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Nouveau tournant dans l'affaire Bertrand Cantat. Après l'énorme retentissement médiatique du documentaire Netflix "De rockstar à tueur : le cas Cantat", la justice de Bordeaux a décidé de rouvrir l'enquête sur la mort de Krisztina Rády. L'ancienne compagne de Bertrand Cantat, et mère de ses enfants, s'est suicidée le 10 janvier 2010 à 41 ans à son domicile, alors même que le chanteur dormait dans une pièce à côté. Dans sa lettre d'adieu, elle disait s'être ôtée la vie « à cause de [son] ­incapacité ». Elle y cite Cantat comme « dépositaire exclusif de souffrance » et dénonce également Sophie, la femme de Serge Teyssot-Gay, le guitariste de Noir Désir : « Elle a dit beaucoup de mal sur moi, m'a fait beaucoup souffrir et je ne sais même pas pourquoi, sûrement le pouvoir, le pouvoir ! ». Une tragédie survenue sept ans après la mort de Marie Trintignant sous les coups du leader de Noir Désir.

"Tout le monde a menti"

En rouvrant le dossier, classé sans suite à l'époque, la justice veut donc lancer une « enquête préliminaire pour violences volontaires par conjoint » et évaluer la responsabilité du chanteur de Noir Désir dans le suicide de Krisztina Rády. Car, comme le rappellent nos confrères de Paris Match dans une enquête, cette dernière a vécu dans une « atmosphère toxique ». « Tout le monde a menti dès Vilnius pour protéger ­Cantat, mais tout le monde savait qu'il l'avait déjà frappée. Quinze ans plus tard, j'ai encore l'intime conviction qu'il l'a poussée au suicide » estime l'avocate Yael Mellul, qui a essayé à plusieurs reprises de rouvrir le dossier. Seulement voilà, les trois épisodes du documentaire Netflix ont suscité autant de millions de vues que de débats dans les sphères publiques et privées. Et ont poussé les enquêteurs à se repencher sur l'affaire. Ce alors que plusieurs radios ont décidé de boycotter ses chansons et qu'en parallèle, le juge responsable de sa libération estime s'être « trompé » dans sa décision.

"Il ne sort plus de chez lui"

Paris Match indique d'ailleurs que depuis la sortie de la mini-série, la vie de Bertrand Cantat « a changé » et qu'une « hostilité notoire » à son encontre s'est installée dans le quartier bordelais de Nansouty où il résidait avec Krisztina Rády. L'interprète de "L'homme pressé" vit désormais dans sa maison à Moustey, dans les Landes. Le buraliste du village confirme : « Il ne sort plus de chez lui. C'est sa compagne qui vient acheter les cigarettes. Elle-même dit qu'il est complètement déprimé, qu'il ne veut même pas aller dans le jardin ». Et si chaque ressortie du catalogue de Noir Désir (live, compilations) « se vend très bien », Bertrand Cantat sait qu'il ne peut plus remonter sur scène. « Aucun producteur n'est prêt à prendre le risque de mettre une tournée sur pied » indique l'hebdomadaire.

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— Paris Match (@ParisMatch) July 30, 2025

Sa dernière tournée en 2018 a été marquée par une vague de manifestations féministes, dans un contexte post #MeToo. Bertrand Cantat s'était d'ailleurs emporté contre les journalistes lors de son concert au Zénith de Paris le 7 juin 2018. « Dans les loges, Bertrand était très fier d'avoir réussi à se produire en public malgré "toutes ces folles" qui voulaient l'en empêcher. Il n'était pas du tout dans une attitude de contrition, mais dans un esprit bagarreur » témoigne un spectateur de la soirée.