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"Un choix responsable" : d'autres radios boycottent Bertrand Cantat et le groupe Noir Désir

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Le débat suscité par le documentaire Netflix "De rockstar à tueur, le cas Cantat" a des répercussions sur la carrière de Bertrand Cantat. Le Groupe 1981, qui détient des radios comme OUÏ FM, Latina ou Voltage, a décidé de ne plus diffuser les chansons du musicien et de son groupe Noir Désir.
Abaca
Un choix qui n'est « ni idéologique, ni militant ». Depuis la mise en ligne du documentaire choc "De rockstar à tueur, le cas Cantat" sur Netflix, le meurtre de Marie Trintignant sous les coups de Bertrand Cantat en 2003 refait les gros titres de l'actualité. Alors que le témoignage de Lio contre le rockeur a eu des conséquences malheureuses sur sa carrière au point de l'avoir ruinée, le juge ayant permis la liberté conditionnelle de l'artiste en 2007 dit aujourd'hui « regretter » sa décision. « Avec le recul, je me dis que je me suis trompé, que l'on s'est trompé » a-t-il reconnu dans l'émission "C l'hebdo". En parallèle, la radio Vibration a annoncé le boycott de Bertrand Cantat sur son antenne, et de son groupe Noir Désir. « Peut-on encore séparer l'homme de l'artiste ? Doit-on continuer à écouter "Le vent nous portera" ? Doit-on encore acheter ses albums ? Ignorer la gravité de ses actes au nom de l'art, ne serait-ce pas perpétuer la culture du silence autour des violences conjugales ? » interrogent les programmateurs de la station, qui ont tranché : « Aucune mélodie, aucun texte, aussi beaux soient-ils, ne sauraient le justifier ».

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"Il ne s'agit pas d'interdire, mais de choisir ce qui doit être valorisé"


C'est finalement l'ensemble du Groupe 1981, propriétaire de Vibration et d'autres radios très populaires comme OÜI FM, Latina, Ado, Voltage, Wit FM, Forum ou encore BlackBox, qui « réaffirme sa position » de ne plus diffuser aucune chanson de Bertrand Cantat à son auditorat. Une consigne « appliquée depuis plus d'un an et demi », donc bien avant la sortie du documentaire, et qui concerne « les artistes condamnés pour des faits graves » au sens large. « Le Groupe a cessé toute diffusion de Bertrand Cantat et du groupe Noir Désir dès 2023, bien avant la sortie de ce documentaire. Mais cette démarche ne s'arrête pas à ce cas. Elle s'inscrit dans une ligne éditoriale plus large, fondée sur une conviction simple : ne pas diffuser les artistes condamnés pour des faits graves, notamment lorsqu'il s'agit de violences physiques, sexuelles ou psychologiques, avérées par la justice » indique un communiqué, évoquant par exemple le cas de R. Kelly, condamné à 30 ans de réclusion pour crimes sexuels en 2022. « Ce choix n'est ni idéologique, ni militant. Il est éditorial et éthique. Il s'applique sans distinction de genre, de notoriété ou d'époque, dès lors que des faits d'une particulière gravité ont été établis par la justice » souligne l'entreprise radiophonique, « motivé par une exigence de cohérence et de respect à l'égard des victimes ».

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Alors que Bertrand Cantat bénéficie toujours d'un élan de sympathie et de soutien, notamment à Bordeaux où le groupe Noir Désir a fait ses premières armes, la société « récuse le terme de censure ». « Il ne s'agit pas d'interdire, mais de choisir ce qui doit être valorisé. À l'inverse, c'est bien Lio, écartée de nombreuses antennes pour avoir témoigné, qui a fait l'expérience concrète de la censure silencieuse » rappelle à juste titre le Groupe 1981, qui dit vouloir « afficher une position claire, assumée, et transparente ». « Ce que nous diffusons chaque jour dit quelque chose de nous. Nous ne pouvons pas séparer l'artiste de ses actes lorsque ceux-ci relèvent de faits aussi graves. Nous ne jugeons pas à la place de la justice, mais nous refusons de participer à l'effacement. Ce choix n'est pas radical. Il est simplement responsable » conclut Olivia Valli, Directrice Générale Déléguée Régie, Antennes, Promotion du Groupe 1981.

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