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Invité de Laurence Ferrari dans l'émission "Le Grand 8" (D8) mardi matin, le rappeur Youssoupha est venu défendre son nouvel album "NGRTD" et évoquer sa tournée "Love Musik". L'occasion aussi pour lui de révéler quelques pans de son enfance et de son parcours « chaotique ». « La maturité vous fait comprendre que vous n'êtes pas le seul à avoir eu des difficultés. Je pense que, puisque l'époque est sombre, il faut justement être lumineux. Il ne faut pas aboyer avec les chiens » a-t-il expliqué, cherchant à véhiculer un message positif et faisant la promotion d'un rap qui « fédère » à l'opposé d'un rap qui « divise ».

"Le réflexe est encore dans des mécaniques de barrage"

L'interprète de "A cause de moi" a également été interrogé sur ses récents échanges par médias interposés avec Marion Maréchal-Le Pen. La candidate frontiste à l'investiture de la région PACA avait déclaré l'été dernier être fan de Youssoupha. Ce à quoi l'artiste avait répondu, à Pure Charts, avec véhémence : « Même si elle est blonde et un peu sexy, cette jeune fille dit quand même de grosses conneries. Comme quoi on peut aimer le rap être à côté de la plaque ! ». Sur le plateau du "Grand 8", il a expliqué qu'il n'était pas du tout étonné de compter parmi ses admiratrices la petite-fille de Jean-Marie Le Pen. « On m'a dit que c'était un coup de com. Peut-être que ça en était pas un. A mes concerts, il y a beaucoup de gens qui ont son âge. Il y a des filles qui lui ressemblent. C'est un peu paradoxal » a-t-il dit, avant d'ajouter : « L'image qu'elle est en train de faire avancer, son combat, c'est loin du mien ».

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Youssoupha s'est ensuite exprimé au sujet des résultats du Premier tour des élections régionales qui ont vu le Front National réaliser d'excellents scores dans la plupart des régions, le plaçant même souvent en tête devant Les Républicains et le Parti Socialiste. « Ce qui m’interroge, d'abord, c'est le fait que moi, aujourd'hui, j'ai 36 ans. Et la première fois que j'ai voté, je devais en avoir 22. C'était en 2002. On se rappelle du séisme du 21 avril et de la mobilisation pour bloquer le Front National. J'ai l'impression qu'il y avait plutôt une adhésion générale. Et je me pose la question de ce qui n'a pas fonctionné ou justement des dispositions qui n'ont pas été prises par les partis dits traditionnels pour que, aujourd'hui, alors qu'il s'est passé tant de temps, ils sont dans une position qui est la même qu'en 2002. Ça fait 13 ans mais le réflexe est encore dans des mécaniques de barrage au Front National » a-t-il dit.

Youssoupha a par ailleurs incité les autres partis à « améliorer la proposition politique ». « On ne peut pas tout le temps voter contre. Il faut qu'on soit constructif. Il y a un logiciel qui est bloqué. Et les partis dits traditionnels ont aussi leur part de responsabilité dans la manière dont ça touche les jeunes. Ça fait froid dans le dos ! » a-t-il conclu, visiblement inquiet.