Bertrand CantatVariete Francaise » Variété française
mardi 15 avril 2025 11:19
"Je me suis trompé" : le juge qui a libéré Bertrand Cantat regrette sa décision judiciaire
Le dernier numéro de l'émission "C l'hebdo" est revenu sur l'affaire Bertrand Cantat qui secoue encore la société. Ancien juge qui a permis la libération du rockeur, Philippe Laflaquière dit aujourd'hui regretter cette décision : "Cette emprise sur Krisztina Rády, je ne l'ai pas perçue".
![]() Cantat non grata. Le débat est toujours aussi enflammé depuis la mise en ligne du documentaire de Netflix "De rockeur à tueur : le cas Cantat". Alors qu'une radio annonce boycotter le rockeur de Noir Désir, la prise de parole de Lio, qui honore la mémoire de son amie Marie Trintignant, morte sous les coups du chanteur bordelais, est saluée de toutes parts. Cette affaire a fait l'objet d'un nouveau débat ce week-end dans l'émission "C l'hebdo" sur France 5. Autour d'Aurélie Casse, la journaliste d'investigation Michelle Fines, qui apparaît dans le doc Netflix, mais aussi et surtout Philippe Laflaquière, ex-juge d'application des peines. C'est lui qui, en 2007, a accordé la liberté conditionnelle de Bertrand Cantat. Le player Dailymotion est en train de se charger...
"Cantat présentait une fragilité narcissique"Et 18 ans après, l'ancien magistrat dit regretter sa décision prise envers l'interprète de "L'homme pressé" : « L'impression que j'ai eue était celle que m'ont restituée les personnels du centre de détention, c'est-à-dire effectivement une personnalité très calme, très pacifique, bien perçue par les autres détenus. (...) Il était serviable, il donnait des cours de guitare. C'est vrai qu'avec le recul, je me dis que je me suis trompé, que l'on s'est trompé ». Selon l'ancien juge, « l'erreur [se place] sur la perception de sa psychologie » : « Comme tout le monde, l'impression était très favorable. (...) L'experte psychiatre a dépeint Bertrand Cantat comme immature affectivement, présentant une fragilité narcissique, une dépendance affective, mais sans trouble psychopathique ».
"Si elle avait porté plainte en 2010, il serait reparti en prison"D'autant plus que, six mois avant sa libération totale obtenue en juillet 2010, Krisztina Rády, la compagne de Bertrand Cantat et mère de ses enfants, se suicide. « Quand j'ai appris cette nouvelle, j'ai été vraiment bouleversé. Il y a eu tout de suite des interrogations assez douloureuses. (...) Si les faits avaient été dénoncés ou si Krisztina avait porté plainte, il est à peu près certain que la conditionnelle aurait été révoquée » estime Philippe Laflaquière, qui dit n'avoir « pas perçu » une quelconque emprise de la part du chanteur sur Krisztina Rády : « Je lui ai accordé huit permissions de sortir avant la conditionnelle, qui se sont toutes déroulées sans le moindre incident. Krisztina venait très régulièrement le voir au parloir. (...) Si elle avait fait le choix de déposer plainte en 2010, il serait probablement reparti en prison ». La journaliste Michelle Fines rappelle aussi que « la liberté conditionnelle de Cantat se termine en juillet 2010 » : « En janvier 2010, Krisztina Rády met fin à ses jours. (...) Cantat est toujours sous le régime de la liberté conditionnelle, il pourrait être renvoyé en prison ».
"Un terreau de mensonges"Philippe Laflaquière précise d'ailleurs qu'il avait établi « un contrat moral » dans la liberté conditionnelle de Bertrand Cantat : « Discrétion, décence, droit à l'oubli. À partir du moment où il décide de refaire de la scène, on peut estimer qu'il n'y a plus de décence. Cette Une des Inrocks était une manifestation d'indécence. (...) [Dans le contrat], il y a le fait d'interdire de produire ou diffuser des oeuvres en rapport avec le crime. Mais je ne pouvais pas l'interdire de remonter sur scène, car le crime n'était pas en lien immédiat ». Aussi présent sur le plateau, le journaliste Laurent Valdiguié (Marianne) revient sur l'omerta entourant le leader de Noir Désir, notamment à Bordeaux : « Tout ça est un terreau de mensonges. Tout est fait pour que le vrai visage de la violence de Cantat soit caché. Avec toutes ces années de recul, on sait qu'elle était battue et violentée avant Vilnius. Tout le monde savait. Pendant des mois, il y avait un énorme enjeu pour que Noir Désir se reforme. Tout le monde a menti, y compris l'entourage professionnel. Ils n'ont jamais rien dit. Ils l'ont protégé, pour que ça revienne comme avant ». Podcast![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |