Crédits photo : Abaca
C'est le documentaire qui ravive le sujet important du féminicide. Disponible sur Netflix, la série docu "De rockstar à tueur : le cas Cantat" permet de revenir sur la mort tragique de Marie Trintignant sous les coups de Bertrand Cantat, ex-leader de Noir Désir, et d'analyser, plus de 20 ans après, le traitement médiatique de l'affaire. Face aux nombreuses réactions suscitées, un membre du groupe a pris la parole tandis que le témoignage fort de Lio fait le tour des réseaux sociaux. « Le seul discours des médias est que c'est un crime passionnel et qu'elle le mérite un peu. À l'époque, je suis indignée par ce type de traitement et du coup j'ai parlé pour défendre Marie » confie la chanteuse, qui vient de perdre son fils, avant de s'en prendre aux autres membres de Noir Désir : « Ses musiciens qui l'ont entouré, qui ont menti pour sauver Cantat et sauver le groupe, et tout ce que ça signifiait derrière, en entraînant Kristina au mensonge, c'est des grosses m*rdes ».
"Personne autour de nous ne leur parlera"
Mais alors, pourquoi aucun membre n'a souhaité témoigner et livrer sa vérité dans la série documentaire "De rockstar à tueur : le cas Cantat" ? L'an dernier, dans un papier documenté du Parisien, Denis Barthe, le batteur du groupe, avait confié avoir été approché par l'agence Capa qui produit ces trois épisodes. « On n’était pas demandeurs mais pas réfractaires non plus à cette idée. Nous avons rencontré Capa et avons dit que nous étions prêts à participer, avec le staff de l’époque, sans rien omettre de notre histoire, comment on a vécu Vilnius (où Marie Trintignant est morte), la séparation, où nous nous en sommes aujourd’hui, mais avec un droit de regard… » explique le musicien, révélant que la bande a finalement préféré décliner en découvrant l'angle choisi par les équipes : « Seulement, ils voulaient faire un doc sociétal avec deux tiers de fait divers et un tiers de musique. À charge. Alors on leur a dit non. Et personne autour de nous ne leur parlera. C’est une famille, Noir Dés ».
Dans une interview pour le magazine "Elle", Anne-Sophie Jahn, journaliste et coréalisatrice du documentaire "De rockstar à tueur : le cas Cantat", révèle qu'il existe une omerta autour du chanteur. « À Bordeaux, le chanteur a toujours un statut d'icône intouchable. Son entourage artistique, sa famille forment un clan qui fait front » confie-t-elle, prenant l'exemple du témoignage de Pascal Nègre, directeur d'Universal Music France entre 1998 et 2016 : « Il parle encore d'un "accident", refuse de commenter "la vie privée" de Bertrand Cantat. Cela montre les résistances qui persistent ».