide » dit-il dans ce nouveau morceau, dévoilant entre les lignes sa critique de la société.

Il préfère citer Nietzsche, Apollinaire ou encore Jean-Paul Sartre dans "L'enfer c'est les autres" plutôt que faire de l'égo-trip. Une plume affirmée, affutée et lettrée : en multipliant les références, Youssoupha a remis au goût du jour un rap conscient. A la recherche du mot juste pour définir sa quête, il explique à travers "Noir D****" l'urgence à réparer les injustices et amoindrir la très inégale répartition des richesses dans le monde. Youssoupha démontre que le rap n'est pas « une sous-culture d'analphabète », comme a pu l'affirmer le chroniqueur Eric Zemmour, avec qui il règle ses comptes dans la chanson "Menace de mort".